Antimatière

Par Jperino @Jonoripe

Cela fit longtemps que je ne vous ai pas donné des nouvelles de la science fondamentale, celle qui cherche à expliquer l’univers et voudrait bien trouver le pourquoi de ce foutoir tout en débusquant le comment.

(Image : Schéma de l'intérieur d'un proton : deux quarks up et un down. Leur charge de couleur évolue dynamiquement par l'échange de gluons.)

On nous a appris que le monde est fait de matière et d’antimatière. Mais est-ce si sûr ? Pour moi l’existence de cette antimatière ressemble à un gag de physicien quand on sait que, selon l’équation de Dirac 1928, quand matière et l’antimatière se rencontrent elles disparaissent (les deux) et se transforme en énergie selon la fameuse équation E=MC2. Donc l’antimatière est très virtuelle car le premier qui met le doigt dessus va se fait péter les phalanges voire plus si il y en a beaucoup.

On se dit donc que c’est encore un truc pour financer des chercheurs en physique et construire au CERN des machines gigantesques pour faire tourner la matière en bourrique. Comment démontrer (ou non) la symétrie entre les deux sortes de matière sachant que seule notre matière à nous est vraiment palpable ?

Mon informateur au CERN (Eh oui, je me flatte d’avoir un informateur au CERN) après m’avoir rapporté que la taille des prochains synchrotrons fera le tour du Salève puis ira de la terre à la lune et ensuite de la terre au soleil, mon informateur donc vient de m’envoyer une autre coquecigrue* sur la super symétrie.

Nos savants fous jouent, avec leur synchrotron à protons (ou à baryons ou encore hadrons si on préfère), le LHC. Ils jouent à piéger protons et antiprotons dans des pièges de Penning (voir ci.dessous un piège à positron). Le piège attrape un proton à la fois, il le piège comme un vulgaire lapin de garenne. Bizarrement, le rapport ne parle pas d’accélérateur mais de décélérateur, sans doute la mode du slow travel. Ils cherchent à déterminer le rapport charge sur masse des vrais et des faux protons.

Pour obtenir un proton, c’est simple, il suffit de prendre un atome d’hydrogène et de virer son électron négatif, on obtient un H- car le H normal est un H+. Pour l’antiproton, l’article ne dit rien. On prend sans doute un antiatome d’hydrogène (mais où ?) auquel on retire son positron (ou positon qui est un electron prositif).

Résultat des courses : Le CERN annonce que, bien qu'ils aient mis le paquet, la comparaison la plus précise à ce jour entre le rapport charge sur masse du proton et celui de l’antiproton ne montre aucune différence, zéro, nib, walou, nada, que dalle. Il faudra donc rajouter du pognon pour continuer à douter de la super symétrie. Voilà, voilà !

Vialatte aurait sans doute conclut : Et c’est ainsi qu’Allah est grand !

* La coquecigrue est une créature imaginaire. C'est aussi Une billevesée, une sornette, une chose inventée. Débiter des coquecigrues signifie raconter une histoire ou un conte, mentir. Regarder voler des coquecigrues signifie se faire des illusions, s'occuper de choses inexistantes, voire ne rien faire du tout. Ce mot a été employé pour la première fois dans la littérature française par Rabelais qui raconte dans Gargantua comment Picrochole, vaincu et chassé de son royaume « fut avisé par une vieille lourpidon (sorcière) que son royaume lui serait rendu à la venue des Cocquecigrues » autrement dit jamais, soit, selon une expression plus actuelle : « quand les poules auront des dents ».