Deauville, les anglais et quelques faux pas

Publié le 01 septembre 2015 par Altim58

Flintshire

Le Meeting de Deauville vient de s'achever avec quatre des cinq Groupes 1 repartis dans la poche des anglais. Il aura fallu la lumineuse percée dans Le Marois d'Esotérique pour éviter l'affront. Si les chevaux français n'ont enlevé que la moitié des épreuves de groupe du meeting, le plus inquiétant aura été l'absence de prestance des pouliches de 3 ans, incapables de jouer leur rôle dans les prix de Psyché et de la Nonette. Quant aux poulains, sans opposition étrangère valable, ils en ont profité pour faire logiquement le podium dans le Guillaume d'Ornano..New Bay en tête.


Comme chaque année, entendues, lues et relues aussi les mêmes complaintes redites et rabachées sans originalité sur les 2 ans français incapables d'affronter des anglais dans les yeux, sur un programme qui, évidemment, ne conduit pas à la précocité et l'excellence pour exploiter le potentiel de la vitesse. Toutes choses qui feraient sourire François Boutin, lui qui savaient les exploiter entre les lignes du programme. Ce qui est sûr, c'est qu'en Angleterre avant l'été, les 2 ans ont sept listed et quatre groupes bien dotés pour s'affuter et s'endurcir alors que chez nous, on a deux malheureuses listed (La Flèche et le Yacowlef) et le prix du Bois. Quant à l'argument qui tente d'affirmer que les anglais font des 2 ans qui s'éteignent à 3 ans, bien que valable pour une certaine catégorie, il suffit de relever quelques uns des lauréats de ces listed (Maybe, Excellent Art, Rizeena) ou de parcourir le palmarès des Coventry Stakes sur 1200 lors du Royal Ascot (Mill Reef, Dawn Approach, Canford Cliffs, Henrythenavigator) pour infirmer facilement ce stéréotype.
En France hormis quelques entraîneurs qui ont fait de leur spécialité la précocité sans véritable stratégie de progression vers une exploitation réfléchie à 3 ans, les autres entraîneurs, à de rares exceptions, appliquent le même shéma pour leurs 2 ans exploitables (ceux qui se révélent d'eux même par leur conformation et origines) très tôt par des débuts durant l'été à Deauville ou à l'automne pour les amener progressivement (si qualité supérieure) vers le Lagardère ou le Boussac, le Critérium de Maisons Laffitte devenant quasiment un repli par défaut.
Le programme des 2 ans n'étant pas prêt d'évoluer, il faudrait que certains entraîneurs aimant le défi aillent affronter les anglais dés le mois de juin. C.Head-Maarek l'a fait plusieurs fois. A l'avenir, c'est le genre de défi que le jeune F.H Graffard, à mon sens, serait apte à relever.
A ce sujet, le mois de septembre ne faillit pas à la règle. Pour les 2 ans anglais, un éventail de douze groupes avec les deux sommets que sont les Cheveley Park Stakes et Fillies Mile. Chez nous cinq groupes qui se veulent comme des préparatoires pour les trois épreuves d'octobre.
Coté outre-Atlantique, on a vu 
Andre Fabre céder (intelligemment) à la facilité et permettre à Flintshire de récolter 1/2 M€ en allant gagner les Sword Dancer Stakes face à des chevaux qui valent à peine Groupe 3 en Europe. Pas de quoi s'extasier sur la valeur de cette performance envisagée "à priori" comme un galop rentable.
Quant au "crack" 
American Pharoah, il a été battu par un 3 ans (Keen Ice) qui a osé lui résister cette fois-ci alors que les fois précédentes, il n'avait jamais réussi à l'approcher !! Un faux pas qui déçoit camouflé sous le sempiternel coup de fatigue.
Faux pas aussi pour 
Golden Horn face à Arabian Queen une pouliche qui jusque-là n'avait pas chômé (cinq courses en 2 mois) et qui peu de temps avant était à la remorque de Legatissimo et d'Amazing Maria. Un léger avantage pondéral pour la gagnante et l'inconfort présumé d'un terrain trop souple aura suffi à jeter la suspicion sur un Golden Horn qui n'aura plus, désormais, le droit à l'erreur...