Le Grand Paris à l’épreuve d’une politique culturelle commune

Publié le 31 mai 2015 par Aude Mathey @Culturecomblog

Une après-midi sous le thème de la Fabrique Culturelle.

Dans un projet de Grand Paris qui centralisera un ensemble de compétences sur un territoire s’étendant sur un tissu hétérogène de collectivités locales, la question culturelle devra s’envisager différemment.
Telle fut l’objet de la rencontre organisée par l’Observatoire des politiques culturelles, en ce 26 mai 2015, portant sur les enjeux et perspectives de la Fabrique Culturelle du Grand Paris.
La conférence fut nourrie par la présence d’experts culturels, d’urbanistes, universitaires ainsi que les maires de Sceaux et Pantin, où était organisé le forum en partenariat avec la Communauté d’agglomération Est-Ensemble et la Fédération nationale des associations de directeurs des affaires culturelles. Leurs précieuses interventions a permis à l’assistance de mieux comprendre les enjeux les projections d’une politique culturelle à plus grande échelle et les moyens à y associer pour y parvenir. Un état des lieux détaillé de cartes et graphiques dégageant la répartition géographique des grandes tendances actuelles en terme d’innovation, de créativité, des aménagements et des ambiances urbaines; à l’origine de différentes formes d’intervention, de mobilisation collective, de construction symbolique des territoires et d’urbanité, comprenant notamment des concepts de culture dite « underground » dans une optique de culture urbaine à visée sociale et éducative par exemple.


De gauche à droite, Patrick Sollier (conseiller délégué à la culture de la Communauté d’agglomération Est Ensemble), Elsa Vivant (maître de conférences à l’Institut Français d’Urbanisme, Université Paris Est Marne-la-Vallée), Michel Rotterdam (directeur de la culture de la Métropole de Lyon), Philippe Laurent (maire de Sceaux) (Crédits: Alexandre Plateaux)

A travers des focus sur un lien entre métropoles et scènes culturelles proposée par Terry Nichols Clark, professeur de sociologie urbaine à l’Université de Chicago pour la caution étrangère, qui s’accorde à dire au niveau mondial que l’offre culturelle déjà au niveau urbain est inégale et que ceci reste à pallier, notamment au niveau territorial parisien qui est sans comparaison par rapport au reste du territoire.

Fort heureusement, la DRAC se charge d’équilibrer ces inégalités, avec comme mot d’ordre « Faire et faire voir ». En visant une appropriation par les habitants d’une culture proche de leur milieu social, selon Michel Rotterdam de la Métropole de Lyon. Lyon est attendue pour faire de la péréquation entre les différentes entités de la métropole, en étant transverse sur les politiques de l’éducation et l’urbanisme, en mettant en cohérence les trajectoires venant de l’extérieur comme celles venant de l’intérieur.


Des cartes très complémentaires, illustrant ici la répartition des boulangeries dans Paris à mettre en relation directe avec d’autres répartitions de lieux culturels (Crédits: Alexandre Plateaux)

Notons également la présence « d’ambiances », dont la notion « Underground », ayant fortement évolué en Ile de France au gré d’impulsions locales. Une émergence de conflits d’usage, avec des habitants du centre se posant la question du rayonnement de l’hyper centre; et son lot de nuisances. A l’instar des questionnements d’autres collectivités qui ne souhaitent pas voir changer leurs politiques culturelles, alors que de récentes études montrent qu’elles contribuent à un taux non négligeable à la croissance du PIB.

Enfin, des travaux, comme le rapport Janicot ont essayé d’identifier les marqueurs culturels locaux, qui aggrègent un sentiment d’appartenance conséquent et une représentation pour l’extérieur.

Il va de soi que le débat sur le rayonnement de l’aura culturel francilien n’en est qu’à ses prémices; au même titre que la construction du Grand Paris et s’en suivront beaucoup d’autres débats publics à l’orée des futures concertations prises.