Deux poèmes de Jean-Pierre Siméon

Par Etcetera

J’ai trouvé ces deux poèmes sur le site du Printemps des Poètes, un site très instructif que je vous conseille de visiter pour les nombreux renseignements qu’il donne sur la poésie contemporaine (fiches d’éditeurs, de poètes, de poèmes, etc.).
Jean-Pierre Siméon est un poète, romancier, dramaturge, né en 1950. Il est professeur agrégé de Lettres Modernes et est une personnalité active et reconnue dans le monde de la poésie (directeur de festivals, membre du CNL, lauréat de nombreux prix).

Oui je sais que
la réalité a des dents
pour mordre
que s’il gèle il fait froid
et que un et un font deux

je sais je sais
qu’une main levée
n’arrête pas le vent
et qu’on ne désarme pas
d’un sourire
l’homme de guerre

mais je continuerai à croire
à tout ce que j’ai aimé
à chérir l’impossible
buvant à la coupe du poème
une lumière sans preuves

car il faut être très jeune
avoir choisi un songe
et s’y tenir
comme à sa fleur tient la tige

contre toute raison

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Ainsi se décide l’impossible
comme une caresse

Entre le monde et l’amour
le lien est d’eau qui tremble

Tes mains sont un fruit
autant que la rondeur de l’été

Et la révolution et les désastres
sont l’œuvre d’un regard
ou d’un baiser demeuré vide

Tout désir est une enfance revécue
au bord d’un ruisseau

Toute vaillance dans le pas
est nouée au sommeil le plus chaud

Ainsi l’avenir
cet ordinaire du pauvre
est la trace indécise
d’une main sur ta peau

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Ces poèmes sont extraits de deux recueils différents, parus tous les deux chez Cheyne Editeur, en 2002 et en 2009.