Critiques Séries : X-Files. Saison 4. Episodes 23 et 24.

Publié le 04 juin 2015 par Delromainzika @cabreakingnews

X-Files // Saison 4. Episodes 23 et 24. Demons / Gethsemane.
SEASON FINALE


X-Files a toujours maîtrisé ses cliffanghers de fin de saison et ils sont souvent l’occasion de redonner une seconde jeunesse à la série la saison suivante. Tout au long de « Gethsemane », on se doute bien que quelque chose de terrible est arrivé alors que Scully raconte devant des membres importants d’une commission une histoire, celle de Mulder, de ses envies de prouver qu’il existe des extra-terrestres sur terre, etc. On ne sait pas pourquoi elle est là, alors que son récit s’embrume petit à petit d’émotions. Gillian Anderson n’en est pas à sa première fois cette année devant ce genre de commission. Elle avait déjà pu le faire lors du double épisode sur les petites histoires de Tunguska (4.08/4.09). Et la série vient encore une fois mettre Scully dans cette position, celle qui narre l’histoire et de qui tout est en train de partir. L’épisode est assez sympathique dans son ensemble même si avec un épisode plus tôt de cette saison, cela commence à faire un peu répétition. Pas grave dirons nous car de toute façon X-Files sait se renouveler et proposer des choses complètement différentes sauf que voilà, c’est peut-être un peu trop pour une saison. Mais le cliffangher est l’un des meilleurs de X-Files car il laisse à penser que Mulder ait pu se suicider. Cet épisode, écrit par Chris Carter, tente donc de donner un coup de pied à nouveau dans la fourmilière.

J’aime bien quand la série tente justement de nous proposer de bousculer un peu l’univers de la série et je crois bien que cet épisode est le parfait épisode pour le faire. Ce n’est pas l’épisode final le plus impressionnant que X-Files nous ait offert jusqu’à présent, notamment car il manque peut-être d’enjeux suffisamment forts (en dehors du cliffangher). Le fait que l’on se dise qu’il y a encore une vie extra-terrestre et que Mulder en ait la preuve est intéressant. Le seul truc (et Chris Carter est pervers pour le coup), c’est que ce n’est pas du tout le cas. C’est un épisode qui revient donc au coeur même de la mythologie de la série tout en offrant une échappade (un peu comme Bruno Heller a pu le faire avec John le Rouge et Mentalist à de nombreuses reprises chaque année). C’est peut-être justement pour cela que cet épisode peut-être pris comme un épisode légèrement décevant. Mais la mécanique utilisée par l’épisode est celle qui me plaît le plus. Car justement, à ce moment là X-Files peut enfin nous faire comprendre que le but même de cet épisode était de développer une histoire de « hoax », de fausse rumeur en somme et le téléspectateur croit cela dur comme fer. Après tout, le corps de cette E.T. est tout de même magnifique.

La scène de la glace et tout ce qui va s’en suivre autour de ce petit homme vert (enfin, faux petit homme vert) est l’une des scènes les plus chers de l’histoire de X-Files. Il y a eu besoin de tellement de moyens. De plus, cet épisode devait durer 12 minutes de plus et Chris Carter a alors refait le montage seulement 2 jours avant la diffusion de cet épisode. Vous ne pensez pas que l’on aurait probablement mérité les 12 minutes bonus, surtout que c’était des scènes qui se déroulaient dans la montagne, autant dire le meilleur aspect de cet épisode à mon goût. Quoi qu’il en soit, cette année a été l’année Mulder (plus que Scully dont le cancer est une intrigue qui a été plus ou moins assez rapidement balayée par le scénario au fil des épisodes de la seconde partie de la saison). Les scènes mettent toutes en avant nos deux héros dans des situations complètement différentes alors que Mulder est avec les scientifiques et que Scully tente de s’expliquer de ce qui s’est passé plus tard, dans l’appartement de Mulder et qu’elle a énormément de mal à expliquer. Il y a forcément beaucoup à apprendre de ce dernier épisode et notamment le fait que les croyances de Mulder doivent disparaître, que le gouvernement est là pour cacher tout et qu’il délivre aussi quelques « hoax » qui n’ont fait que créer des désillusions dans le coeur de notre héros.

Du coup, j’ai largement préféré « Demons », autre épisode centré sur Mulder et sur un autre aspect de la mythologie de la série, beaucoup plus touchant. Enfin, autre aspect pas totalement car tout se rapporte encore une fois à la famille Mulder, au fait que la soeur de ce dernier a été enlevée par des aliens (en tout cas Mulder y croit encore dur comme fer), etc. R.W. Goodwin a signé ici son seul épisode en tant que scénariste de la série (alors qu’il a réalisé près de 9 épisodes). Quoi qu’il en soit, « Demons » est une occasion de se plonger dans les problèmes personnels de Mulder. L’ouverture de l’épisode est déjà dantesque et promet encore une fois de mettre Mulder sur un piédestal. On se demande alors rapidement ce qui va se passer, comment et pourquoi. Mais surtout, ce que Mulder a pu faire pour se retrouver dans ce motel en ayant potentiellement tué quelqu’un sur le passage. Au fil des minutes qui passe, on a l’impression que X-Files vient de lancer le double épisode final, que l’on va suivre un procès, que Mulder va devoir prouver qu’il a été drogué et tout ce qui s’en suit mais non, rapidement tout se met en place (peut-être un peut trop rapidement même si cela permet aussi d’imposer un vrai rythme à l’épisode et de ne pas nous en faire perdre une miette).

Dans cet épisode, Mulder doit donc gérer une conspiration du gouvernement qui veut encore une fois l’écarter de tout et une amnésie qui ne lui permet pas se souvenir de ce qu’il a fait (ce qui permet donc à notre héros préféré de se demander s’il n’est pas le responsable et surtout, de le mettre dans un état de détresse émotionnelle forte). David Duchovny est au sommet de son art dans cet épisode, offrant entre émotions et quelque chose de légèrement différent mais qui lui colle parfaitement à la peau. Finalement, cette saison 4 a beau avoir eu ses bas, elle est globalement l’une de mes préférées de la série avec les deux précédentes. Il y a dans cette saison une volonté de faire évoluer toutes les parties de la mythologie de la série tout en créant aussi des intrigues pour des personnages plus secondaires (Skinner le premier) ce qui a permis de voir les choses de façon légèrement différente et de développer encore un peu plus l’univers d’une série qui n’a eu de cesse de s’étendre (parfois en s’égarant le plus médiocre à partir de la saison 5…).

Note : 8/10 et 7/10. En bref, deux bons épisodes une fois de plus pour une X-Files qui promet des réponses la saison prochaine.