Voilà pourquoi vous avez tord d’avoir peur en avion

Publié le 26 juin 2015 par Borntobeonline

Il y a un domaine sur lequel on doit évoquer la gestion de risques. Ce secteur est sans doute l'un des plus contraignant et l'un des plus étudié en la matière, tout comme le secteur bancaire. Ce secteur est le transport de personnes, et plus particulièrement le transport par voie aérienne.

Pour tout personne normalement constituée et curieuse de son environnement, il est assez évident de se questionner, légitimement ou non, comment des centaines de personnes sont transportés d'un bout à l'autre du globe dans un véhicule de plusieurs milliers de tonnes, se déplaçant à près de 1000 km/h dans les airs avec seulement 2-4 personnes aux commandes, et seuls maîtres à bord.

De nombreuses personnes ont peur de l'avion. Mais il s'agit d'un sentiment erroné. En effet, vous êtes davantage exposé au risque qu'il vous arrive quelque chose lorsque vous êtes au volant de votre voiture sur une nationale ou au guidon de votre moto en Asie.

L'aérien, tout secteurs confondus (militaires, civils), c'est environ 1000 morts dans le monde en 2014, alors que sur la même année c'est plus de 3000 morts sur les routes uniquement en France

La peur expliquée

Le transport de personnes par les airs remonte aux années 50, soit un florilège de 65 ans d'erreurs, de défaillances techniques et humaines, où à peu près tous les scénarios possibles et imaginables d'incidents se sont réalisés. Chaque erreur aussi dramatique qu'elle puisse être, a été un progrès pour les vols suivants, et même en analysant les risques en amont de l'incident, certaines menaces sont difficilement identifiables et malheureusement détectées trop tard.

Le fait est que vous avez plus de chance de mourir ou de vous blesser dans un accident domestique, en coupant la haie de votre jardin ou en respirant l'air français. Pourtant, ressentez-vous un frisson vous parcourant le dos au moment de sortir dans la rue ou couper votre haie en ce beau weekend de juin ?

Nous avons donc peur du risque immédiat, celui qui est hors de notre contrôle. à tord.

Pourtant, de nouvelles tragédies aériennes se produisent...

Effectivement, dès qu'un avion est envoyé au tapis, la nouvelle fait la une de tous les médias du monde. C'est tragique, 200 personnes perdent subitement le pouvoir de vivre dans ce domaine où tout est fait pour que cela ne se produise jamais. Preuve que le risque zéro n'existe pas. Il n'y a cependant jamais autant d'agitation médiatique autour des morts dû à la pollution ou des accidents domestiques pour ne citer qu'eux.

Si vous deviez voir dans les médias une information à chaque fois que 200 personnes perdent la vie pour d'autre raisons, vous ne verriez plus que des morts 24h/24 à la télé.

C'est comme voir des gagnant du Lotto ou Euromillions à la télé, vous vous dites que vous aussi, vous pouvez vous retrouver dans cette situation heureuse (devenir millionnaire) ou tragique (perdre la vie dans un accident d'avion). Et c'est un très mauvais sentiment de penser pouvoir gagner ou mourir dans un accident d'avion, et je vais vous expliquer pourquoi :

Le nombre de participant le plus faible à l'Euromillions est de 21.377.000.
Imaginons que 30 secondes soient consacrées au sujet du gagnant de ce tirage de l'Euromillion dans les médias.
Si vous devriez voir 30 secondes pour chaque perdant, il vous faudrait regarder la télé plus de 20 ans non-stop pour tous les voir, et ce pour 1 seul tirage !
Avez-vous le sentiment de pouvoir gagner ?
Aurez-vous toujours peur lors de votre prochain vol ?

Le facteur humain

Les 4 dernières plus grosses tragédies aériennes sont toute le fait d'erreurs humaines (volontaires ou non) :

- Vol GermanWings 9525 : Copilote dépressif et suicidaire profite de la pause-pipi du pilote pour crasher volontairement l'avion et ses 150 passagers dans les Alpes.

- Vol TransAsia 235 (ATR72) : Panne du moteur droit juste après le décollage, le pilote réduit la puissance et redémarre le seul autre moteur fonctionnel : le gauche.

- Vol AirAsia QZ8501 : Pour une raison inconnue, le pilote débranche le FAC (Flight Augmentation Computer) dispositif permettant d'éviter des actions incorrectes des pilotes et de maintenir l'avion dans une situation de vol stable. Suite à cette action, le copilote tire sur manche le manche de façon trop importante et l'avion se retrouve en quelques secondes hors de son espace de vol (l'air au-delà d'une certaine altitude n'est plus assez dense pour supporter l'avion). L'Airbus A320 en état de décrochage chute ensuite pour finir par se crasher. Les pilotes étant dans l'incapacité de comprendre la situation de l'avion.

- Vol Malaysian Airlines MH17 : Avion abattu par erreur au dessus de Donetsk (Ukraine) dans le conflit qui oppose pro-russes et l'armée Ukrainienne.

Et je me dois d'évoquer au moins le plus mystérieux de tous...
- Vol Malaysian Airlines MH370 : Disparition pure et simple de l'avion. De nombreuses thèses ont été évoquées concernant cette événement qui reste aujourd'hui le plus grand mystère de l'aviation civile... L'avion disparaît des écrans radars moins d'1h après son décollage pour une raison inconnue. Il est ensuite par détecté par un radar militaire malaisien, complètement à l'ouest de sa route initiale. Suite à cela, plus aucune trace de l'avion n'a été localisée mais on est certain qu'il a encore volé pendant plusieurs heures grâce à des échanges avec un satellite ne permettant cependant pas de le localiser avec exactitude.
Mon opinion rapide en quelques mots clés : Malvides, Kudahuvadhoo, Baarah, acoustique sous-marine, mensonges des autorités Malaisiennes.

Et il y a les (presque) tragédies dont on parle peu :

- Vol Emirates 407 : 275 personnes à bord. Avant le décollage, le pilote ayant dormi 3h30 dans les 24h précédent le vol, entre un paramètre de 263 tonnes au lieu de 363 tonnes, paramètre utilisé pour calculer la puissance au décollage. Au moment dé décollage, l'avion cabre mais ne décolle pas du sol. En conséquence la queue de l'appareil heurte violemment la piste. Le pilote applique alors une puissance maximale sur les moteurs. A la fin de la piste de décollage, l'avion réussi à s'arracher avec grande difficulté du sol mais se trouve à seulement 70 cm d'altitude (si on peut toujours parler d'altitude à cette hauteur) Il emporte alors avec lui plusieurs objets en bout de piste comme une antenne de communication et 200 mètres de lumières de signalisation et manque de peu de percuter le grillage de bout de piste avec son train d'atterrissage et passe seulement 50 cm au dessus d'une construction en brique en aval.

Lors de votre prochain vol, votre plus grand risque est que le pilote ait un peu trop fait la fête la veille et mal dormi. Souriez. Tout se passera bien