Wild Atlantic Way: quelques réflexions sur la route...

Publié le 17 juin 2015 par Sylvainbazin
Voici déjà plus d'une semaine que je roule à vélo sur les petites routes - et les plus grandes- qui bordent l'Atlantique à l'ouest de l'Irlande. J'ai déjà eu l'occasion de m'émerveiller, c'est le terme, devant des paysages vraiment splendides. C'est tel que je l'avais imaginé, presque en mieux. Un vrai rêve de voyageur qui aime la mer, les grands espaces majestueux sans être hostiles, le vert des prairies, et les moutons. Les villes et les villages aussi, qui si ils manquent parfois un peu de patrimoine architectural, compense par le bon goût jusque dans les enseignes et les devantures des pubs et des magasins.

Ce voyage me semble pour l'instant être un des plus beau. Certes, cela tient au paysage, au fait qu'il n'y ait presque pas de fausses notes, de moments pénibles et de zones industrielles comme j'en ai tout de même tant traversé sur mes voyages à pied. Le vélo, de ce point de vue, pourrait garantir une célérité adéquoite: on force un peu et le mauvais passage est derrière, ça passe plus vite à 23 km/h qu'à 5. Mais là, même pas besoin, tout est beau ou au moins agréable.
Mais le paysage seul n'est sans doute pas tout à fait suffisant. Il y a sans doute aussi le fait d'être si bien reçu, à la fois parce que les irlandais sont accueillants, aussi parce que Irelande Tourisme, partenaire du projet, m'a souvent réservé de beaux hébergements qui viennent apporter encore plus de charme à l'étape. Se réveiller sous une belle tente au bord d'un calme estuaire ou dans un charmant cottage apporte un plus, assurément.
Enfin, et peut-être surtout, le fait que ce voyage ne soit pas solitaire me le rend sans doute plus beau aussi. Bien sûr, mes longues échappées solitaires de ces dernières années m'ont apporté beaucoup. La quête intérieure que je poursuis toujours ne peut sans doute pas s'en passer. Mais partager les grands espaces et belles cavalcades avec ma jolie bretonne, et un ami de bonne compagnie, m'apporte beaucoup aussi. C'est un voyage enjoué, et l'Irlande va bien avec cette état d'esprit aussi.

En écoutant dans un pub gentiment bondé (trop pour moi tout de même) du centre de Galway un groupe de musique traditionnelle, je songe, sans doute parce qu'ils aimaient ça et que certaines physionomies de l'assistance me les évoquent, à mes anciens collègues chefs de service comme moi dans la première médiathèque où j'avais exercé les fonctions de chefs de services.Ils aimaient la musique, les bars et les ambiances irlandaises, mais étaient tous légèrement dépressifs, trop gros, à se débattre entre leurs divorces, leurs regrets sans doute et la tyrannie (relative) d'une directrice trop intéressée par sa carrière. Je les aimais bien. C'est cependant pour tenter de ne pas trop leur ressembler que je suis parti, que j'ai changé de vie pour tenter de vivre la mienne à fond. Ce soir, en écoutant la voix mélodieuse d'une chanteuse irlandaise et en repensant à la très belle semaine passée, j'ai l'impression d'avoir déjà parcouru un beau chemin dans le sens où j'avais décidé d'aller. Je ne sais pas, bien sûr, ce que l'avenir me réserve, mais je suis sans doute plus serein qu'il y a encore peu. Si la vie ressemble à une balade irlandaise, il y aura forcément quelques peines, mais aussi de la gaieté et du rythme !