Critiques Séries : The Brink. Saison 1. Episodes 8, 9 et 10.

Publié le 31 août 2015 par Delromainzika @cabreakingnews

The Brink // Saison 1. Episodes 8, 9 et 10. Who’s Grover Cleveland ? / Just a Little Crazy Talk / There Will Be Consequences.
SEASON FINALE


Jusqu’au bout de sa première saison, The Brink aura donc été un gâchis absolu. « Sticky Wicket », l’épisode 7 n’était pas mauvais par exemple mais avec ces trois derniers épisodes, on a l’impression que l’on se moque un peu de nous ou qu’en tout cas, les scénaristes ne font aucun efforts pour nous séduire complètement. Surtout qu’avec « Who’s Grover Cleveland ? », on sent clairement que le but de The Brink n’est pas de nous séduire, juste de faire passer au plus vite la pilule. Pourtant, et cela va certainement vous sembler étrange, c’est peut-être aussi a contrario l’un des meilleurs épisodes de cette première saison. Mais ce n’est pas nouveau, les plus gros problèmes de The Brink peuvent parfois aussi être ses atouts à certains moments. C’est sympa, mais juste pas suffisant pour faire d’elle la bonne série que j’attendais, surtout sur HBO. Après que le Président ait ordonné de bombarder la maison de Zaman et qu’il ait, sans le vouloir, tué Raja, la salle de gestion de crise doit décider de quoi faire maintenant. Larsen est furieux et tente de stopper le Président de prendre des décisions un peu trop à la hâtive qui pourraient avoir des conséquences négatives pour toute une génération. J’aime bien la façon dont le Président américain est dépeint dans The Brink.

Je me demande s’il n’est pas un peu inspiré de George W. Bush ou en tout cas on en est assez proche (et de son envie de faire la guerre à l’Irak). En tout cas, c’est drôle car j’aime bien le Président ici, mais en tant que personnage pris à part des intrigues de la série. Ensuite Zaman qui tente de lancer un mission nucléaire sur Tel Aviv. Pas de soucis, il va exploser sous terre et uniquement causer un choc sismique. Quand le Président décide de lancer l’opération Infinite Wisdom, le « biggest show of American air power since North Vietnam », alors là on sait que les autres sont cuits. Mais c’est presque fun car globalement cet épisode a beau faire énormément de remplissage avant de nous conduire petit à petit à la fin de la saison, j’ai apprécié certaines intrigues. J’ai des problèmes avec certaines intrigues (notamment celle de Larsen qui n’est probablement pas ma préférée) mais disons que Wes Jones a réussi à donner à Tim Robbins de quoi incarner quelque chose ici qui est légèrement différent de ce que l’on avait pu voir jusqu’à présent cette année, preuve peut-être que The Brink peut aussi faire d’autres choses et ressembler à une série complètement différente. Mais je crois que se serait par ailleurs décevant aussi que The Brink plonge la tête la première dans la satire géopolitique.

Ce n’est pas nécessairement ce que je veux voir ici finalement. Mais la série tente encore et encore des choses, comme si cette première saison était un laboratoire qui va permettre de tester tout ce qu’il est possible de faire avec ces personnages histoire que la saison 2 soit un poil plus consistante. J’ai envie de le croire et je reviendrais lors de la saison 2 pour confirmer mes dires ou non. Mais d’un point de vue purement satirique, The Brink reste agréable à suivre. C’est bête par moment mais justement, il y a du ridicule qui ne tue pas, de ce ridicule qui fonctionne assez bien et permet clairement à la série de sortir un peu de certaines de ses bêtises. A côté, Talbot tente de faire le ménage dans les conneries qu’il a pu faire avec les sept jeunes pakistanaises. Rafiq et sa soeur sont toujours furieuses contre lui, même si Talbot croit au plan de Larsen. Actif Mandvi et Jack Black ont quant à eux une certaine alchimie qui, à l’écran, fonctionne plutôt bien. On voit clairement que The Brink peut faire des choses assez intéressantes et Michael Lehmann, le réalisateur de l’épisode tente de mettre tout cela en avant à sa façon. Mais ce qui fait du mal à cet épisode c’est l’incapacité de The Brink à mettre en valeur ses principaux protagonistes au milieu de toutes ses intrigues. Ce ne sont pas des héros, juste des personnages.

