CANCER: Comment du sein il se propage jusqu'aux os – Nature

Publié le 01 juin 2015 par Santelog @santelog

Cette nouvelle découverte sur la façon dont le cancer du sein se propage dans les os ajoute à la connaissance de la biologie du cancer du sein, et ouvre l’espoir de nouvelles approches de traitement. L’étude montre comment certaines tumeurs sécrètent une protéine appelée LOX qui contribue à cette propagation aux os. Les conclusions, présentées dans la revue Nature, désignent une voie thérapeutique prometteuse : bloquer les effets de cette enzyme.

L’enzyme LOX avait déjà été associée, lors de précédentes recherches à un risque accru de propagation aux os. Ces travaux montrent que LOX va creuser des trous pour l’ "ensemencement" de nouvelles tumeurs.

Les chercheurs des universités de Copenhague et de Sheffield souhaitaient au départ vérifier de précédents résultats d’études qui associaient des niveaux inférieurs d’oxygène dans les tumeurs du cancer du sein, à de mauvais résultats pour la patiente. Ils ont d’abord examiné les données d’activité de certains gènes dans les tumeurs du sein de 344 femmes atteintes, puis àde 295 femmes, et regardé l’association des modèles d’activité génétiques avec la propagation des tumeurs. Ils montrent ainsi que de faibles niveaux d’oxygène dans la tumeur du sein sont associés à la propagation du cancer (métastases) chez les femmes atteintes de cancer du sein à récepteurs d’œstrogènes négatifs. Et, en particulier, fortement associés à la propagation à l’os. Une relation qui n’est pas observée chez les participantes atteintes de cancer du sein à récepteurs d’œstrogènes positifs.

La protéine LOX, interrupteur de métastases osseuses : Les chercheurs ont ensuite identifié, en laboratoire, les protéines sécrétées à niveaux élevés par des cellules de cancer du sein exposées à une faible teneur en oxygène. Ces protéines pouvaient en effet jouer un rôle majeur dans la propagation du cancer. Ils identifient ainsi la protéine LOX.

Ils démontrent qu’en bloquant la protéine LOX chez la souris modèle de cancer du sein, la propagation du cancer aux os est réduite.

  • Un médicament de l’ostéoporose (bisphosphonate), qui réduit la capacité de la protéine à créer ces « trous » dans l’os permet également de stopper la formation de métastases dans l’os. Les chercheurs espèrent que ces médicaments pourront également être testés plus largement chez les patientes atteintes du cancer du sein afin de réduire le risque de propagation à l’os.

En conclusion, l’activité élevée du gène codant pour LOX est bien associée au risque de métastases osseuses dans le cancer du sein à récepteurs d’œstrogènes négatifs. LOX va déséquilibrer le processus de renouvellement de l’os et induit la destruction de plus de cellules osseuses qu’il n’en faut normalement pour la formation du tissu osseux. L’os présente alors de petites lésions qui sont colonisées par les cellules tumorales circulantes, ce qui induit la formation de métastases osseuses.

Ces travaux expliquent donc comment les métastases osseuses se forment à partir des tumeurs du sein. Ils suggèrent enfin que le traitement post-chirurgie et par bisphosphonates des patientes atteintes de tumeurs exprimant Lox à niveaux élevés pourrait prévenir la croissance tumorale dans l’os.

N.B. L’étude a été cofinancée par la Fondation Novonordisk

Source:Nature May 27 2105doi:10.1038/nature14492The hypoxic cancer secretome induces pre-metastatic bone lesions through lysyl oxidase

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