"Afterschool" : étudiants surprotégés, surexposés...

Par Vierasouto
"Afterschool" d'Antonio Campos / USA
  On pourrait résumer le film ainsi : les soeurs Lisbon chez Gus Van Sant. Car ce film fait immédiatement penser à "Elephant". Ce serait plutôt, dans un premier temps, un peu l'antichambre d'"Elephant", les supposées pensées adolescentes avant la tuerie de Colombine, celles qu'on imagine logiquement issues de leurs activités virtuelles et relationnelles dont le moins qu'on puisse dire est que leur intérêt échappe aux adultes: vidéos violentes, marrantes ou pornos qui "font vrai" sur internet, comme ce chat jouant du piano, cette bagarre dans un collège filmée sur un téléphone mobile, ou ce type qu'on ne voit pas mais qu'on entend en train d'humilier une prostituée occasionnelle, sans compter le deal ordinaire de drogues, l'absence de communication et de solidarité, un monde impitoyable... Les soeurs Lisbon de "Virgin suicides" sont ici remplacées par deux soeurs presque jumelles, les blondes soeurs Talbert, les plus belles filles de l'école, que le personnage principal, Robert, va filmer en train de mourir, parce qu'obligé de s'inscrire à une activité extra-scolaire, il a choisi l'atelier vidéo pour suivre la jolie Amy.