Leila en vert en contre tout: Hananas, fais péter la rondelle!

Par Jsbg @JSBGblog

«Keep It Simple & Stupid», voici un principe de marketing qui n’a pas échappé aux concepteurs d’HANANAS, un système simplissime pour réparer ses tongs.

Originaires de 7 pays différents et résidents à Barcelone, les jeunes designers à la base du projet HANANAS sont partis d’un constat indéniable: une tong à une durée de vie très limitée. En général, sa mort survient lorsque la lanière en «V» se désolidarise brusquement de la semelle et que son utilisateur se retrouve à sautiller maladroitement sur une patte ou à brouter du sable, dans les cas les plus graves.

Chaque année, les accidents de tongs font des milliers de victimes (et d’ongles retournés), forcées de rentrer chez elles nus pieds et de griller leur budget Calippos dans une nouvelle paire de gougounes, qui finiront elles aussi par lâcher abruptement. Et c’est ballot, parce que sans ce souci de bride, les flip-flops auraient pu tenir encore sur des centaines de kilomètres de plage sans aucun problème.

Lorsqu’on sait que la marque brésilienne Havaianas produit à elle seule plus de 230 millions de paires par an et que la moitié de ses ventes se justifient largement par l’obsolescence programmée de la fixation de leurs lanières, il y a de quoi rester dubitatif… Mais ne blâmons pas uniquement Havaianas qui a au moins le mérite de produire des modèles en caoutchouc naturel. Car si l’on commence à envisager les millions de modèles en plastiques qui sont jetées chaque année pour des raisons similaires, on peut directement sortir les mouchoirs… en tissu, de préférence.

C’est là qu’intervient HANANAS.

«HANANAS n’est pas un fruit», comme vous l’avez deviné, mais une petite rondelle colorée qui s’en inspire. Fendue et large de 2,5 cm, elle permet de réparer sa savate en un tourne-main. Lorsqu’une tong lâche, c’est principalement parce que le trou qui accueille les lanières entre les orteils s’est élargi et que l’attache, visible depuis le dessous et rongée par les pas, est passée à travers. Il suffit alors de «re-plugger» l’attache dans la semelle et d’insérer la rondelle HANANAS entre les deux. Ludique et discret, le système permet de ressusciter votre paire d’Havaianas préférée (vous avez évidemment saisi la proximité phonique et orthographique des deux marques), qu’elle soit originale ou contrefaite.

En plus d’être malin, le système HANANAS est pratique puisqu’il se présente sous forme d’une carte de crédit de laquelle on détachera une des deux rondelles qu’elle contient. Un objet facile à emporter dans son porte-monnaie qui aurait le potentiel d’éviter le gigantesque gaspillage que connait le marché de la tong… et de sauver la journée de milliers de festivaliers et de vacanciers victimes du «flip, flop & Snap» ou accident de tong.

Au jour d’aujourd’hui, HANANAS n’est qu’au stade de prototype et nécessite quelques deniers pour pouvoir vivre industriellement parlant. Voilà pourquoi ses fondateurs lancent un appel au don à travers la plateforme de crowdfunding Kickstarter et une vidéo pleine d’humour et …d’accents à couper au couteau.

–  Leïla Rölli 

La page Facebook d’Hananas

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