La vraie parisienne: quand Anne Plantagenet casse le mythe de la parisienne parfaite!!

Par Filou49 @blog_bazart
27 juin 2015

Petite robe noire et trench mastic, perchée sur 12 cm de talons, toujours entre deux taxis, attablée à la terrasse du Flore, se demandant à quelle soirée mondaine elle va se rendre. Telle est l'image universelle de la Parisienne. Existe-t-elle vraiment ? C'est ce que se demande Caroline alors qu'elle attend Chloé, la vraie Parisienne qui vient dîner. Ou la même Chloé, confrontée à la solitude de sa condition dans un métro infernal. Ou encore Louise et Charlotte, chacune cherchant depuis vingt ans à être la Parisienne de l'autre...


En treize histoires, qui forment une sorte de roman choral, Anne Plantagenet raconte des femmes qui portent l'inquiétude secrète de ne pas être à la hauteur, des femmes de notre époque, dignes des héroïnes cabossées d'un Robert Altman. L'auteur, qui se confond parfois avec la narratrice présente dans chaque scène, repère le bas filé sur la parfaite silhouette, agrandissant l'accroc avec élégance et une petite dose de cruauté.

Dans  La vraie parisienne, Anne Plantagenet, dont on avait beaucoup aimé, sur un tout autre sujet son Retour à Oran,  dresse le portrait d’une douzaine de parisiennes, jusqu’à en faire des caricatures qui démythifie la légende de la parisienne parfaite.

Anne Plantagenet décrit des femmes, peu sures d'elles, un peu abimées par la vie qui ont secrètement peur de ne pas être à la hauteur.

On n'est certes pas ni chez Chandler ni chez Altman, mais la belle plume de Plantagenet, grinçante et mordante, permet de dépasser les clichés et les caricatures et offrir un beau moment de lecture, moins vain que ce que le titre et la couverture laissaient augurer.