Maison Columbia déclare faillite

Publié le 11 août 2015 par _nicolas @BranchezVous

Filmed Entertainment, l’entreprise derrière le club de disques et de films Columbia House, s’est placé cette semaine sous la protection du chapitre 11 de la loi sur les faillites des États-Unis.

À l’heure où les services par abonnement comme Netflix, Spotify et Apple Music gagnent en popularité, une entreprise occupant les deux mêmes secteurs d’activités et employant un modèle d’affaires très similaire vient de disparaître. Columbia House n’est plus.

Ironie du sort, la formule de Maison Columbia était identique à ce qu’offre aujourd’hui une panoplie de services spécialisés.

Incontournable destin? Mort préméditée? Il faut dire que la version canadienne du même service, Maison Columbia, avait déjà subi le même sort en 2010. Idem pour le service musical de Columbia House aux États-Unis, qui a cessé ses activités la même année. Affaibli d’abord par Naspter vers la fin des années 1990, puis le succès d’iTunes la décennie suivante, Columbia House n’est visiblement jamais parvenu à faire évoluer sa formule, notamment celle de son service musical, qui n’était pourtant pas condamnée à l’échec.

Car, ironie du sort, celle-ci était identique à ce qu’offre aujourd’hui une panoplie de services spécialisés. Pour un tarif mensuel, les abonnés recevaient par la poste des CD ou des DVD colligés par une équipe de spécialistes et correspondant à leurs genres préférés. Aujourd’hui, les services par streaming offrent essentiellement la même approche, à la différence près que les abonnés ne sont pas coincés avec des produits qui ne les intéressent pas. Jadis, il fallait répondre rapidement à la lettre de Maison Columbia si vous vouliez recevoir autre chose que la sélection par défaut avant qu’elle ne vous soit facturée.

Au sommet de la popularité de Columbia House, cette pratique controversée a permis à Filmed Entertainment d’empocher des revenus de 1,4 milliard de dollars US en 1996. Cette pratique a toutefois été confrontée devant les tribunaux en 2009, avant d’être déclarée illégale, provoquant une dégringolade aboutissant au maigre chiffre d’affaires de 17 millions de dollars US pour l’année 2014.

Devant la forte concurrence que représentent désormais Apple, Amazon, eBay, Netflix et Spotify aux États-Unis, Filmed Entertainment n’a eu d’autre choix que de rendre les armes. L’entreprise a annoncé qu’elle allait se départir de ses propriétés intellectuelles (incluant sa marque de commerce) et de son inventaire de produits invendus dans le cadre d’une vente aux enchères.