« Just a Little Crazy Talk », avant dernier épisode de la saison et à son issue on sait également quelle sera la fin. On voit déjà que la fin de la saison se prépare depuis le début de la saison mais ce que l’on ressent ici c’est que c’est un poil trop prévisible pour le coup. Les cinq dernières minutes de l’épisode tentent de relier trois intrigues secondaires avec ce qui pourrait devenir une guerre nucléaire. En somme, là où la série a commencé. Bien que les trois personnages principaux soient toujours séparés géographiquement parlant, ils sont tous plus ou moins liés depuis le premier épisode, surtout que la série cherche structurellement à tous les lier. The Brink fait ici ce qu’elle se devait de faire, sans grandes surprises, sans grandes variations de style, sans rien de bien original en somme. Le but de la saison était de raconter une histoire à la narration logique et fluide, même si ces deux derniers adjectifs ne correspondent pas nécessairement à la vision que j’ai de la saison 1 de The Brink. Globalement, la série a fonctionné sur certains points et pas du tout sur d’autres et je crois que cet avant dernier épisode permet de faire ce bilan là. Disons que l’erreur aura peut-être été de privilégier les intrigues aux personnages (et donc aussi à l’humour et aux situations cocasses qui se sont faites assez rares), tout cela chaque semaine sans tenter de bousculer véritablement ce problème.

Cet épisode ne fait donc pas vraiment exception, reprenant les mêmes astuces narratives. Quand Talbot envoi à Larsen la preuve nécessaire pour arrêter l’opération Infinite Wisdom, que le Président ordonne à Zeke et Glenn d’arrêter un missile nucléaire qui va droit vers Israël, etc. Tout cela se déroule de façon assez rare, mais pas avec la même fluidité que l’on aurait pu retrouver dans une série qui a la volonté de nous surprendre. Mais qu’est-ce qui se passe réellement dans cet épisode ? Le Général Ahmed Ali tente de prendre l’ambassade américaine mais Larsen entre en jeu afin de passer un contrat avec lui. Larsen l’informe du profil psychologique de Zaman, merci à l’oncle de Rafiq, tout cela fait officie de preuve pour convaincre les autres général de ne pas faire leur petit « coup ». Et en parallèle, c’est le même contrat qu’il planifiait de donner à Raja (enfin, presque, et c’est là le truc un peu trop finalement). Rapidement, les intrigues tentent de faire avancer l’intrigue de la saison sans grand succès pour autant. Cet épisode fait énormément de surplace même s’il y a aussi quelques scènes assez amusantes avec nos deux duos de personnages les plus amassants : Talbot et Rafiq d’un côté et Zeke et Glenn de l’autre. Heureusement qu’ils sont là tout ce même ceux là. Mais quelques bons moments de comédie ne peuvent pas vraiment remplir un épisode d’une bonne narration. Tout est prévisible en long et en large, créant une tension presque stérile.

Ce qui aurait pu être palpitant fini ici par devenir banal, sans grande envergure, comme si l’on allait tout oublier le lendemain (et je pense qu’au fond c’est plus ou moins le cas). Avec « There Will Be Consequences », The Brink tente de conclure sa saison comme elle a plus ou moins commencé, c’est à dire avec une légère déception dans le coin de l’oeil du téléspectateur. Mais que reste t-il à dire d’une saison (et d’une série) comme The Brink ? C’est une série qui s’est retrouvée coincée entre ce qu’elle a voulu faire, être et ce qu’elle n’a jamais réussi à faire et être. Elle voulait être une satire géopolitique mais de ce point de vue là, cela n’a pas été une totale réussie. Une comédie ? Pas totalement. Une comédie dramatique avec un développement sous jacent des personnages ? Non, ces derniers ont été complètement sacrifiés. Cet épisode reprend là où le précédent avait laissé l’histoire, Zeke et Glenn doivent faire en sorte d’arrêter le missile nucléaire qui va droit vers Israël. Si, sur la fin de l’épisode c’est assez amusant (notamment qu’il y ait un twist, ce qui m’a surpris de la part de la série où tout est prévisible). Et puis Zaman qui se suicide avec le pistolet de Talbot, c’est assez amusant non ? En tout cas, je trouve que c’est assez amusant. Mais si c’est seulement pour quelques moments amusants comme ça qu’il faut regarder The Brink, je ne suis pas d’accord.

La série ne veut pas vraiment le coup d’oeil. Ou en tout cas, pas l’oeil attentif que j’ai donné à cette première saison. Je ne sais même pas si l’année prochaine je vais avoir envie de venir vous parler à chaque nouvel épisode de ce que je pense de cette série. Ce qu’il y a de plus surprenant avec cet épisode c’est peut-être qu’il s’achève sur une note victorieuse et cynique. C’était assez inévitable pour une série comme ça mais bon. On sait que quelque chose va se dérouler très prochainement, surtout vu comment se termine cet épisode et donc la saison mais bon, on ne peut pas trop en vouloir de la part de The Brink de ne pas complètement boucler son idée de départ (même si une saison 2 aurait dû partir sur des éléments complètement différents de mon point de vue personnel). La série a voulu être et faire des tas de choses mais n’a jamais été au bout de sa propre volonté. On a donc fini par être totalement déçu et c’est bien dommage.

Note : 4/10. En bref, triptyque final décevant.