Critique Ciné : Jet Lag, parachutés en Allemagne

Publié le 30 mai 2015 par Delromainzika @cabreakingnews

Jet Lag // De Ken Scott. Avec Vince Vaughn et Dave Franco.


Ken Scott retrouve encore une fois Vince Vaughn après l’avoir dirigé dans Delivery Man (remake de son propre film, Starbuck) et le moins que l’on puisse dire c’est que j’aurais préféré qu’il oublie cet acteur et tente l’aventure avec quelqu’un d’autre. Ce n’est pas que Vince Vaughn est quelqu’un de détestable, c’est juste que je ne comprends toujours pas ce que le cinéma américain peut bien lui trouver. Un peu comme Adam Sandler d’ailleurs. Mais qui sait, peut-être que Vince Vaughn sera excellent dans la prochaine saison de True Détective dans laquelle il incarnera l’un des rôles principaux. Le film tente donc de s’exporter en Allemagne afin de nous raconter une histoire de voyage d’affaires qui tourne mal où un ancien employé et son ancienne patronne doivent s’affronter afin de gagner un gros contrat qui pourrait sauver la vie de nos trois héros. Ecrit par Steve Conrad (La vie rêvée de Walter Mitty), le film manque parfois d’un peu de consistance. On a l’impression que ce n’est pas totalement un film américain barbant, qu’il y a un côté un peu plus intelligent à la fois dans la manière de raconter l’histoire et dans la mise en scène, mais ce n’est pas suffisant. On sent derrière qu’il y a un cruel manque de direction et l’histoire a énormément de mal à apporter ce qu’elle veut délivrer. Du coup, reste alors quelques gags.

Alors que le directeur d'une petite entreprise est sur le point de signer avec ses deux associés un accord en Europe qui changera la face de sa société, le voyage tournera au désastre...

Car oui, ce qu’il y a de plus intéressant dans Jet Lag ce sont les gags. Et les bons gags de ce film sont très très rares. Encore une fois, dommage là aussi alors que le film aurait probablement pu faire quelque chose de complètement différent et surtout de beaucoup plus efficace en son genre. Ce n’est que mon humble avis bien entendu mais bon, c’est dommage d’avoir voulu faire quelque chose d’aussi facile que ça alors qu’il y avait largement de quoi complexifier un peu le récit afin de lui donner un poil plus d’envergure. L’ampleur de l’histoire vient donc cruellement à manquer à un moment où l’on aurait bien aimé que Jet Lag soit complètement différent, un poil plus cru et qu’il ne cherche pas à alourdi son propos de choses qui n’ont pas forcément de grand intérêt (je pense notamment à la rivalité que le film n’exploite pas du tout car il n’y en a que d’un coup de la balance, pas de l’autre). Si Vince Vaughn fait du pur Vince Vaughn et que c’est un poil laissant, Dave Franco, en jeune garçon un peu attardé qui veut perdre à tout prix sa virginité, c’est un peu plus rigolo car son personnage est ridicule et l’acteur cabotine tellement en l’incarnant que l’on ne peut que l’apprécier et même réussir à en rire.

Peut-être que l’une des rares choses que je ne comprends pas c’est pourquoi Ken Scott a pu passer de Starbuck à ça. Le remake de son propre film était déjà un indice, épuré de tout ce qu’il y avait de vraiment intéressant (et surtout de son côté naturel). Vince Vaughn n’est pas l’acteur le plus naturel qu’il soit, un peu soupe au lait et pas très efficace. A chaque fois que je le vois dans un film, j’ai l’impression qu’il joue ses personnages de la même façon. L’un des rares (et récent) film que j’ai apprécié avec lui c’est Les Stagiaires et son immense publicité cachée pour Google (avec Owen Wilson aussi au casting). Il y a quelques bonnes idées, j’en conviens, notamment la grande soirée qui part en cacahuète, le coup de la boule avec le chinois (et accessoirement de la partie de baffe qui l’a précédée), les glory hole et peut-être aussi un peu le nom de famille de Mike… Pancake. Mais je crois que cela s’arrête là. Les scènes de famille avec Daniel, le héros, sont tout simplement effrayantes de maniérisme et manquent donc réellement d’intérêt. Le spectateur ne peut pas se laisser séduire car ces personnages n’ont rien d’intéressant à raconter. Dommage.

Note : 4/10. En bref, malgré deux ou trois bonnes idées, ce film est un rendez-vous manqué.