La CGT 44 donne de la voix contre l’aéroport du Grand Ouest

Publié le 17 juillet 2015 par Blanchemanche
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CORENTIN POSEZJEUDI, 16 JUILLET, 2015HUMANITE.FR
ANDRE BOCQUEL / AFPAu projet si controversé, la CGT de Loire-Atlantique opposait en avril dernier l’alternative d’une optimisation de l’aéroport international actuel. L’organisation syndicale affirme que, maintenu et rénové, le site de Nantes-Atlantique présente moins d’inconvénients que celui de Notre-Dame des Landes, tout en répondant aux mêmes exigences.Opposants et partisans de l’Aéroport du Grand Ouest (AGO) retiennent leur souffle. C’est aujourd’hui que le tribunal acceptera ou rejettera les demandes d'annulation des arrêtés préfectoraux donnant le feu vert aux travaux. Il se trouve que les opposants ont gagné depuis peu un soutien de poids dans la bataille argumentaire : en effet, loin de toute considération partisane, la CGT 44 a récemment pris position dans ce dossier. Le congrès de l’Union départementale avait confié, en 2011, à un groupe de travail interne, l’élaboration d’un avis argumenté et dépassionné sur ce dossier pourtant si polémique. L’objectif : appréhender ce dernier « dans sa complexité, loin des raccourcis et du tumulte ». C’était chose faite en avril dernier : au terme de nombreuses journées d’étude, concertations, réunions officielles et autres rendez-vous – notamment avec le sous-préfet chargé du dossier, Bernard Le Menn –, l’organisation syndicale a livré son verdict. « Le maintien de l’aéroport existant sur le site actuel, avec toutes les améliorations nécessaires en terme de sécurité, de condition de travail, d’accès et d’usage, présente davantage d’atouts que la construction d’un nouvel aéroport sur le site de Notre-Dame des Landes. » C’est dit.
Le document d’une douzaine de pages  fait état d’analyses, d’interrogations, de revendications et de propositions. Après avoir exposé les besoins invoqués par les défenseurs de l’AGO, le rapport procède à un comparatif linéaire entre les deux aéroports : catégorique quant aux aspects de dimensionnement, d’accessibilité et d’environnement, le document demeure plus nuancé vis-à-vis des questions d’emploi et de sécurité. Il passe rapidement en revanche sur l’aspect financier, en se contentant de préciser que le projet de l’AGO engagerait – et engage d’ores et déjà – lourdement les finances publiques, à hauteur minimum de 360 millions d'euros, dans un contexte de restrictions budgétaires importantes. Coûteux, le projet l’est aussi en terres et emplois agricoles : pourquoi dès lors ne pas s’en tenir à l’actuel aéroport, bâti sur un site pleinement consacré à l’aéronautique depuis 1928, et dont les dimensions « semblent correspondre aux besoins de trafic actuel » ? Le syndicat rappelle d’ailleurs les diverses possibilités d’extension de l’aérogare ou de création de parkings en silo, afin d’anticiper l’évolution du trafic aérien. « Jusqu’ici, l’aéroport de Nantes-Atlantique n’a pas été suffisamment optimisé, parce qu’il est depuis cinquante ans susceptible d’être remplacé par celui de Notre-Dame des Landes », déplore l’Acipa, principale association d'opposants. Autre mission couramment attribuée à l’AGO : mieux desservir Nantes et son agglomération. La ville compte pourtant déjà parmi les mieux connectées au réseau ferroviaire, et son aéroport est proche des infrastructures stratégiques (périphérique, Cité des Congrès, gare SNCF), contrairement au projet d’AGO. La CGT précise cependant que cet accès à Nantes-Atlantique « pourrait être largement renforcé par l’amélioration et/ou l’extension d’infrastructures déjà existantes (prolongement d’une ligne de tramway, réhabilitation d’une ancienne voie ferrée, etc.) »
Quelle que soit la décision rendue ce jour, et la tournure que prendront les choses par la suite, la CGT ponctue son rapport par certaines exigences. Parmi elles, la prise en compte, dans le chiffrage du coût de l’AGO, de celui des éventuels licenciements et prises en charges liées à la mobilité professionnelle. En cas de transfert, l’organisation demande également le maintien à l’aéroport Nantes-Atlantique « d’une piste spécialisée à vocation industrielle », afin de ne pas voir les activités industrielles d’Airbus délocalisées hors de la région.
En fait, ce sont in fine les motivations-mêmes du projet qui sont questionnées. Y a-t-il véritablement des besoins spécifiques auxquels le projet d’AGO est censé répondre ? Le président de Vinci Airports lui-même admettait dans l’Express en novembre 2012 que ce transfert n’était « pas une réponse à des problèmes aéronautiques, mais un choix politique de développement du territoire ».

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