Après le désastre, un jour, la régénération arabe ?

Publié le 07 juillet 2015 par Gonzo

 

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ما رأيك بالربيع العربي وكيف تقرأه؟
ــ تلك حركات هامة جداً في رأيي، تمثّل احتجاجات قويّة على الأوضاع العربية وبخاصّة على أنظمة الاستبداد والفساد التي سادت في معظم الدول العربية، وهي حركات احتجاجية تأخذ مسالك ثورية، لكنّنا لا نعرف بالضبط ما إذا كانت ستحقق ذاتها كثورات. المسألة مختلفة من بلد إلى آخر. ما كنّا نقوله منذ أشهر لم يعد صالحاً اليوم، أعني أنّ الأمل الذي أُثير من ثورتَي مصر وتونس أصبح النظر إليه اليوم مختلفاً، لأنّ المشهد العربي اليوم يضعنا أمام مقاومات وتناقضات وتداخلات معقّدة، يضعنا أمام أوضاع عاصفة يجد الحراك الثوري فيها صعوبة للتقدم كما في اليمن، وفي البحرين. المشهد السوري أعقد من كلّ المشاهد التي عرفناها، ولا نعرف إلى أين يسير. هناك إصلاح مطلوب وموعود، ولكنّنا لا نعرف تحديداً إن كان سينجح النظام القائم بالسلوك فعلياً نحو ذاك الإصلاح. إذاً نحن اليوم أمام تحرّك عربي كبير، ومخاض شاركت فيه قوىً كبيرة وخاصة قوى الشباب، لكنّنا لا نجد وضوحاً في البرامج والوسائل والمسالك، وكأنّنا في حالة من التجربة والخطأ، وهذا لا ينبئ بأنّ الربيع العربي سيسير نحو مآلات مضمونة أو مدروسة بما فيه الكفاية. على أي حال، ما جرى تحرّك مهم جداً أخرج العالم العربي من حالة الجمود والركود التي كان فيها لعقود طويلة، وأحيا الأمل بأنّ الشعوب العربية والأجيال الجديدة في العالم العربي يمكنها أن تسعى وأن تعمل بجد في سبيل مستقبل أفضل تحت راية الديموقراطية. أنا من المنظرين المعروفين في العالم العربي لما يسمى بالنهضة العربية الثانية. كتبت في الموضوع أكثر من مرّة، وأرى أنّ ما يجري الآن في العالم العربي هو محطّة للخروج من الهزيمة التي وقعت على العالم العربي منذ حرب حزيران 1967، وذلك في اتجاه النهضة العربية الثانية.

Que pensez-vous du Printemps arabe ? Quelle en est votre lecture ?
Ces mouvements sont très importants à mon avis. Ils représentent une protestation très forte contre la situation dans le monde arabe, et en particulier contre le despotisme et la corruption des régimes en place dans la plupart des pays. Ce sont des mouvements de protestation qui prennent une voie révolutionnaire, même si nous ne savons pas vraiment s’ils se réaliseront pleinement en tant que révolution. La situation diffère d’un pays à un autre et ce que nous disions il y a quelques mois ne tient plus aujourd’hui. Ce que je veux dire, c’est que l’espoir qu’avait fait naître la révolution en Tunisie et en Égypte n’est plus le même aujourd’hui avec une scène arabe où l’on assiste à toutes sortes de combats, de contradictions, d’ingérences complexes. C’est une tempête dans laquelle le mouvement révolutionnaire a du mal à progresser comme au Yémen ou au Bahreïn. La situation en Syrie est la plus complexe que nous ayons jamais connue et nous ne savons pas comment cela évoluera. Il y a une réforme réclamée et promise mais on ignore si le régime actuel sera capable ou non de la réaliser. Nous sommes par conséquent aujourd’hui en présence d’un grand changement, d’une naissance à laquelle participent des forces multiples, dont celles de la jeunesse, mais les programmes, les moyens, les processus restent difficiles à discerner, comme si nous étions dans une phase d’expérimentation avec ses échecs, qui font comprendre qu’on ne se dirige pas vers des résultats certains et attendus. En tout cas, ce qui s’est passé est extrêmement important. Il a fait sortir le monde arabe de l’immobilisme et de la torpeur qui régnaient depuis de longues décennies. Cela a redonné l’espoir que les peuples arabes arabes, les générations à venir soient capables d’œuvrer sérieusement à un avenir meilleur sous le signe de la démocratie. Je fais partie de ceux qui sont connus dans le monde arabe pour avoir théorisé la seconde Nahda (renaissance) arabe, un sujet sur lequel j’ai écrit à de nombreuses reprises. Pour moi, ce qui se passe aujourd’hui est une étape sur la voie qui mettra fin à la défaite dans laquelle vit le monde arabe depuis 1967, sur la voie de cette seconde Nahda arabe.

Le philosophe libanais Nassif Nassar livrait cette lecture raisonnablement optimiste du “Printemps arabe” lors d’un entretien publié en octobre 2011. Avec ses soixante-dix ans bien passés fait-il preuve du même “optimisme de la volonté” après la longue litanie de drames, et même d’horreurs, à laquelle on a assisté depuis ? À l’heure d’une possible signature d’un accord entre l’Iran et les USA, on peut se prendre à rêver que la longue descente aux enfers du monde arabe trouvera une fin pas trop lointaine. Il sera bien temps alors d’essayer de dresser un bilan de ces quelques années. Les jeunesses arabes, celles qui ont ouvert, bien malgré elles, cette épouvantable séquence dans l’histoire de cette région, auront la responsabilité de reconstruire quelque chose. La tâche semble impossible ou presque aujourd’hui, mais c’est peut-être oublier combien leur révolte, lorsqu’elle a éclaté à la fin de l’année 2010, était inattendue et combien on continue à ignorer leur énergie créatrice.

Une des meilleures façons de s’en rendre compte, c’est de se mettre, littéralement parlant, à leur écoute, en offrant une image parfaitement inversée des fous furieux et autres désespérés qui mettent à mort un passé dont ils se croient les authentiques héritiers. Avec son interface bilingue (qui fonctionne mieux sur Chrome hélas) offrant pas loin de 1 500 groupes et plus de 8 000 morceaux, dans tous les styles imaginables, Mideast Tunes, une plate-forme portée par une ONG active depuis une dizaine d’années au Bahreïn, permet d’imaginer ce que pourrait être cette région si elle vivait – si on lui permettait de vivre – une “seconde renaissance”.

https://www.ulule.com/onorientour/

Plus modeste mais aussi plus transparente aussi dans ses financements – au point d’ailleurs que votre aide est bien venue pour contribuer à la réalisation de ses projets –, l’initiative de quatre jeunes “explorateur.e.s” qui souhaitent prolonger leur guide culturel sur internet, Onorient, par une immersion, cinq mois durant, dans les scènes d’un monde arabe. Une jeune génération régénérante !