Meilleurs films de la décennie 2000-2009 (20/11)

Par Cqc

Bon début de semaine à vous toutes et tous ! Nous ne voyons pas encore la destination finale mais elle approche. Je nommerai mes 5 meilleurs films de la décennie jeudi prochain le 14 janvier à 18h à CINÉFIX sur les ondes de CIBL 101 5 FM .
Pour si rendre, nous avancerons aujourd'hui de la 20e à la 11e position.
(De la 50e à la 41e position ici )
(De la 40e à la 31e position ici )
(De la 30e à la 21e position ici )
20. DE BATTRE MON COEUR S'EST ARRÊTÉ de Jacques Audiard (2005) FRANCE


Un féroce combat intérieur entre le bien et le mal au sein d'un personnage arrivé au bout de lui-même, voilà ce que nous offre le 4e film du réalisateur Jacques Audiard. Habillement raconté, comme tous ses autres longs-métrages, Audiard y mêle deux mondes aux antipodes dans lequel évolue un Romain Duris au sommet de son art.

Film incompris et sous-estimé, MÉMOIRES AFFECTIVES est une oeuvre foissonnante et riche sur l'histoire récente du Québec et sur notre perte de mémoire collective. Le personnage d'Alexandre Tourneur, joué par un Roy Dupuis sensible et vulnérable, devient le Québec d'hier, d'aujourd'hui et de demain. En lui, il porte une quête commune de renouer avec notre passé, notre territoire, notre culture et nos racines. À voir et revoir pour découvrir à chaque visionnement un détail subtil ici et là, pour ne pas oublier que nous sommes la somme de tout ce qui nous entoure.18. Je me souviens encore du plaisir immense que j'ai eu à suivre les caricatures vivantes dans l'univers complètement absurde de Roy Andersson. N'ayant absolument aucune idée à quoi j'allais assisté, j'ai rarement été aussi ébloui dans un cinéma, grâce au ton et à l'humour mordant d'une très grande justesse. Cette farandole de tableaux plus grands que nature est un remède merveilleux à la morosité ambiante, au désespoir convenu.16. Abdel Kechiche est un autre figure marquante du cinéma des années 2000. LA GRAINE ET LE MULET respire la vie, laisse le temps au temps et nous promet de grands moments de bonheur cinématographiques. Loin de tout montage frénétique, Kechiche a l'audace d'être lent et généreux. Un 3e film qui concrétise sa place essentiel dans le paysage du 7e art français et international. J'aime beaucoup le premier film des réalisateurs. Rempli de promesses et de fulgurance, d'un besoin de prendre sa place et de montrer sa palette de couleurs, il demeure la génèse d'une oeuvre qui déterminera souvent ce qui suivra. C'est le cas du CITY OF GOD de Fernando Meirelles qui a vraiment soufflé la planète cinéma en 2002 avec ce regard neuf et vif sur les favelas. Confronté à une réalité tellement éloignée du spectateur moyen, cette course frénétique fictive nous ramène pourtant dans ce que nous voulons cacher, voir même oublier: qu'il y a des populations qui sont prêtes à tout pour survivre. Et le personnage du jeune photographe est là pour nous le rappeler.

GERRY de Gus Van Sant (2002) ÉTATS-UNIS

Deux amis qui s'interpellent sous le nom (pseudo?) de Gerry se perdent dans le désert sans nourriture et sans eau. Aidé des deux acteurs du film (Casey Affleck et Matt Damon, excellents) pour l'écriture du scénario, Gus Van Sant a tourné son plus beau film, son plus exigeant aussi. Réflexion sur la vie et sur la survie, sur l'espoir et le néant, nous suivons passionnément les protagonistes dans cette descente en enfer. Un tour de force cinématographique qui nous accompagne bien après la projection.

AMORES PERROS d'Alejandro Gonzales Inarritu (2000) MEXIQUE

Véritable coup de poing dans le thorax, le premier long-métrage du réalisateur mexicain est une (dé)charge qui a réveillé bien des cinéphiles au tournant du nouveau millénaire. Parfaitement maîtrisé, ces trois histoires se nourrissent entre elles pour nous concocter une mosaïque drôlement solide du Mexique d'aujourd'hui. Et très rapidement, Gonzales Inarritu est devenu un des réalisateurs phares de cette décennie ouverte sur le monde et ses multiples visages.


Film choral baroque et touffu, Arnaud Desplechin impressionne par l'aisance qu'il a d'entremeler de multiples personnages et de nombreux genres au sein du même film. Il suffit de tendre l'oreille à l'incroyable orchestration qui anime les images pour y voir le talent fou d'un manieur d'images et des dialogues (quelle verve !). Et que dire de l'interprétation de tous les acteurs, d'une Catherine Deneuve à la dent longue à un Mathieu Amalric lucide, d'une Emmanuelle Devos cinglante à un Melvil Poupaud inspiré, une belle panoblie de couleurs qui se mélangent et se bousculent.

Ouf ! Quel long-métrage essoufflant! Avec sûrement le film américain le plus influent des 10 dernières années (tellement imité depuis, il en est même devenu la norme), Greengrass a littéralement révolutionné ce genre en lui donnant une bonne dose de vigueur tant dans la mise en scène que dans la manière de filmer l'action. En plus de situer l'histoire dans de nombreux pays différents, le récit se passe au même rythme que le personnage de Bourne, toujours dans l'urgence et la réaction. Ici, le spectateur suit sans être pris par la main, assuré d'être épuisé et comblé à la sortie de la salle.

Film parfait? Je le pense vraiment. Mais le fait d'être parfait enlève peut-être un peu de charme au film d'Haneke? Si peu. Il y a une telle rigueur dans ce long-métrage, un tel soucis de mettre au premier plan le récit dont tous les éléments visuels seraient toujours là uniquement pour faire avancer ce qui s'installe depuis la toute première image (jusqu'à la dernière). Un chef d'oeuvre glacial, une leçon de cinéma sans compromis ni complaisance.

Dans mon prochain envoi, j'entamerai les 10 meilleurs films de 2000-2009 avant de voir celui qui trône au sommet jeudi soir.