La pyramide des besoins humains

Publié le 01 juin 2015 par Lael69
Caroline Solé
L'Ecole des Loisirs
Collection Médium
Paru en Mai 2015
125 pages
12,80 euros
Roman ados dès 14 ans
Thèmes : Maslow, Téléréalité, Société
Quatrième de couverture : L’ensemble des besoins des êtres humains peut être classé en cinq catégories. Aujourd’hui, cette théorie est le principe d’un nouveau jeu de télé-réalité : La pyramide des besoins humains. Nous sommes 15 000 candidats, et dans cinq semaines il n’en restera plus qu’un. Et moi dans tout ça ? Disons que je m’appelle Christopher Scott. Disons que j’ai dix-huit ans. Que j’habite sur un morceau de carton, dans la rue, à Londres. Enfin, peu importe mon nom, peu importe mon âge. Je suis le candidat no 12778. Je n’existe pas encore. Mais je risque fort de devenir quelqu’un, et même quelqu’un de célèbre. Et c’est bien ça le pire.

La pyramide de Maslow, j'en ai soupé en cours de sociologie alors ce roman je devais le lire, curieuse et attirée par l'utilisation faite par Caroline Solé. Excellente idée que d'utiliser cette théorie et d'en inventer un jeu télévisé, un jeu de télé-réalité où 15000 candidats devront exposer leur vie pour démontrer qu'ils ont satisfait à chaque type de besoin. Christopher Scott, SDF, adolescent fugueur vit dans la rue, sur un bout de carton qu'il partage avec un ami Jimmy dans un quartier de Chinatown, Berwick Street, Londres. Attiré par le slogan flashy "TOI AUSSI, JOUE TA VIE", il suffit de quelques pièces, d'une connexion Internet et Christopher devient le 12778 candidat. Après avoir atteint les deux premiers niveaux, après avoir posté une photo "selfie" de profil avec son sac de couchage...Christopher devient la star du jeu. Comment devient-on une célébrité alors que dans la rue, les gens détournent la tête en vous voyant miséreux ? 
Avec son regard acerbe et juste sur la société, sa vision du jeu télévisé, Christopher dénonce une société de consommation, celle des réseaux sociaux, de la virtualité devenue la seule réalité tangible, de l'anonymat/marginalité comme moyen de garder son intimité, de se préserver, de la célébrité, celle pour laquelle les gens s'enthousiasment pour un adolescent livré à lui-même. Qu'y a-t-il de réjouissant là-dedans ? Christopher n'a rien d'une star, ni d'un héros. Il raconte sa survie dans la rue, son gagne-pain, ses déboires...et tous ceux qui le côtoie mais ne le regarde pas. Chaque semaine, Christopher va décrire son monde, sa survie dehors et comment il réussit à satisfaire ses besoins. Christopher a t-il vraiment envie d'être le gagnant de ce jeu qui le sortirait de l'ombre et de la misère ?
La pyramide des besoins humains dépeint une réalité injuste, cruelle, dure. C'est déroutant et si au début je ne comprenais pas où voulait en venir l'auteur, j'ai compris passé le premier niveau. La vérité est dérangeante : prenez un SDF, un clochard...vous l'évitez, vous le regardez à peine ou pire vous avez pitié...ce même SDF devient une star d'un jeu et là il devient un héros des temps modernes, il fait le buzz. Pourtant c'est la même personne...rien n'a changé, il est toujours dans la rue sauf qu'elle s'est invitée sur les réseaux sociaux, chez vous. Il suffit d'un ami, puis dix, puis 1000 et ainsi de suite... L'idée est bien trouvée, bien traitée mais la fin m'a laissée perplexe, comme si ça n'allait pas au fond des choses. On a compris le message : la critique avisée des réseaux sociaux, des jeux de télé-réalité...oui d'accord, mais une fois le jeu fini, qu'est-ce qu'on retient?

En savoir plus : Les besoins humains selon Maslow :  Les besoins physiologiques sont directement liés à la survie des individus ou de l’espèce. Ce sont typiquement des besoins concrets (faim, soif, sexualité,...).  Le besoin de sécurité consiste à se protéger contre les différents dangers qui nous menacent. Il s’agit donc d’un besoin de conservation d’un existant, d’un acquis. Il s’inscrit dans une dimension temporelle.  Le besoin d’appartenance révèle la dimension sociale de l’individu qui a besoin de se sentir accepté par les groupes dans lesquels il vit (famille, travail, association, ...). L’individu se définissant par rapport à ses relations, ce besoin appartient au pôle « relationnel » de l’axe ontologique.  Le besoin d’estime prolonge le besoin d’appartenance. L’individu souhaite être reconnu en tant qu’entité propre au sein des groupes auxquels il appartient.  Le besoin de s’accomplir est selon Maslow le sommet des aspirations humaines. Il vise à sortir d’une condition purement matérielle pour atteindre l’épanouissement. Nous le considérons donc comme antagoniste aux besoins physiologiques.