Critiques Séries : HAPPYish. Saison 1. Episode 10.

Publié le 14 juillet 2015 par Delromainzika @cabreakingnews

HAPPYish // Saison 1. Episode 10. Starring Christopher Hitchens, Philip Larkin and Josef Stalin.
SEASON FINALE


Je dirais presque que la première saison de HAPPYish se suffit à elle-même mais disons que je serais déçu de ne pas en voir un peu plus. Cette comédie légère est passée complètement inaperçu. J’ai l’impression d’avoir été le seul à la défendre et à en parler (ce ne serait pas la première fois pour une série). Mais au travers de cette première saison, qui a eu des problèmes au démarrage avec la mort de Philip Seymour Hoffman, je dois avouer que j’adore l’univers et terminer sur un « Fuck » était la meilleure façon de terminer la saison (et peut-être même la série étant donné que sur Showtime c’est aussi très loin, mais alors très loin, d’être une réussite en termes d’audiences). Cet épisode est l’occasion pour Thom de dire enfin « Fuck » à MGT, la société qui l’emploi depuis des années et l’exploite. Il n’arrive plus du tout à entrer dans le moule. On se retrouve face à son obsolescence, à un vol d’idées par d’autres qui pensent être mieux et plus grands, etc. Le spot de JP Morgan au début de l’épisode est une sorte de symbole de ce problème qu’il y a un MGT et du fait que Thom ne les comprend plus. Il a beau penser être obsolète, je trouve qu’il a aussi une vision des choses intéressantes, peut-être même plus moderne que les autres. Son idée de publicité pour Coca Cola n’était pas bête, celle qu’il avait pour l’armée américaine était intelligente, du coup quand on voit ce qui est fait de JP Morgan dans ce spot sur le « capitalisme radical », on a envie de rire.

Car ce spot est tellement ridicule qu’il en est drôle. JP Morgan a beau être un endroit fait pour les milliardaires, au fond étaler autant de lingots et cie, ou encore le fait que l’argent ne peut apparemment pas acheter le bonheur (alors que finalement si) c’est un peu too-much. Mais l’excès qu’il y a dans ce spot est le même excès que l’on retrouvait dans la publicité que voulait proposer la jeunesse de l’agence à l’armée américaine. En face de Thom, il y a son ami Jonathan qui lui demande de faire attention : est-ce qu’il a réellement envie de quitter un boulot qui lui permet d’avoir une stabilité familiale, une véritable rentrée d’argent tous les mois pour payer pour élever ses enfants, une voiture, etc. Après tout il a raison. Cela me fait penser à un article que j’ai lu récemment sur l’ennui au travail. C’est apparemment le nouveau maux qui touche le travail de nos jours : l’ennui. De plus en plus d’employés ne trouvent pas quoi faire pendant des journées entières mais restent à leur poste par peur de ne pas trouver un autre poste derrière et donc d’avoir démissionné pour rien. Cela peut se comprendre et je trouve que HAPPYish utilise cela de façon très intelligente. Je ne m’attendais pas du tout à ce que cela évolue de cette façon, que les scénaristes décident de parler du problème de l’obsolescence au travail.

Je pense que cela pourrait encore être un mal dans le futur où nous serons à des postes où nous serons complètement dépassés par l’évolution du monde. J’ai l’avantage d’être né dans la génération Y, une génération qui est capable de s’adapter assez rapidement aux changements technologiques que l’on a vu défiler sous nos yeux mais la génération Z, la suivante sera encore plus efficace dans ce domaine là. Quoi qu’il en soit, je trouve aussi que HAPPYish parvient à faire des tas de choses assez intelligentes d’un point de vue de MGT. On veut faire de cette agence quelque chose qui en fait des caisses de partout et le toboggan installé au milieu des bureaux est l’occasion de rappeler que ce n’est plus du boulot, c’est du fun en barre que l’on va consommer au travail. Et ce n’est pas ce que cherche Thom, ce n’est plus ce dont il a envie. A côté de ça, Lee se retrouve à faire du ménage chez elle et à faire des courses chez IKEA. Je trouve dommage que HAPPYish ne propose pas de critique de IKEA plus forte que ça. Cela aurait été intéressant d’aller au delà de la réplique : il faut des heures entières pour comprendre des plans de montage de meubles IKEA ou encore le coup du sac à la fin de l’épisode. Non, ce n’est pas ce qu’il y a de mieux et Lee nous a tellement habitué à tout un tas de bonnes choses.

Les moments les plus psychédéliques, en noir et blanc, sont de vraies bouffées d’air frais. Je sais que j’aime beaucoup ce genre de digressions dans HAPPYish mais cela n’a pas toujours fonctionné. Je me souviens encore du trip sur Dieu et cie. Ce n’était pas très intéressant. Ici c’est drôle et étrangement, cela colle parfaitement à ce que HAPPYish veut nous raconter en parallèle. Le contact est proposé en noir et blanc avec une vraie question : comment s’échapper ? Et la réponse est là aussi trouvée. Finalement, ce dernier épisode de HAPPYish a beau ne pas être la fin de la série dans ma tête, je pense que cela peut faire une bonne fin malgré tout. Le dernier « Fuck » de Thom est parfait car la série dit justement « Fuck » à tout un tas de choses dans la vie afin de parvenir à atteindre… le bonheur.

Note : 8.5/10. En bref, fin de saison réussie pour série qui n’a malheureusement pas fait autant parler que j’aurais probablement pu le souhaiter.