A la découverte de la « Bourse de la Création Badoit » avec Linda Neu (directrice marque Badoit)

Publié le 19 juin 2015 par Darkplanneur @darkplanneur

Interview très stratégique de Linda Neu (directrice de la marque Badoit) et Quentin Caillot, directeur associé chez Geek & Food.

Darkplanneur : " Pensez-vous que le concept " vive la gastronomie " puisse intéresser la génération Y, accro à la junk food ? "

Linda Neu : " Bien sûr ! Avec notre mouvement " Vive la gastronomie ! ", nous voulons célébrer la gastronomie, dire qu'elle est plus que jamais présente sous différentes formes. Nous l'encourageons à part entière : ses origines, son évolution, sa créativité, sa diversité mais aussi son ouverture d'esprit. De la même manière, nous nous adressons à tous ses passionnés, que leurs préférences soient aussi bien prononcées pour la haute cuisine traditionnelle que pour le Street Food. C'est d'ailleurs pour cette raison que nous nous entourons de Chefs dont les spécialités sont différentes. Par exemple, nous nous entourons aussi bien de Pierre Sang pour sa cuisine fusion, que de Florent Ladeyn pour son interprétation de la cuisine du terroir ou encore de Kristin Frederick pour le Street Food. Et aujourd'hui, le renouveau de la gastronomie française passe aussi par cette dimension. En effet, nombreux sont les Chefs qui, comme Kristin, décident de sortir du cadre des restaurants étoilés pour proposer une cuisine de qualité mais dans un cadre plus simple, plus convivial et surtout en phase avec les nouveaux modes de consommation des Français. Avec Le camion qui fume, Kristin Frederick a réussi à relever le défi d'inviter la gastronomie dans un concept de restauration rapide et de faire découvrir de bons produits mais de façon simple et décontractée. "

D: " Pourquoi la marque Badoit associe t-elle son image ? Quelle est sa légitimité dans la démarche entrepreneuriale? "

LN: "Intrinsèquement, Badoit a toujours été liée au repas. D'ailleurs, depuis des décennies, nous réalisons de nombreux événements de soutien et de célébration du repas, de la restauration et de la gastronomie. Depuis 34 ans, nous réitérons La Bourse de la Création pour encourager les jeunes talents à concrétiser leur projet d'ouvrir un restaurant et les aider dans la pérennisation de celui-ci. Ainsi, nous soutenons la restauration de demain, l'émergence de jeunes chefs, la gastronomie sous toutes ses formes.

Les éditions précédentes ont montré que cette opération portait ses fruits. Par exemple, le soutien de Badoit a permis à certains Chefs comme Thierry Marx ou Bertrand Grebault de suivre de remarquables carrières. Frédéric Bernard, lauréat 2013, vient d'ouvrir son Food Truck, l'Estaminet Ambulant. Steven Ramon, lauréat 2014, connaît également un véritable succès avec son restaurant le Rouge Barre. De nombreux exemples nous ont donc incité à poursuivre notre démarche entrepreneuriale et à accompagner la génération de demain. "

D: " Vous êtes actuellement en période de pré-sélection des finalistes. Pouvez-vous nous éclairer sur les tendances expérientielles & gastronomiques ? "

LN: " Nous pouvons d'ores-et-déjà vous dire que cette année a été un véritable succès. Nous avons eu le plaisir de recevoir de nombreuses candidatures avec des profils très intéressants. C'est une preuve additionnelle que la gastronomie n'a pas perdu de son dynamisme et que de jeunes entrepreneurs ont envie de la célébrer à leur manière, à travers des projets riches et ambitieux ! "

D: " Y a t-il un profil type d'entrepreneur Y qui pourrait séduire le jury ? "

LN: " Si nous lançons cette Bourse, c'est justement pour découvrir de nouveaux profils et aller à l'encontre de ce qui se fait déjà, afin de permettre à la gastronomie de se renouveler, se diversifier, mais surtout d'être célébrée. Il n'y a donc pas un " profil type ". Chaque année nous mettons un point d'honneur à faire " bouger " la gastronomie française en valorisant les projets les plus créatifs et les plus innovants. "

D: " Quels sont les fondamentaux de votre campagne " On a tous un ami qui veut monter un restaurant " ? "

LN : " Nous sommes partis du constat qu'on avait tous dans notre entourage un ami ou une connaissance prêt à " tout plaquer " pour changer complètement de carrière et se diriger vers un projet d'ouverture de restaurant. L'idée était donc de créer un contenu affinitaire et facilement partageable aussi bien sur un blog, que sur les réseaux sociaux ou par mail, pour distiller le message. Nous surfons sur cet esprit " private joke " basé sur le principe qu'on connaît tous quelqu'un qui peut être intéressé par la Bourse de la Création Badoit.

L'idée est donc de montrer que Badoit met tout en œuvre pour accompagner et rassurer le vainqueur dans cette démarche, en lui " mettant le pied à l'étrier ", à travers notamment une dotation de 10 000 €, un an de coaching d'experts, tels que Thierry Marx, un an de communication auprès des professionnels et journalistes, un an d'approvisionnement en eau minérale naturelle Badoit et Evian, et plusieurs formations courtes liées aux enjeux relatifs à la restauration.

Ainsi, nous l'aidons à surmonter chaque étape de l'ouverture de son restaurant, d'en assurer son succès et surtout sa pérennité, pour ensuite être totalement autonome au bout d'une année de conseils. "

Question posée à Quentin Caillot, directeur associé chez Geek & Food, agence qui accompagne Badoit pour sa " Bourse de la Création Badoit "

Darkplanneur : " Quelle est la philosophie de Geek and Food ? Qui êtes-vous et pourquoi avoir utilisé le mot geek ? "

Quentin Caillot : " Notre philosophie est finalement assez proche de celle de la Bourse Badoit, ce qui explique en partie notre collaboration. Qu'il s'agisse des articles que nous publions côté blog ou des projets sur lesquels nous travaillons côté agence, nous mettons un point d'honneur à promouvoir et valoriser des initiatives culinaires, des talents et des entrepreneurs. Nous prônons un univers culinaire tendance et moderne, mais aussi et surtout accessible, non élitiste et dans la mesure du possible, répondant aux questions sociétales et environnementales actuelles (agriculture urbaine, économie collaborative, initiatives anti gaspillage...).

Nous avons choisi d'intégrer le terme "geek" dans notre démarche pour plusieurs raisons. Au premier degré, il est facile de comprendre son utilisation, tout simplement parce que nous mettons en avant sur le blog des initiatives culinaires associant digital, applications et plateformes en ligne.

Le terme " geek " représente également cette génération de digital natives, qui utilise sans cesse son smartphone et internet pour prendre en photo ses plats, trouver une bonne adresse, dénicher une recette ou en publier une...

Enfin, la principale raison de l'intégration du terme geek est celle qui rejoint sa définition première : un geek est une personne passionnée par un ou plusieurs domaines précis. Il détient et entretient des connaissances pointues dans le domaine qui le passionne. Cela fonctionne pour l'univers informatique ou des jeux vidéos, mais pas que ! De ce fait, nous ne sommes pas des chefs ou des cuisiniers professionnels, mais pas non plus des amateurs à proprement parler. Le terme " geek " du food nous semblait donc approprié... "

Directeur Planning Stratégique Directeur de la chaire luxe chez Moda Domani Intitute Co-auteur de la Génération Y et le Luxe (2014, Dunod) et Buzz Marketing (2002, Eyrolles) Curateur des Rencontres du Luxe de M Publicité