[CRITIQUE] Sinister 2

Par Elodie11 @EloFreddy

Réalisé par : Ciaran Foy

Avec: Shannyn Sossamon , James Ransone…

Durée: 1h38

Genre: Epouvante/Horreur

Interdit aux moins de 12 ans

Speech

Alors qu’il reprend son enquête inachevée sur les homicides non résolus, l’ex-shérif adjoint fait la connaissance d’une jeune mère de famille et de ses jumeaux. Ces derniers viennent de s’installer dans une maison où des événements macabres se sont produits. Tout porte à croire qu’il s’agit une nouvelle fois de la même entité surnaturelle et que la famille est en danger …

Critique

Dans la marée agonisante des suites catastrophiques, Sinister 2 est une vraie surprise pour ceux qui recherchent à renouer avec le sens primaire du mot « Épouvante ».

Cependant contrairement au premier volet, il ne faudra pas compter sur un adulte crédible et attachant. Au contraire d’Ethan Hawke, le personnage de James Ranson ressemble d’avantage à une parodie caractéristique des films à petit budget, avec un petit côté de Dewey (Scream) en plus.

Les adultes de cette suite ne sont que des pantins qui récitent leur texte avec plus ou moins de succès orientant le scénario vers les vraies stars de cet opus: les enfants.

Ici, il s’agit d’un couple de frères pris dans la tourment du Croque-mitaine qui les obligera à voir des scènes de meurtres susceptibles de leur donner quelques idées par la suite. Et c’est là que commence le vrai intérêt de ce second volet. Dans un climat sudiste moite et macabre, on tremble devant ce déchainement de violence visuel mis sous des yeux innocents. La perversion d’une de ces deux âmes, qui on le sait sera meurtrière, passe par des mises en scènes putrides, teintées d’une odeur de mort collante d’un réalisme nauséeux grâce à une bande son omniprésente et au format super-huit qui nous avait tellement séduit dans le 1er volet.

Certains passages sont d’une ingéniosité malsaine. Les fans de Game of thrones devraient d’ailleurs sourire devant l’une des morts qui implique des rongeurs.

Malheureusement pour moi, on retrouve toujours Bughuul, le croque-mitaine le plus mal fagoté de l’horreur, sans blague on dirait un chanteur de Kiss qui aurait foiré son maquillage…

L’innocence entachée par des actes sordides, voilà ce que nous propose à la base Sinister, sauf que cette suite y met tout son poids en nous confrontant directement à cet endoctrinement glauque et sans limites. Les enfants sont ici au cœur de cette épouvante malsaine nous permettant ainsi de plaquer nos peurs enfantines sur les leurs.

Revenir au sens pur de l’épouvante. Sans trop d’artifices superficiels, le réalisateur nous noie sous une vague sombre et oppressante ou rien de bon ne semble venir. Contrairement au premier, celui-ci joue la carte des jump scare. Pour ma part, j’aime sursauter dans mon fauteuil, à vous de voir quelles sont vos préférences mais il est vrai que le 1er en manquait cruellement.

Sinister 2 n’est pas exempt de défauts peut-être moins efficace que son prédécesseur pour certains, il en dégage tout de même un climat austère malsain qu’on garde en mémoire même après être sorti de la salle. C’est bien simple, retrouver la lumière du jour ne m’avait pas fait autant plaisir depuis un bon moment. Et c’est là le pouvoir de l’épouvante, la quintessence de ce genre si souvent bafoué: nous coller une frousse digne de nos cauchemars d’enfant. Et dans ce sujet, Sinister 2 s’y colle avec un certain panache.

D’une simplicité macabre, Sinister 2 nous surprend par sa mise en scène poisseuse et sobre qui colle à l’âme. Malgré un traitement académique, Ciaran Foy montre clairement son talent après un Citadel impressionnant. On reste plaqué dans notre siège ravi de retrouver par la suite la lumière du soleil. L’épouvante renait de ses cendres et en ces temps trouble de nanars à foison, un peu de puritanisme fait le plus grand bien. Cotisons-nous tout de même pour racheter un costume à ce bon vieux Bughuul, non vraiment j’ai de la peine.

Votre dévoué Freddy

Note: