Sorties DVD juin 2015 : Disparue en hiver, Phoenix, 20 000 jours sur terre, Love is strange

Par Filou49 @blog_bazart
29 juin 2015

 Le mois de juin touche à sa fin, l'occasion, dans la lignée de ma matinale chronique DVD de l'affaire SK1 ( qui lui était carrément sorti en mai) de faire une dernière petite revue de films sortis en DVD ce mois ci et que j'ai pu voir au cours des derniers jours :

1. Disparue en hiver :

L'argument phare de ce film sorti en début d'année en salles était sans doute de voir Kad Merad dans un film policier sombre, à des années  lumières de ses rôles habituel. Hélas, il n'a pas connu avec ce film le même succès qu'avec le film de Philippe Lioret, je vais bien ne t'en fais pas dans lequel il s'essayait  déjà au film dramatique .

Kad Merad est plutot convaincant dans un rôle d'ex flic qui  tellement à cœur de retrouver une jeune  fille qui disparait sans laisser de traces, et au fil de l'enquete, va s'apercevoir que cette jeune fille avait des activités un peu glauques et limites.

On pense beaucoup pendant le film au récent long métrage de Claire Denis, "Les Salauds", d'autant plus que la jeune fille est jouée par la même actrice la mystérieuse et trouble Lola Créton. Mais là où le film de Denis, à la belle réalisation nous perdait avec un scénario abscons, le scénario de Disparue en hiver, plus solide  et écrit, souffre d'une réalisation trop classique.

Même si l'ambiance du film est plutot soignée  (on y voit beaux décors de campagne,  brumeux et sombres, belle bande sonore électronique d’André Dziezuk), le film a souvent du mal à dépasser le cadre de la production télévisuelle courante.

Tout en se regardant avec un vrai plaisir, le film s'oublie hélas assez vite, et contrairement à l'affaire SK1 dont j'ai parlé ce matin n'a hélas rien d'un nouveau classique du polar français.

 Bande-annonce : Disparue en Hiver

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2. Phoenix

Voilà un film que j'avais vu en salles et qui vient de sortir en DVD chez Dipahana et TF1 vidéo et que je conseille à ceux qui l'ont raté.

j'avais donc très envie de voir ce "Phoenix" réalisé par un des plus grands cinéastes allemand du moment Christian Petzold, dont malheureusement j'avais vu assez peu de films jusqu'à présent (même le Barbara dont on dit beaucoup de bien) car cet auteur,  auteur de  drames souvent sombres mais intelligents, romanesques et impeccablement filmés  avait tout pour me séduire.

On y voit dès le début du film l'héroine, Nina rescapée des camps qui revient chez elle, défigurée par un soldat nazi. Mais à son retour, elle se rend compte que son mari l’a trahie et que non content de ne pas la reconnaitre, il va lui demander de jouer le rôle de sa femme pour récupérer son héritage.

Une histoire follement romanesque, à laquelle on peut avoir un peu de mal à adhérer au départ (comment un mari peut il ne pas reconnaitre sa femme tout en lui demandant de jouer son propre rôle?), mais une fois qu'on dépasse ce petit bloquage, on est totalement épaté par le souffle de la mise en scène, et par ce scénario qui se peut se lire sous plusieurs degrès différents, tant les symboles sur cette allemagne en totale reconstruction sont forts et passionnants à décrypter.

"Phoenix"  réalisé par un des plus grands cinéastes allemand du moment Christian Petzold, est un film magnifique et son histoire follement romanesque, comme on en voit pas tant que cela dans le cinéma actuel.

On y voit dès le début du film l'héroine, Nina rescapée des camps qui revient chez elle, défigurée par un soldat nazi. Mais à son retour, elle se rend compte que son mari l’a trahie et que non content de ne pas la reconnaitre, il va lui demander de jouer le rôle de sa femme pour récupérer son héritage.

Une histoire follement romanesque, à laquelle on peut avoir un peu de mal à adhérer au départ (comment un mari peut il ne pas reconnaitre sa femme tout en lui demandant de jouer son propre rôle?), mais une fois qu'on dépasse ce petit bloquage, on est totalement épaté par le souffle de la mise en scène, et par ce scénario qui se peut se lire sous plusieurs degrès différents, tant les symboles sur cette allemagne en totale reconstruction sont forts et passionnants à décrypter.

