Critiques Séries : 1864. Saison 1. Pilot (Danemark).

Publié le 19 juin 2015 par Delromainzika @cabreakingnews

1864, amour et trahisons en temps de guerre // Saison 1. Episode 1. Pilot.


Ole Bornedal, réalisateur et scénariste de Le Veilleur de Nuit (original et son remake américain avec Ewan McGregor sorti en 1997) débarque avec une série télévisée sur la guerre du Danemark avec l’Allemagne et la Prusse. Le récit est assez classique mais il nous plonge dans un univers assez étonnant. Visuellement parlant, l’ambiance très froide et sanglante est assez bien représentée. On retrouve alors tous les codes d’une série de guerre (un peu comme cela avait déjà pu être le cas pour Turn par exemple). En tout cas, cette série cherche à nous raconter une partie de l’histoire du Danemark : la guerre de Schleswig ou la Guerre des Duchés. DR1, la première chaîne danoise a sorti le chéquier pour que cette série soit à la hauteur des attentes. Visuellement, les décors sont magnifiques et le casting ne fait pas dans la demi-mesure. C’est un choix judicieux qui permet clairement aux téléspectateurs de voir 1864 comme une agréable grande fresque et pas comme une série qui n’est pas à la hauteur de ses ambitions. D’un point de vue reconstitution historique, je pense que l’on ne pouvait pas demander mieux de la part de 1864. C’est très réussi et l’on a l’impression que l’on est nous aussi là bas à cette époque précise.

Lorsque l'Allemagne et la Prusse déclarent la guerre au Danemark, deux frères sont appelés à combattre pour ce qui sera la bataille la plus sanglante de l'histoire du pays.

C’est aussi un travail de narration. La série veut nous démontrer que chacun des personnages présentés a sa place dans le récit. Elle s’assure donc qu’elle a énormément de choses à dire sur chacun d’eux. Il y a de grandes scènes où la mise en scène est faite pour nous émouvoir rapidement et nous plonger au coeur de la vie de chacun des personnages. Ces grands ralentis sur les deux frères par exemple dans des grandes scènes avec une musique qui se veut insistante c’est assez lourd mais cela fonctionne correctement. En tout cas, il n’y a rien à redire de ce point de vue là. Côté casting, la série prouve aussi qu’elle a fait le bon choix. Outre l’ancienne héroïne de Borgen, elle se trouve la crème de la crème danoise en fictions télévisées. C’est une très bonne chose à laquelle je ne m’attendais pas nécessairement. On retrouve donc Sidse Babett Knudsen de Borgen mais également Pilou Asbaek, Lars Mikkelsen ou encore Nicolas Bro, que des têtes familières dans le bon sens du terme. La série veut constamment nous démontrer qu’elle est là pour nous raconter la guerre, la façon dont tout cela a été préparé mais pas seulement. Le récit est justement intelligent et veut aussi nous faire voyager au travers de la culture danoise à sa façon.

Côté budget, ce premier épisode est le plus cher de toute l’histoire du Danemark. On voit qu’il y a une vraie recherche de ce point de vue là (ambiance, décors, costumes, et grandeur du casting). Seule ombre au tableau là dedans, l’histoire qui ne trouve pas toujours une façon bien intéressante. Il y a des histoires qui passent à côté du reste (comme une romance - et dans l’épisode 2 une scène aussi étrange que symbolique du fait que ces jeunes pourraient tout perdre et le dépucelage est un moment assez drôle du coup -). Pour en revenir au premier épisode, la politique a du mal à prendre une forme vraiment efficace d’un point de vue dramatique alors que l’épisode semble faire parfois quelque chose de répétitif. Finalement, ce premier épisode de 1864 nous permet d’entrer au coeur d’une part de l’histoire du Danemark. C’est fait de façon à ce que l’on ne soit pas trop dépaysé par rapport aux fictions de guerre. On retrouve juste l’esthétique danoise très travaillée et qui fait le succès de leurs fictions depuis quelques années maintenant. Sans compter que le casting est composé de la fine équipe danoise de la fiction. J’attends de voir les prochains épisodes qui se devraient d’être à la hauteur.

Note : 7/10. En bref, un premier épisode curieux mettant en scène la fragilité des hommes face à la boucherie imposée de ces guerres.