Le Monde selon la PHYSIQUE / JUIN 2015 /Dernières nouvelles -suite 5

Publié le 23 juin 2015 par 000111aaa

Cette suite de la partie scientifique me semble devoir être encore plus difficile à suivre que la précédente....

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Le choix de la nuance d' acier pour la fabrication d'une cuve de chaudière nucléaire est délicat pour de multiples raisons expliquées plus loin .Pour mes lecteurs les plus fidèles , ce n'est pas une découverte .Ne se rappellent-ils pas des paroles de PHILIPPE BOULIN , citées ici dans mon article du 10/03/2015 : " " .....Les sociétés américaines allaient de déboires en déboires au point que Westinghouse nous avait conseillé de mettre 3 cuves en fabrication pour être sûrs d'en avoir une bonne. " !

Diagramme fer+carbone simplifi�.

Le principal problème est scientifique :je le résume trivialement : le diagramme d'état fer- carbone est une " pure vacherie " ! J'ai eu la chance d'avoir été instruit en métallurgie par le Pr M.PRETTRE (Acad des Sc) et d'avoir visité une des plus célèbres aciéries du monde ( celles d'IMPHY et du génial CHEVENARD) .... Pour établir correctement ce diagramme d'équilibre, il faut pour la détermination des phases de chaque point x,y laisser refroidir très très lentement chaque composition %C sur x . Si on fait varier les températures rapidement , le diagramme est complétement perturbé et je pense que vous avez tous entendu parler du phénomène des diverses modes de " trempes " destinées à donner à l'acier par exemple une microstructure très dure appelée "MARTENSITE.Pour compliquer les choses et optimiser les propriétés des produits obtenus ( notamment , l'homogénéité , la ténacité , la résistance , la durabilité , la soudabilité etc. ) ,comme l'acier n' est qu'une solution solide de carbone dans le fer , il est fréquent d ' observer que divers éléments introduits ou subis dans cette solution , vont modifier le Diagramme.......Tout dépend de quoi on part !

Mes lecteurs ne s'étonneront donc pas si pour un usage courant ou " lambda " , le producteur ne garantit pas une composition ultra précise ,mais un ensemble de propriétés.....Alors que s'est-il donc passé pour les cuves de L l'EPR ????

Voici les explications données par AREVA ( copier-coller partiel) : " Elles portent aussi sur le laboratoire d'essais mécaniques du Creusot, au sein duquel l'utilisation d'un outil de contrôle des matériaux a été imprécise de 2009 à 2014. Ce second point n'est pas un problème technique pour les pièces fabriquées elles-mêmes mais un dysfonctionnement de la qualité du contrôle qui oblige à réinterpréter des données ou refaire certains essais........dits de traction à chaud

AREVA, avec l'accord de l'ASN et en concertation avec EDF, a décidé de renforcer par une revue externe son travail de revue interne des sujets de forgeage et de contrôle. Le groupe en confiera la réalisation à un expert indépendant, la société franco-anglaise Lloyd's Register Apave Limited.

La revue externe débutera le 4 mai 2015 pour une durée minimale de deux mois. Elle permettra à AREVA d'identifier les causes d'éventuels défauts dans les pratiques et le contrôle qualité, ainsi que les mesures à prendre pour poursuivre les améliorations apportées depuis l'acquisition de la forge en 2006. "

Et quelles genre de mesure sont-elles incriminées ainsi, me demandez-vous ? Il s'agit de mesures dites de " traction à chaud " réalisées sur un type d'éprouvette ( ou d'échantillon) précis . Ce qui me laisse insatisfait !Mes lecteurs les plus assidus ont lu ICI sur mes compte-rendu de " CONTROLE " 'ASN)comment doivent être réalisés les essais de résilience et ténacité .....Lorsque des séries d'essais sont effectuées à différentes températures, on peut mettre en évidence la température de transition entre domaine ductile et domaine fragile d'un matériau .....La plupart des aciers de construction sont sensibles au vieillissement, c'est à dire à une fragilisation dans le temps due à un déplacement vers les hautes températures de leur température de transition de ténacité. Et si vous me questionnez à propos de l'homogénéité d'une grosse masse et sur l'influence des soudures dans leurs zones je vous dirai comme hier ,que le problème peut se compliquer si votre élaboration de l'acier laisse passer des zones de fortes hétérogénéité ( de composition , de propriétés etc. ).... Par exemple pour déterminer la sensibilité au vieillissement d'un joint soudé,on cherche la température de transition sur éprouvette vieillie que l'on compare à la température de transition déterminée sur éprouvette brute de soudage. Il faut donc simuler le vieillissement des aciers par des procédures particulières de traitements dont je ne vous parlerai pas et être sur de la représentativité des deux modèles d'éprouvettes ........

A SUIVRE

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