[Critique] Gunman

Par Wolvy128 @Wolvy128

Ex-agent des forces spéciales, Jim Terrier (Sean Penn) est devenu tueur à gages. Jusqu’au jour où il décide de tourner la page et de se racheter une conscience en travaillant pour une association humanitaire en Afrique. Mais lorsque son ancien employeur tente de le faire tuer, Jim n’a d’autre choix que de reprendre les armes. Embarqué dans une course contre la montre qui le mène aux quatre coins de l’Europe, il sait qu’il n’a qu’un moyen de s’en sortir indemne : anéantir l’une des organisations les plus puissantes au monde…

Malgré un casting relativement intéressant, composé notamment de Sean Penn, Javier Bardem, Idris Elba et Ray Winstone, je dois avouer que l’accroche « Par le réalisateur de Taken » sur l’affiche et dans la bande annonce n’avait vraiment rien pour me rassurer. Heureusement, le Taken en question est le premier, et le réalisateur est Pierre Morel. Ce qui est toujours mieux que les deux suites immondes réalisées par Olivier Megaton.

Malheureusement, après visionnage, force est tout de même de constater que Gunman se rapproche davantage des suites de Taken que du premier volet. Surtout au niveau du scénario qui s’avère extrêmement faible, même pour un film d’action sans prétention. En particulier d’ailleurs l’écriture des personnages qui manque cruellement de profondeur et de subtilité. La palme revenant certainement au personnage interprété par Jasmine Trinca, qui n’est qu’un simple faire-valoir du début à la fin. Il suffit d’observer l’absence de motivation et d’évolution dont il souffre pour s’en rendre compte. Et c’est à peine mieux du côté masculin étant donné qu’à part le héros, aucun protagoniste ne s’impose véritablement. Quant à l’histoire, elle n’est pas non plus exempte de défauts puisqu’au-delà du manque évident d’originalité dont elle pâtit, celle-ci use également de beaucoup de ficelles. En témoigne par exemple le trouble neurologique dont souffre le personnage principal et qui se manifeste systématiquement aux moments les plus périlleux du script, illustrant ainsi une façon bien artificielle, et totalement vaine, d’insuffler un peu de tension au récit.

Côté réalisation, la mise en scène de Pierre Morel est loin d’être transcendante mais évite au moins de se perdre dans de la caméra à l’épaule (trop) brouillonne et du montage (trop) illisible. Du coup, sans pour autant marquer les esprits, les scènes d’action se révèlent plutôt divertissantes et agréables. Et c’est bien là l’une des rares qualités du long-métrage puisque le casting, très intéressant au demeurant, s’avère finalement aussi faible que le scénario. Effectivement, à l’exception de Sean Penn qui incarne avec une certaine conviction cet ex-agent traqué pour ses activités passées, le reste de la distribution peine véritablement à exister. A commencer par Javier Bardem qui cabotine tellement qu’il enlève instantanément toute crédibilité à son personnage. Quand on sait de quoi le comédien espagnol est capable, on peut sincèrement se demander comment il en est arrivé là. La réponse est sans doute à aller chercher du côté de la direction d’acteur. Quant à Jasmine Trinca, elle est tout simplement transparente. Enfin, Idris Elba n’est pas foncièrement mauvais mais arrive beaucoup trop tard dans l’histoire que pour pouvoir réellement s’illustrer.

Pour conclure, malgré un casting intéressant sur le papier, Pierre Morel livre donc avec Gunman un film d’action plat, sans surprise et à peine divertissant. Pas aidé par un scénario faiblard et des acteurs totalement en roue libre, le long-métrage ne décolle jamais et frise parfois le ridicule. Complètement dispensable !