Vincent motard-avargues, poesie, extraits

Par Poesiemuziketc @poesiemuziketc


Il mordait le temps
pour échapper au silence

en bruissant les heurts
et tentant de meubler l'absence rouge

Noé Vida
et son horizon
vertical

*

À force de
torturer ses
doigts
via un bout d'encre
et une table de papier

Noé
enfin
parle

*

Jour
après
jour
après
jour

la ligne discontinue du présent
la flèche aveugle du quotidien

Nuit
après
nuit
après
nuit

le silence fait naître

les mots
à ne jamais prononcer

*

Noé ne voit plus son image
dans le miroir
mais celle d'un autre

à nouveau

Noé Vida
n'est plus
Noé Vida

(jamais existé
oui)

*

Des fleurs

des tas
de fleurs

malgré le froid

*

Tu vois

il y avait des
mots

oui

tant

je me les
murmure

sous cette
promesse
de soleil

*

Je sème
rose en terre

tu pousseras
au dehors de cette
absence

un cœur
à mille corps
éplorés

*

Oyat
en mains

oyat
en cœur.

*

Trois enfants
sur la balancelle

trois adultes
devant la maison

trente ans
sur la balancelle

trois adultes
devant la maison.

Paix

Sable sur front
et brise qui sciait voie

mes pieds avalaient
sol friable des rivages

et mon ouïe se laissait endormir
par caresse âpre du ressac

je pensais
revivais
replongeais

mais
n'aimais

toutes ces heures
à courir après
minutes creuses

tous ces heurts
à attraper
coups de lune folle

regards vers océan
où tout s'étiole

de tu
de je

Silence.