Mêlant tout à la fois réalité scientifique, récit d'exploration et conte fantastique, Mikaël Hirsch renoue ici avec le roman d'aventures maritimes, dans la tradition de l'Edgar Allan Poe des Aventures d'Arthur Gordon Pym et du Jules Verne du Sphinx des glaces.
Mon avis :
Tout d'abord, afin de vous éviter des déconvenues, je vous préviens : ce roman n'a rien de fantastique. Peut-être un élément dans les dernières pages et encore c'est selon le niveau de lecture que l'on choisit. Il va falloir expliquer aux éditeurs que le fantastique ce n'est pas uniquement mentionner Poe ou Jules Verne ;)
Mais que cela ne vous dissuade pas de lire ce roman. Déjà, parce que Kerguelen, c'est ici :
Les îles Kerguelen sont très isolées, plus précisément dans les terres australes près de l’antarctique, il y a peu de gens qui y habitent, et l’auteur a vraiment réussi à créer une ambiance feutrée, un rythme particulier… la lecture a vraiment été une parenthèse pour moi, j'ai été transportée ailleurs, dans un endroit très différent pendant tout le temps de la lecture. Je me suis laissée portée par la lecture.
J'ai trouvé très intéressant qu'on montre l'aspect stratégique et politique des sciences, et des implications pas toujours faciles à gérer pour les chercheurs dont ce n'est pas le but ni le métier.
En trame de fond, l’amour de la biologiste pour la littérature de voyage, le fantastique et l’exploration donne du rythme au récit.
J'ai adoré l'écriture très poétique. Et puis ça parle de sciences, mais sans être trop technique, je ne me suis pas sentie perdue, mais plutôt intriguée. Ça parle d’amour, ça parle de l’être humain.... c'est un très beau récit.