[Critique] TITANIUM

Par Onrembobine @OnRembobinefr

Titre original : Vychislitel

Note:
Origine : Russe
Réalisateur : Dmitriy Grachev
Distribution : Evgeniy Mironov, Vinnie Jones, Anna Chipovskaya, Vladas Bagdonas…
Genre : Science-Fiction
Date de sortie : 15 juillet (DTV)

Le Pitch :
Dans un futur lointain, sur une planète hostile, des prisonniers sont condamnés à l’exil dans les steppes désertiques. Outre la faim et la soif, le groupe doit faire face à d’étranges créatures voraces vivant dans le sous-sol. Leur seul espoir : rejoindre l’île, l’un des derniers havres de paix de la galaxie…

La Critique :
Production russe, Titanium entend raviver une certaine idée « old school » de la science-fiction. Dès la lecture du pitch, plusieurs thématiques se détachent, ainsi que de multiples influences potentielles. Devant le film, force est de reconnaître que celui-ci est exactement comme prévu. Reposant sur un budget relativement modeste, ce dernier n’entend pas proposer un spectacle à la Prometheus ou à la Oblivion, comme son environnement désertique et futuriste peut laisser présager. Non, ici, tout est focalisé sur les personnages et leur quête de survie. Titanium est ainsi un survival centré sur un groupe hétéroclite de protagonistes. Des prisonniers dont on ne sait pas grand chose dans un premier temps, si ce n’est qu’il y a des gentils et des méchants. Pas de grosses surprises, non, mais un soin apporté à l’élaboration d’une ambiance certes simple mais assez immersive.


En cela, les décors et les effets-spéciaux s’avèrent plutôt aboutis. Tout particulièrement les décors d’ailleurs, qui même si ils sont désertiques, n’ont pas de mal à faire passer l’idée de danger permanent. Un danger notamment visible par le biais des créatures numériques intervenant de temps à autre pour se nourrir des personnages plus ou moins inutiles à la bonne progression du récit.
Sans atteindre le niveau des cadors du genre, le réalisateur Dmitriy Grachev fait avec ce qu’il a et le fait bien et tant pis si l’impression de voir les héros faire du sur-place est tenace tant, en moins d’1h30, Titanium se concentre sur l’essentiel sans chercher à jouer la carte de l’esbroufe facile.

Modeste, Titanium l’est assurément, tout en respectant son sujet et le style cinématographique auquel il s’attache. Niveau scénario malheureusement, rien de très palpitant. On tente bien de nous faire croire à une sorte de complot rattaché à l’idée d’une dictature responsable de l’exil forcé du héros, mais au final, l’idée de voir le grand méchant se matérialiser uniquement à travers une sorte de cube en image de synthèse, ne fonctionne pas vraiment. Paradoxalement, c’est quand l’action s’emballe, à de rares reprises, que Titanium atteint ses limites. Il tente bien de se montrer jusqu’au-boutiste, via une violence un peu frontale, mais ne fait que tomber dans des clichés attendus et pas particulièrement bien digérés.
Vinnie Jones par exemple, seule tête vraiment connue pour nous spectateurs européens (on a pu le voir dans Snatch ou Midnight Meat Train), ne sert qu’à mettre en exergue les motivations du vrai personnage principal. Brossé à la va-vite, sa psychologie est attendue et ne permet pas à Titanium d’avancer tout particulièrement. Là où le long-métrage se montre par contre plus convainquant, c’est lorsqu’il se concentre sur la relation entre ce même héros et une jeune femme. Dommage néanmoins que là encore, l’écriture survole pour se contenter des grandes lignes, sans vraiment entrer dans les détails.

Porté par des influences plutôt écrasantes, Titanium raconte une histoire un peu trop anecdotique pour convaincre, contrairement au contexte général qui est par contre plus ambitieux. Mais le budget interdisant l’illustration de cet espèce de complot inter-galactique, il faut se contenter de ce que le film nous montre, soit un épisode plus intimiste, rappelant un peu Planète Hurlante. Les efforts sont néanmoins bien là, ainsi que le bonne volonté du réalisateur. Difficile de faire de la grande science-fiction quand on ne dispose pas de grands moyens…

@ Gilles Rolland

Crédits photos : Condor Entertainment