Les nouvelles technologies et les objets connectés au chevet de l’observance – partie 1

Publié le 24 juin 2015 par Fabricevezin @FabriceVezin

Selon la définition fournie par le Larousse médical, l’observance thérapeutique se résume à la « Façon dont un patient suit, ou ne suit pas, les prescriptions médicales et coopère à son traitement ».

Cette définition est un peu plus vaste sur Wikipédia, qui inclut des notions de règles, d’alliance thérapeutique, d’éducation du patient, de simplification de la prise des médicaments…

Jugez par vous-même :

Définition sur wikipédia : L’observance est le respect par le patient des prescriptions de son médecin. Il concerne les traitements médicamenteux avec la dose prise et l’heure, les règles hygiéno-diététiques, la présence aux consultations médicales.

L’observance est un élément clé du succès d’une thérapie médicamenteuse. Si la prise rigoureuse des médicaments n’est pas respectée, l’observance est mauvaise. Ceci peut faire échouer le traitement et mettre en danger la santé du patient. Le manque d’observance est retrouvé dans la plupart des maladies chroniques. Un rapport de l’OMS en 2003, indique qu’il est de l’ordre de 50 %. La mauvaise observance est donc un problème majeur de santé publique.

Une bonne alliance thérapeutique (relation médecin-malade) est le facteur le plus important dans l’amélioration de l’observance, bien que le coût élevé de la prescription joue aussi un rôle majeur.

Les grandes barrières à la observance sont la complexité des traitements modernes, une pauvre culture en santé, un manque de compréhension des bénéfices des traitements, l’apparition d’effets indésirables sans que le patient en soit informé, le coût des traitements, une mauvaise communication ou un manque de confiance entre le patient et son médecin. Des efforts pour améliorer l’observance visent à simplifier la prise des traitements, fournir des aides-mémoires efficaces, améliorer l’éducation du patient, limiter le nombre de traitements prescrits simultanément.

Quoi qu’il en soit, l’observance des traitements médicaux par les patients, notamment ceux atteints de maladies chroniques, constitue un problème de santé publique majeur. Les seniors sont également concernés par la problématique. L’ensemble des acteurs de santé, s’accordent sur l’importance d’apporter des solutions efficaces permettant d’améliorer les résultats actuels.

Et une certaine cohésion semble se faire sur le bénéfice de l’usage des outils numériques et les solutions connectées, couplé à un accompagnement professionnel et avec l’aide des proches.

C’est un tour d’horizon autour de cette thématique que je vous propose de développer par le biais d’une nouvelle série d’articles, dont celui-ci fait figure d’introduction.

Et pour démarrer, il est important de se rendre compte des enjeux de santé publique et économiques liés à l’observance thérapeutique.

Quelques données chiffrées autour de l’observance :

L’observance est de 40 % dans l’HTA, 52 % dans l’ostéoporose, 37 % dans le diabète de type 2, 36 % dans l’insuffisance cardiaque, 44 % dans l’hypercholestérolémie et seulement 13 % dans l’asthme (étude IMS Health France/CRIP)

Cette même étude révèle que la non-observance observée dans ces six pathologies chroniques coûterait plus de 9 milliards d’euros par an. Alors qu’elles représentent à elles seules, 4.9 milliards d’euros de médicaments remboursés, soit le quart des dépenses annuelles de médicaments en France.

En Europe, les français sont les premiers consommateurs de médicaments, avec un budget annuel de 95 euros par personne.

25 % des médicaments prescrits par les médecins ne sont jamais consommés par les patients, selon un rapport de l’Observatoire Jalma.

Selon une étude 2014 OpnionWay/Welcoop, seuls 42% des patients qui ont suivi un traitement, l’ont respecté dans son intégralité. Plus d’un Français sur deux atteint d’une maladie chronique ne prend pas, ou prend mal, son traitement.

On estime à 9 millions le nombre de patients chroniques en France, représentant deux tiers de la dépense d’assurance maladie.

Une bonne observance doit être supérieure à 80 % des prises médicamenteuses prescrites.

source visuels : Doctissimo

source visuels : Doctissimo

– Hospitalisations dues à des accidents médicamenteux :

Chaque année, 150 000 personnes sont hospitalisées suite à une mauvaise gestion de leur traitement.

Les accidents médicamenteux entraînent plus de 128 000 hospitalisations par an.

Selon l’OMS, pour des raisons de non observance les journées d’hospitalisation induites sont estimées à 1 000 000 et les décès à 8 000.

– Un impact sur les hospitalisations des seniors :

10% des hospitalisations chez les plus de 70 ans et 20% des hospitalisations chez les plus de 80 ans sont imputables à des erreurs dans la prise de médicaments.

La France compte aujourd’hui 8 millions de personnes de 70 ans ou plus, elle devrait en compter 24 millions en 2060.

– Economies visées :

L’amélioration de l’observance permettrait à l’assurance-maladie d’économiser 9 milliards d’€ par an, selon IMS Health.

En 2012, une enquête mondiale d’IMS Health avait révélé que plus de la moitié des économies potentielles de santé relève de l’observance, soit 269 milliards de dollars pour 186 pays.

On le voit à ces quelques chiffres, la thématique est loin d’être anecdotique !

Et vous ? Qu’en pensez-vous ?