Coup de rabot sur l’argent de la culture. La mairie de La Rochelle serre les boulons.

Publié le 16 juillet 2015 par Blanchemanche
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La baisse des subventions aux associations culturelles atteint 12 %. Une fanfare va devoir payer un loyer pour un local jusqu’alors gratuit. 

La fanfare jazzy Nocturn’Tapage disposait jusqu’alors d’un local municipal gratuitement, désormais, elle devra débourser 250 euros par an.© PHOTO PIERRE-MARIE LEMAIREPublié le 16/07/2015 par pm.lemaire@sudouest.frL'adjoint à la culture, Arnaud Jaulin, avait annoncé « un effort de l'ordre de 5 % en moyenne » pour les associations culturelles aidées par la Ville. Entendez par-là une baisse de leurs subventions. Le coup de rabot est en fait de 12 % et même de 20 % pour les (nombreuses) compagnies théâtrales rochelaises. Cette moyenne gomme de nombreuses disparités.Selon la délibération votée le 6 juillet par le Conseil municipal, 82 associations se partageront 2 154 784 euros en 2015. L'enveloppe s'élevait à 2 430 277 en 2014.Les plus grosses se taillent la part du lion : 826 222 euros pour le Carré Amelot, en voie de municipalisation ; 434 000 pour les Francofolies ; 235 822 pour le centre social Le Pertuis, 140 000 pour le Centre chorégraphique national et pour le Festival du film… Les autres se partagent le dernier tiers et devront se serrer la ceinture d'un ou de plusieurs crans, c'est selon.Théâtre en berneLes petits veinards se comptent sur les doigts d'une seule main. Dixieland Jubilee voit sa subvention passer de 4 000 à 5 000 euros. Un coup de pouce lié sans doute au quinzième anniversaire de ses Dixie Folies en mai.La compagnie L'Azile touchera 8 000 euros cette année contre 7 000 en 2014. Un geste significatif mais qui ne bouchera pas le trou du café-théâtre de Rompsay dont le passif atteint les 20 000 euros. Quant à la compagnie de danse Sine qua non, l'aide municipale grimpe de 4 000 à 5 000 euros.Plus dure est la chute pour les comédiens et comédiennes rochelais. Le théâtre Toujours à l'horizon : 21 000 euros en 2014, 12 000 en 2015. La compagnie Avis de tempête : de 15 000 à 5 000 euros. « Il n'y a pas de scandale, sourit sa patronne, Louise Faure. Nous avions touché 10 000 euros pour une opération avec Le Pertuis. L'opération est renouvelée mais c'est le centre social qui perçoit l'aide. »CouacEt puis il y a les associations qui ne demandent rien et qui n'ont rien. C'est le cas de Nocturn'Tapage, la fanfare jazzy qui bat régulièrement le pavé rochelais avec ses cuivres et ses percussions. « Nous sommes une dizaine, tous amateurs, explique Vincent Mineur, l'un des musiciens. Nous animons des défilés, des fêtes de rues, des festivals… Nous intervenons aussi dans les quartiers auprès des enfants. » Nocturn'Tapage ne touche rien de la mairie mais disposait jusqu'à présent gratuitement d'un petit local municipal à la Pallice. Désormais, on lui demande d'acquitter un loyer. Modeste, certes, 250 euros par an, mais qui pèse sur une enveloppe de l'ordre « de 2 000 à 3 000 euros ». « Ce budget nous permet de payer les assurances et les frais d'essence. Mais un loyer, on ne s'y attendait vraiment pas… »Le groupe souhaite monter une fanfare école pour développer la pratique de la musique chez les jeunes « qui n'ont pas les moyens de se payer le conservatoire ».« Nos courriers à la mairie sont restés sans réponse, regrette Vincent Mineur. On ne demande pourtant pas grand-chose, juste des créneaux horaires dans des salles municipales. Apparemment, ce n'est pas possible. » Une demande que la mairie, contactée hier, ne pouvait pas commenter.En revanche, elle était rassurante quant à la polémique autour d'une éventuelle redevance imposée aux artistes des rues qui n'a pas lieu d'être. « L'espace public est ouvert et gratuit pour les artistes afin de favoriser leur libre expression », avait réagi la municipalité dans un communiqué la semaine dernière. Et pas uniquement pendant les Francofolies, a ajouté hier Arnaud Jaulin, mais « bien évidemment toute l'année ».Ouf ! Imagine-t-on un Vieux Port tellement « apaisé » qu'il en tomberait dans le coma ?http://www.sudouest.fr/2015/07/16/coup-de-rabot-sur-l-argent-de-la-culture-2023300-1391.php