Wollodrïn, T5 : Celui qui dort, 1/2 – David Chauvel & Jérôme Lereculey

Par Belzaran


Titre : Wollodrïn, T5 : Celui qui dort, 1/2
Scénariste : David Chauvel
Dessinateur : Jérôme Lereculey
Parution : Octobre 2014


« Wollodrïn » ravira les adeptes d’heroïc fantasy et d’univers à la Tolkien. Cette série immerge le lecteur dans un monde peuplé de nains, chevaliers, trolls, orques… Les légendes et la magie sont également de sortie. Chacune de ses histoires se déroule sur deux tomes. Le premier s’intitulait « Le matin des cendres » et le second « Le convoi ». Ma critique porte sur le cinquième épisode intitulé « Celui qui dort » qui marque l’entrée dans un nouveau diptyque.

La couverture présente un jeune personnage jusqu’alors inconnu au bataillon. Il apparaît sur la défensive. Il accueille le lecteur avec une hache et une masse. Sa main gauche intrigue, elle est munie d’un gant qui illumine la planche. A l’arrière-plan, nous découvrons ce qui semble être un tombeau. Est-ce la quête du héros ? Le protège-t-il ?

Pour en savoir davantage, je me suis orienté vers la quatrième de couverture : « Tridïk est un jeune nain romantique. Follement amoureux de la belle Mëlinhh, il rêve de lui offrir un four une fleur de pierre qu’on ne trouve qu’au plus profond des montagnes. Le jour où l’occasion se présente, le jeune prétendant n’hésite pas une seconde. Son paquetage sur le dos, son fidèle petit ami Zzürk sur l’épaule, il part à l’aventure, ignorant qu’en descendant dans les profondeurs du royaume interdit, il va réveiller celui qui dort et qu’on ne devrait jamais tirer de son sommeil… »

Un enfant a priori ordinaire qui est parti pour vivre une aventure extraordinaire.

L’histoire choisit un héros classique. Tridïk est un enfant a priori ordinaire qui est parti pour vivre une aventure extraordinaire. Il s’agit d’une recette souvent usitée et qui possède bon nombre d’attraits. Le principal est que la nature du personnage principal génère immédiatement de l’empathie à son encontre. Nous l’assimilons à un copain, un frère ou un fils. Il en résulte une inquiétude née des dangers qu’il risque d’affronter. Ce sentiment alimente positivement notre curiosité.

L’autre apport résultant des caractéristiques de Tridïk est qu’il avance vers l’inconnu. Il n’est pas un guerrier légendaire qui auraient survécu à moult batailles, découverts des contrées lointaines et surmontées une quantité incommensurable d’épreuves. Par conséquent, il réagit aux événements au fur et à mesure qu’ils se déroulent. Il ne prévoit rien car il ne sait réellement vers où il se dirige. Cet état de fait facilite notre projection dans la quête de l’enfant. Nous partageons ses interrogations et ses appréhensions. L’implication dans la lecture n’en est que plus forte.

Concernant l’intrigue en elle-même, elle se déroule à un rythme de croisière. Elle ne présente aucun temps mort et chaque planche apporte son lot d’informations. David Chauvel écrit une trame dense mettant en place un grand nombre de personnages et d’enjeux. Il fait naître une bonne dose de mystère et pose des jalons intéressant pour la suite. Nous pouvons légitimement nous demander où tout cela nous mène et comment cela va terminer. Par contre, je regrette une absence d’intensité dramatique. Alors que le fil conducteur laissait croire une avancée irrémédiable vers de gros soucis, je trouve qu’au final, Tridïk rencontre peu d’embûches. Sans vous dire que son voyage est comparable à une promenade bucolique, il est moins périlleux qu’espéré. Mais peut-être suis-je trop exigeant…

Sur le plan graphique, j’ai retrouvé avec joie les dessins nés de la plume de Jérôme Lereculey. Ses décors sont une petite merveille et font exister un monde fantastique et fascinant. Le dépaysement est total. Les couleurs de Lou doivent également recueillir leur lot de louanges. En effet, comment ressentir l’atmosphère oppressante de ces grottes ou le côté merveilleux de ces belles forêts sans la touche chromatique adéquate. Je regrette jusque que l’intrigue ait empêché de découvrir de nouvelles trognes de trolls. Je dois avouer qu’il s’agissait d’un de mes petits plaisirs dans les opus précédents.

Pour conclure, cet album fait honneur à la fantasy. Il offre une intrigue travaillée, des personnages plutôt réussis et un univers identifiable. Je regrette un petit peu une dimension épique un petit peu légère. Peut-être prendra-t-elle son ampleur lors du tome suivant ? Il ne reste plus qu’à attendre pour le savoir…

Note : 15/20