Allemagne, cause facile et universelle de tous nos maux

Publié le 24 juillet 2015 par Lheretique

Bravo François Bayrou d'avoir réagi ! Comme d'habitude, la classe politique française avec un bel ensemble accuse l'Allemagne de tous les maux, les siens et ceux de l'Europe. C'est inadmissible d'accuser ce pays d'imposer des diktats aux pays dépensiers alors que ce sont ses propres fonds qu'elle prête et qu'elle s'astreint à des règles de bonne gestion auxquelles ceux qui la critiquent veulent déroger. Non seulement elle a déjà prêté des sommes faramineuses et me paraît quand même fondé à réclamer le retour de ses prêts mais en plus il faudrait qu'elle continue  verser dans les paniers percés, tout ça pour se faire en plus insulter et accuser au final ?

La France est minable avec l'Allemagne depuis un bon moment. Cela va de la suppression des classes bilangues et européennes (alors que la France s'est engagée de longue date à développer l'apprentissage de l'allemand par un traité qu'elle a signé !) jusqu'aux imprécations et accusations incessantes contre ce pays chaque fois qu'il ose un peu élever le ton.

Quand des abrutis du calibre de Mélenchon comparent l'Allemagne démocratique d'aujourd'hui (qui a d'ailleurs bien des leçons à nous donner en matière de démocratie) à l'Allemagne nazie, à la rigueur je ne suis pas surpris, connaissant les amitiés de ce sinistre individu. Pas de surprise non plus du côté de l'extrême-droite dont c'est une antienne, malgré ses amitiés réelles, pour le compte, avec d'anciens waffen-SS et avec la clique révisionniste et vichyste.

Mais voir le "perv", comme l'appellent les Américains en rajouter une couche alors qu'il est censé se draper dans une posture de dirigeant respectable, c'est un peu fort. Le problème, c'est qu'il ne faut pas croire que la droite républicaine fasse tellement mieux. Un Jacques Myard du parti Les Républicains y est allé aussi de son coupler pour parler de diktat.

Il faut voir les communiqués du Parti Socialiste chaque fois qu'il y a des "tensions" qu'Hollande les qualifie d'amicales ou pas. Ça, par exemple : 

« Le projet communautaire – de l’Europe - est meurtri par l’intransigeance égoïste de la chancelière Merkel qui ne songe à rien d'autre qu'à l'épargne des déposants outre-Rhin, à la balance commerciale enregistrée par Berlin et à son avenir électoral »

Minable.

Et la déclaration débile de Sarkozy en 2007 :

« La France n'a jamais cédé à la tentation totalitaire. Elle n'a jamais exterminé un peuple. Elle n'a pas inventé la solution finale, elle n'a pas commis de crime contre l'humanité, ni de génocide »

Minable.

Je passe sur les proclamations guerrières de Montebourg et Bartolone plus récemment, le dernier appelant à une confrontation.

Minable.

L'Allemagne propose des solutions à la Grèce, mais si ce pays trouve d'autres voies pour réaliser des économies ou équilibrer ses comptes, personne ne les lui reprochera. Il en va de même pour la France. C'est avec justesse que Bayrou analysait dans son État d'urgence les difficultés de l'économie française en observant qu'elles venaient toutes de l'intérieur et que le monde extérieur n'en était pas comptable.

Puisse la classe politique française s'en inspirer et adopter enfin des postures courageuses et responsables.