Muse – Drones

Publié le 08 juin 2015 par Touteouie @Toute_Ouie

Ecrire la review du dernier album de Muse, Drones, n’est pas chose aisée. Si tu suis le blog, tu sais que notre amour pour le groupe anglais est en voie de disparition et pourtant, on garde ce fol espoir d’entendre, un jour, un album, ou ne serait-ce qu’une bonne chanson, pour ranimer notre flamme pour la bande. Espoir encore une fois balayé par la sortie de Drones.

En hommage à l’amour qu’on portait à Muse, avec eVe, on a pourtant écouté et réécouté Drones, et on a décidé de perdre quelques heures de notre vie à vouloir partager notre avis sur cet album. D’ailleurs, on ne va pas passer par quatre chemins: Si on devait résumer Drones de Muse en un seul mot, on ne pourrait pas. Par contre, en onomatopée, on choisirait sans doute « pfff ». Et pourtant, il n’est pas aussi mauvais que The 2nd Law, heureusement. En même temps, difficile de faire pire…

Drones est un concept album suivant le parcours d’un personnage contrôlé par des drones, de sa petite révolte à sa libération. Soit. Bon, forcément, on se dit que The Resistance racontait un peu la même chose, sur fond de 1984 mais passons. Niveau paroles, ça ne vole pas bien haut et tout le chant lexical du contrôle y passe. Les vilains sont vilains, c’est tous des machines d’ailleurs (killed by drones !) et on est tous contrôlés par le système (let me go, let me be), blabla. Pour la subtilité, tu repasseras Matthew.

Musicalement, Muse ne perd pas sa mauvaise habitude de piquer des trucs aux uns (QueenDefector) ou aux autres (The DoorsPsycho) sans digérer vraiment les influences. Ils s’inspirent même de leurs propres morceaux comme sur Mercy, espèce de mashup improbable entre Starlight et Bliss. Nul doute que cette chanson deviendra un incontournable des stades mais il n’empêche qu’on s’ennuie devant tant de dégoulinage. Mais la pire reste sans conteste Revolt avec un Bellamy, minaudant au maximum (« you’ve got a soOoOul »). Pour ne rien te cacher, la première fois qu’on l’a écoutée, on s’est demandé si c’était une blague… Quels farceurs, ces Muse !

Pour te situer, à ce stade de l’écoute, on en est à plus de la moitié et le constat qu’on a, c’est que c’est le calme plat. Pas d’émotions, rien. Indifférence totale, si ce n’est peut-être du dégout, des « ta gueule » et des « oh ça va, passe à autre chose » qui fusent… On s’emmerde, soyons clair.

Même pas peur, les mecs!

Aftermath semble prometteuse au début. La petite balade très 90s vient nous offrir un peu de douceur. En même temps, passer après Revolt, c’est sûrement un atout ! Enfin jusqu’au refrain qui vient tout gâcher, en mode disneyland. Fail. Dommage.

Mais on place un réel espoir dans The Globalist, morceau de 10 minutes, annoncé comme la suite « officielle » de Citizen Erased (extraite d’Origin of Symmetry, masterpiece ultime de Muse). Et là encore, les premières minutes nous rassurent. Un peu de western à la Morricone (voire Kill Bill, mais c’est pareil). Ce n’est pas une nouveauté pour le groupe mais ça passe bien. Ça commence en douceur avant de lâcher les chevaux avec des gros riffs qui tâchent. Enfin ! Il aura fallu attendre la 11ème chanson pour ressentir quelque chose. Il était temps. Sauf que patatras, les 3 dernières minutes tournent à de la guimauve, bien trop sucrée. NoOoOoN, mais pourquoi-ah-ih-ah ?!

La véritable surprise de l’album est celle qui porte son nom : Drones. En mode religieux, Matthew Bellamy finit a capella. Ce n’est pas notre truc, mais au moins ça a le mérite d’étonner (ou de détonner !).

On arrive à la fin de l’écoute, complètement blasées. Ceci dit, on s’attendait à être déçues, à l’écoute des divers extraits mis en ligne les uns après les autres. Et ce qui est triste, c’est que ces extraits n’étaient pas les pires. On s’est habituées à Dead Inside et The Handler est même plutôt sympa dans l’ensemble, si on ne s’attache pas aux paroles.

On n’est pas tendre avec le groupe, mais après tout, c’est aussi ça l’amour. On exige peut-être trop de Muse, mais n’est-ce pas Bellamy qui disait en 2006 : « I was loved for who I am and missed the opportunity to be a better man ». Donc même s’il y a très peu de chances pour que ces mots arrivent à Matthew, on a quand même envie de lui dire : on n’aime pas ton album, alors la prochaine fois, fais mieux, hein!

Enfin, ceci dit, pas sûr qu’on ait envie de suivre l’affaire Muse à l’avenir. On a fait de nombreux efforts mais là, c’est la crise de foi (oui, de foi), l’overdose. Pour reprendre à nouveau, les mots de Bellamy: « I gave you everything, I can’t give you anymore. ». Amen.

[Album écouté avec 4 oreilles. Article pensé à 2 cerveaux, écrit à 4 mains par eVe et Touteouïe.]