Les heurtoirs de Toulouse

Par Ibars

Beaucoup d’images captées en juin mais peu de temps pour le partage.

Quartiers nîmois, feria, Jardins de la Fontaine, Toulouse…

Il faudra prendre le temps d’en faire quelque chose.

De mes trajets toulousains de l’hôtel jusqu’au travail j’ai rapporté des heurtoirs de toutes sortes. Une dame qui m’a surpris en train de photographier celui de sa porte m’a expliqué que la main du marteau portait une bague au majeur et se fermait sur une boule qui représentait la terre, sans doute, signe d’une maison amie de la science et du pouvoir. Si la bague se portait à l’annulaire, cela montrait l’union, le mariage, la famille… dire que ma porte est aussi pourvue d’un heurtoir et que je ne m’étais pas intéressé au symbolisme de cet objet. Mais c’est désormais en cours, je viens de commander Le Symbolisme des Heurtoirs Populaires Languedociens de Marie-Christine Matray, je vais donc me pencher sur la chose car les heurtoirs nîmois  m’intéressent aussi.

En attendant, les heurtoirs toulousains ont résonné dans mon esprit, chargés d’autres symboles car ils sont très, très métaphoriques…

Indissociables des portes et des espaces clos qu’ils voudraient voir s’ouvrir, les heurtoirs sont des objets de communication par excellence, ils peuvent nous parler de nous… Ils peuvent être les cris de celui qui douloureusement se heurte aux portes closes, aux vantaux qui ne s’entrebâillent que sur des murs aveugles et sourds, ils peuvent être aussi ce tocsin lancinant qui bat et rebat les oreilles comme la pluie de coups sur les bouquets de doigts tendus vers la règle du maître, ils peuvent être aussi cette règle arbitraire assénée, martelée, et qui par effraction fait son nid dans les têtes.

Les heurtoirs ont deux faces, celle qui frappe, cogne, brutalise et celle qui appelle, interpelle, demande qu’on l’écoute, ils sont du serviteur l’appel désespéré et de son souverain la vocifération.