Le tandem d'acteur Hoss / Zehrfeld est absolument remarquable, d'ambiguités et de nuances, et leur relation, pleine de singularité, monte progressivement en douleur et en intensité.  Certes, leurs motivations ne sont jamais vraiment palpables, mais elles sont écrites avec une plume fine, jusqu’aux derniers instants, d'une très grande beauté, qu'elles touchent profondément.

On saluera notamment comme il se doit la  magnifique interprétation de Nina Hoss :  son allure, sa délicatesse, son regard, sa douleur, tout en elle nous bouleverse .

Bref, un très beau film au scénario qui, à première vue, pourrait sembler invraisemblable, mais qui devient parfaitement crédible et touchant grâce à un traitement fin et d'une grande pudeur d'un metteur en scène qui mérite effectivement tous les louanges qu'il récolte ici et là.

 PHOENIX Bande Annonce du film

3. 20 000 jours sur terre

Au départ, le chanteur-compositeur-écrivain Nick Cave, connu notamment pour ses groupes très influents The Birthday Party et Nick Cave & the Bad Seeds, reste un artiste majeur de la scène rock internationale,, dont la musique a  hanté quantités de films et de série et qui a également participé au scénario de quelques films comme les Hommes de loi de John Hilcoat.

20 000 jours sur terre est un documentaire possède la force d’une œuvre soigneusement réfléchie, travestissant d’une forme fictionnelle la journée de l’artiste rockeur Nick Cave, au gré de ses rencontres et de ses multiples interrogations, la somme d’un bilan pour le moins déroutant. Le film est en fait une sorte de voyage onirique à travers une imaginaire 20.000ème journée de sa vie, en y intégrant de merveilleux extraits musicaux.

Une œuvre hybride, à la frontière du documentaire et de la fiction,  pour plonger dans le quotidien de l’artiste qui s’articule autour de l’enregistrement de son album 2013. En dépit d’un discours existentiel un peu abscons,  le film plaira aux mélomanes et fans de tocks par le quotidien de l'artiste au travail et en concert ; pour ces séquences inspirées, l’excellente qualité du blu-ray constitue une plus value essentielle.

20 000 Jours sur Terre - Extrait (2) VO

4. Love is strange

J'en ai parlé pas plus tard qu'hier dans mon billet concours du dimanche, la sortie en DVD de Love is strange  mercredi dernier le 24 juin, chez M6 vidéo,  va enfin me permettre de voir le nouveau film de Ira Sach.

 Il faut dire que j'apprécie particulièrement le cinéma d'Ira Sachs, qui aime et qui sait parler d’amour avec tendresse et singularité, notamment dans Keep the Light on, récit apre et sensible d'une passion homsexuelle et que "Love Is Strange" pourrait en être son pendant, mais en plus apaisé.

 "Love is Strange" a été présenté  dans  plusieurs festivals importants cette année et a reçu un très bel accueilcomme Deauville, Sundance et Berlin., et le film traite d'un beau sujet, à savoir les  différentes façons de vivre l’amour quel que soit son âge, sa foi, son sexe ou son orientation sexuelle.

Le film bénéficie aussi d'un formidable casting avec les présences trop rares de John Lithgow et Alfred Molina, acteurs souvent cantonnés dans des seconds ( voire quatrième ou cinquièmes) rôles, et qu'on est curieux de voir dans la peau d'un couple homosexuel qui s'aime depuis longtemps mais contraint de se séparer.

Malgré toutes ces  qualités , cette comédie dramatique douce-amère  m'a un peu déçu, la référence à Woody Allen entendue ici et là semble vraiment un peu surfaite, tant le film ne possède pas l'humour du maitre new yorkais et son sens du timing et des situations fantaisistes et décalées. Reste une histoire touchante sur un couple qu'on a peu l'habitude de voir au cinéma, et un dénouement où l'émotion un peu absente de la première heure, apparait vraiment.

Enfin je conseille évidemment à tous les cinéphiles curieux de tenter leur chance à mon jeu concours  pour voir si ils sont ou non d'accord avec mon ressenti.