Puisse ce billet vous donner envie d'aller voir les collections permanentes, dont l'accès est gratuit.
En ces périodes de forte chaleur les enfilades de jardin du musée Bourdelle offrent des havres de paix.
Emile-Antoine Bourdelle est né en 1861 à Montauban, au 34 rue de l’Hôtel de Ville, situé, et c'est un hasard, en face du musée Jean-Auguste Ingres (autre enfant du pays) où se trouvent aujourd’hui plusieurs de ses oeuvres. Il décédera en pleine gloire le 1er octobre 1929 en région parisienne.
Il avait appris le métier de sculpteur chez son père, menuisier-ébéniste, où il fut apprenti à treize ans, avant d'aller suivre, quatre ans plus tard, les cours de l’École des Beaux-Arts de Toulouse.
Il arriva à Paris en 1884, alors qu’il n’a que vingt-trois ans. Il trouvera un atelier, dans le quartier Montparnasse, impasse du Maine qu’il occupera jusqu’à sa mort et qui est l’actuel musée Bourdelle.
Ses premières années parisiennes seront marquées par la pauvreté, la maladie et surtout le mal du pays. Il gagnera sa vie en vendant des dessins à la maison d’édition Goupil, auprès de Théo Van Gogh, le frère de Vincent.
La rencontre avec Rodin, en 1893, sera capitale lui permettra de se perfectionner et de vivre correctement puisque le maitre l'embauche pour le seconder.
Il fera pour Montauban bien d'autres oeuvres comme le buste de Jules Michelet, et surtout le Centaure Mourant ou La mort du dernier Centaure, bronze (1914), installée près de l'église Saint-Jacques, qui peut être considérée aujourd’hui comme l'édifice le plus ancien de la ville et que j'ai aussi eu la chance de visiter.
Son clocher porte toujours, à la base, les traces des boulets tirés par l'artillerie de Louis XIII lors du siège de Montauban en 1621.
Plusieurs sculptures évoquent cette mythologie dans le musée parisien. A commencer dans le second jardin par le Centaure mourant, modèle imberbe, (1911-1914), bronze, épreuve d'artiste numéro 2 exécutée par Coubertin en 1986.
La notoriété permet à Bourdelle de quitter l'atelier de Auguste Rodin qui restera son maître et ami, comme en témoigne ce buste, 1910, en bronze, épreuve numéro 4 exécutée par Valsuani en 1977, qui le présente sous une forme inhabituelle et très expressive.
A l'époque de Bourdelle, ce jardin était une cour pavée, extension de ses ateliers. Ici, les arbres, les fleurs et les lierres composent une scénographie rythmée par les saisons, et confèrent aux œuvres un charme singulier. La Vierge à l'Offrande (1919-1922) et La France (1925), dont sont exposés plusieurs versions y rivalisent par leur taille monumentale, encore plus impressionnante à la nuit tombée, puisque j'ai eu ce privilège de me trouver encore dans les murs à une heure tardive.
Les huit pièces du mobilier - le lit de repos où Bourdelle aimait à s’étendre, le secrétaire à abattant sur lequel il écrivait, le meuble à pastel... – ont été dépoussiérées en respectant la patine du temps.
On peut ainsi y voir la trace laissée par un instrument qui s'appelle la gradine.
Musée Bourdelle18, rue Antoine Bourdelle, 75015 Paris
Métro : Montparnasse - Bienvenüe / Falguière
Téléphone : 01 49 54 73 73
Ouvert du mardi au dimanche de 10h à 18h.
Fermeture les lundis et les jours fériés sauf les dimanches 5 avril (Pâques) et 24 mai (Pentecôte) 2015
L'accès aux collections permanentes est gratuit.
Seules les expositions temporaires du musée sont payantes.