Je pensais qu'il allait nous annoncer dans la suite de son texte bien huilé la rupture d'avec le socialisme constitué par la mondialisation de l'économie, qu'il aborde en effet... Mais voilà que Ô immense surprise, il nous balance un débat sur le vivre ensemble par le biais de l'unité non pas nationale mais " européenne, la laïcité, les droits de l'homme, le statut des femmes " etc.... " C'est cette interrogation que nous adressent les Français, dans les sondages, les études d'opinion, dans leurs interpellations quotidiennes sur le terrain comme dans les résultats des urnes ". " C'est cette interpellation qui se traduit dans la tripolarisation du paysage politique français induite par la présence durable du FN. " Nous y voilà... Le fameux débat identitaire, avec la peur des français du déclassement et de la rupture d'avec leur modèle d'appartenance communautaire de souche, débarrassé de tout apport qui viendrait polluer notre fameux héritage judéo-chrétien, modèle d'ailleurs historiquement faux, n'en déplaise à nos élites qui en sont encore à croire la légende de l'arrêt des hordes arabes à Poitiers qui fait la fortune du Front national et de ses acolytes identitaires. Bien sûr, la situation d'impasse dans laquelle se trouve notre pays n'est aucunement de la responsabilité de ce gouvernement, puisque, selon Monsieur Le Guen, " la gauche de la gauche " (qui n'est en réalité que simplement la gauche puisque le PS a sensiblement changé d'axe en déviant insensiblement vers la droite jusqu'à la situation actuelle) n'a pas réussi à rassembler alors qu'elle se concentre selon lui exclusivement ( un peu trop, ne vous en déplaise ?) sur les thématiques sociales (sous-entendu : et l'on voudrait que le PS s'en préoccupe ? Pour aller lui-aussi vers l'échec ?). C'est là faire sienne la thèse de la boite à caca idéologique qu'est le think tank Terra Nova, selon laquelle il ne s'agirait plus de se préoccuper du peuple puisque ce n'est plus lui qui constitue les forces militantes du PS. Sauf qu'il suffit de regarder à quel point l'une des seules et trop rares initiatives sociales et sociétales qu'à porté ce gouvernement, le mariage pour tous, a soulevé de manifestations populaires à droite, preuve s'il en est que les thèmes sociétaux font encore bouger... C'est également faire l'impasse sur la dimension économique, ce qui l'arrange bien pour affirmer sa thèse, car peuple de gauche, nous n'oublions pas ce que les manifestations contre l'austérité ou pour le retraites ont soulevé de protestations populaires par millions dans les rues.... Ce qui infirme clairement et factuellement le propos. Mais il lui suffira de poursuivre en décriant comme le font tous les conservateurs des intérêts dominants qui s'en défendent l'immobilisme d'une certaine gauche qui n'analyse pas correctement la période, c'est à dire selon sa seule grille de lecture non pas démocrate sociale puisqu'il n'en veut plus mais économico-démocrate. Tous ceux qui ne pensent pas que l'homme doit être au service de l'économie, comme lui dans ce texte, mais l'inverse, sont donc forcément des passéistes bien sûr, l'argument est connu. Puis vient le couplet du rassemblement républicain ressassé à satiété depuis les attentats de janvier, une corde sensible sur laquelle les hollandais me semblent un peu trop tirer, jusqu'à l'usure... Sauf que cela ne marche plus, puisque nous sommes nombreux à avoir vu depuis que le roi est nu, à travers différentes lunettes. . Le reste n'étant que blabla politicien sans grande teneur intellectuelle, on se l'épargnera utilement. Pour résumer, notre Sébastien national avait donc raison et j'en arrive à me demander l'utilité de ce billet puisque tout était déjà si parfaitement résumé : pourquoi inventer une gauche de droite quand la droite y suffit amplement ? Le Guen est donc un charlatan qui vend du dentifrice rouge à rayures blanches en le présentant comme révolutionnaire parce que plus adapté aux besoins de l'époque et synonyme de progrès. Sauf qu'on en avait déjà... CQFD.