[Critique série] SONS OF ANARCHY – Saison 7

Par Onrembobine @OnRembobinefr

Titre original : Sons of Anarchy

Note:
Créateur : Kurt Sutter
Origine : États-Unis
Réalisateurs : Paris Barclay, Peter Weller, Adam Arkin, Gwyneth Horder-Payton, Billy Gierhart, Guy Ferland, Kurt Sutter
Distribution : Charlie Hunnam, Katey Sagal, Marylin Manson, Courtney Love Mark Boone Junior, Kim Coates, Tommy Flanagan, Michael Marisi Ornstein, Theo Rossi, Jimmy Smits, Rockmond Dunbar, Peter Weller, CCH Pounder, Walton Goggins…
Genre : Drame/Policier
Diffusion en France : M6/Série Club
Nombre d’épisodes : 13

Le Pitch :
Après la mort de sa femme Tara, Jax s’enfonce dans une spirale de vengeance entretenue par les mensonges de sa mère, le véritable auteur du meurtre. Commence une dernière virée infernale qui ne laissera personne indemne…

La Critique :
Annoncée depuis des années comme étant la dernière saison du show ultra-testostéroné de FX, ce crû 2014/2015 était attendu de pied ferme. L’annonce au casting de nouveaux venus ultra-prestigieux (Marylin Manson, Courtney Love et Annabeth Gish) n’a fait que rajouter à l’impatience des fans. Impatience qui se mêle bien sûr de crainte, le final de la précédente cuvée étant ultra-sombre et laissant présager le pire. Alors, le dernier tour de piste est-il à la hauteur? Et bien, oui… et non.

L’intrigue reprend quelques jours après la nuit fatale qui a vu tout ce que Jax s’était efforcé de bâtir s’effondrer en quelques minutes. Ce dernier est en taule mais est vite relâché, les soupçons pesant sur lui ne tenant pas la route (humour). Dès lors une course contre la montre s’engage, il faut identifier le responsable du bazar, le trouver et le tuer avant que les autorités s’en chargent. Gemma monte un mensonge crédible (les Triades ont abattu Tara en représailles) et lance son fils sur une voie sans issue, provoquant un chaos qui engloutira tout sur son passage. Si le premier épisode réussit à captiver grâce à une scène finale aussi choquante que bien ficelée, on va vite déchanter.

La série va malheureusement se mettre en pilote automatique pendant une bonne partie de la saison (9 épisodes, au bas mot) et se contenter de livrer sa dose de massacres, de scènes de sexe gratuites et d’intrigues secondaires inutiles (à tel point qu’on ne retient même pas les noms des personnages concernés, c’est dire). Le cycle de violence est tel que certaines scènes, qui auraient fait l’effet d’un électrochoc par le passé, semblent presque banales. C’est dommage tant les débuts de la série étaient plus économes, privilégiant la qualité sur la quantité. En un sens, on peut trouver cette saison particulièrement généreuse, mais pendant ce temps l’intrigue principale n’avance pas d’un poil… Si ce chapitre final avait été plus court, peut être qu’il aurait gagné en qualité. Annabeth Gish hérite d’un rôle de sheriff bipolaire excessif, peu subtil et intéressant, ce qui est terrible quand on connaît ses talents. Même chose pour les plus anciens Peter Weller et Kim Dickens. Cette dernière est d’ailleurs un des personnages les plus inutiles de la série, et encore une fois, quel gâchis…

Fort heureusement, la fin de saison sort la tête de l’eau et abat un boulot conséquent pour refermer la sanglante histoire. Les trois derniers épisodes sont clairement ce que cette saison peut offrir de mieux. Il y a une prise de hauteur vis à vis du bordel ambiant, les scènes de tuerie sont avantageusement remplacées par des dialogues qui font mouche et permettent aux acteurs de montrer ce qu’ils ont dans le ventre (la confrontation Jax/Juice est un grand moment d’émotions). Comme si les scénaristes avaient noyé le poisson pour garder la sacro-saint format de 13 épisodes (d’une heure, en plus !). On s’en prend plein la gueule (les Noces Pourpres de Game Of Thrones n’ont qu’à bien se tenir) et l’émotion est au rendez-vous. Certaines nouveautés sont agréables : Manson est parfaitement crédible en inquiétant chef de la Fraternité Aryenne (faut dire qu’il a le look) et Courtney Love s’en sort très bien en institutrice (vous n’imaginez pas les efforts que je fournis pour ne pas faire de blague de mauvais goût) inquiète pour Abel, le fils de Jax (une storyline qui aurait pu être meilleure mais qui a au moins le mérite d’exister). Niveau anciens, la performance de Walton Goggins est, encore une fois, à saluer. Grâce à lui, Venus Van Damme est devenu bien plus qu’un personnage improbable et plein de gouaille, il en a fait un vecteur de justesse et d’émotion. Son tête à tête avec Tig est un des grands moments de cette série, qui n’est jamais aussi bonne que lorsqu’elle laisse ses personnages faire preuve de sincérité. Jimmy Smits est droit dans ses bottes et a clairement su se faire une place de choix en homme sage qui essaie de mettre fin aux errements de son entourage. Katey Sagal oscille entre too much (quand elle parle toute seule à sa défunte belle-fille) à des moments de pure intensité (son road trip final et nostalgique). On a donc deux trois choses sympas en court de route donc mais malheureusement, les choses sérieuses commencent très tard. Évidemment, on peut toujours compter sur l’extraordinaire OST (les Forest Rangers et les chanteurs qu’ils accompagnent auront fait un travail incroyable toutes ces années).

Pour ce qui est du finale à proprement parler, il est en tout points satisfaisant. Ce treizième épisode (intitulé Papa’s Goods) nous laisse même la larme à l’œil. Laissant ce qu’il faut de mystères sur certains éléments et concluant toutes les intrigues de manière définitive, il est aussi émouvant que cohérent avec l’esprit jusqu’au-boutiste de l’œuvre de Sutter. En conclusion, une semi déception, tant l’attente était forte, mais la conclusion réussit de justesse à balayer ce sentiment amer. Et n’est-ce pas là tout ce qui compte ?

@ Sacha Lopez

Crédits photos : FX