La Fête des Solidarités 2015 ( jour deux) - Citadelle de Namur, le 30 août 2015

Publié le 30 août 2015 par Concerts-Review

La Fête des Solidarités : Affiche du dimanche!

CALOGERO, CALI, RODRIGO y GABRIELA, MILOW, FUGAIN et PLURIBUS, HINDI ZAHRA, GONZO, GAEL FAYE, CHICOS y MENDEZ, LES VACHES AZTEQUES.

Si des salves orageuses ont balayé le nord du pays dans la nuit de samedi à dimanche, le Namurois a été épargné et le jour du seigneur, pas pour les athées, connaîtra une température caniculaire, désormais affichée dans les annales.

Pour toi le marathon débute avec Gonzo.

Si tu élimines Werchter et le Pukkelpop, le supergroupe pornographique aura squatté tous les festivals cet été.

Juste parce que c'est toi et que ton cerveau faiblit, on te répète l'identité des siphonnés: Geoffroy Heyne, Baptiste Lalieu, Simon Bériaux, Vincent Lontie et Nicolas Vandeweyer, pour une bio complète tu achètes Vers l'Avenir.

Après avoir déposé l'effigie de Gonzo the great sur un des côtés de la scène, les cinq gamins s'alignent dos au public et chantonnent ooh ooh ooh, see Gonzo et c'est parti pour 40' de garage/punk/pop je te casse la gueule à la récré.

'Clean' y fait quoi ton papa?

He's sniffing cocaïne.

Et les champignons c'est pour qui?

Premier collage, les Beastie Boys associé à Weezer, olé!

'In my shop', l'exercice de style continue, mais dans ce style ( justement) on préfère Mountain Bike.

Cover, cover, cover: 'Lump' The Presidents of the USA.

Un invité, Cédric et son violon, les pompiers en profitent pour actionner les canons à eau, Gonzo hurle shake, shake, shake...avant de tenter une autre reprise.

On veut des filles sur scène, la suivante s'intitule 'Girls', une quinzaine de lycéennes sur le podium.

Morceau emballé, foutez le camp les gamines, gueule le saule, il est en veine potache cet après-midi, 'Gay' est dédié aux pompiers.

Salopard!

La brigade du feu imagine de nous arroser une nouvelle fois, c'est le signal pour te tirer vers le Théâtre de Verdure.

Hindi Zahra.

Trois mois après les Nuits Bota, ta route croise à nouveau celle de Hindi, l'Amazighe résidant chez Hollande.

Un set concis, à peine 40', mais toujours aussi envoûtant.

Parmi les musiciens présents sur scène on n'a pas retrouvé le bassiste de Portland, Jeff Hallam, sinon l'équipe semblait identique à celle qui avait enchanté Bruxelles, David Dupuis avait toutefois laissé sa flûte au bercail.

La longue plage 'To the forces' ouvre le feu.

Jean-Marc, qui n'a jamais assisté à un show de la belle berbère, avance Tinariwen.

Ce blues Touareg a le don de t'hypnotiser d'emblée pour te transporter loin, quelque part du côté du Sahel, en fermant les yeux tu peux voir deux ou trois gazelles dorcas à la recherche d'un point d'eau.

Le chaloupé et jazzy 'Imik Simik' rapproche Miss Zahra de Norah Jones.

Avec 'Silence', chanté d'une voix rauque, Namur se met à danser le tango, le piano répétitif annonce le single 'Any Story' suivi par le titre fabuleux ayant lancé la carrière d'Hindi, le sensuel 'Beautiful tango'.

Le concert prend fin avec 'Ahiawa', une plage propice à la transe.

Hindi, à genoux, fait tournoyer sa longue chevelure de jais, en bas, c'est le sauna, ils sont peu nombreux à vouloir s'agiter pour suer davantage, mais, toute l'assistance fera une ovation à la belle franco-marocaine après les dernières notes du chant berbère.

Michel Fugain et Pluribus.

Fugain aime les Big Bands, son Big Bazar, actif de 1972 à 1976/77, a compté jusqu'à 35 éléments.

2013, il remet ça avec Pluribus, comme les apôtres, ils s'arrêtent à douze.

On avance les noms suivants avec des pincettes: Michel Fugain, Abraham Mansfarroll Rofriguez ( percus) , Bertrand Papy ( non pas Mouzeau, à la guitare) , il était sage à l'école, le guitariste Bruno Bongarçon, David Fall ( batterie) , Guillaume Farley ( basse) , Julien Agazar ( claviers) , la blonde Line Kruse ( violon) , Michel Feugère ( trompette) , Pierre Bertrand ( sax) , Yvan Della Valle ( claviers) et enfin, pour la fine bouche, la petite et pétillante Dominique Fidanza au chant.

73 balais, le vieux Michel, mais une pêche du tonnerre de Dieu.

Namur a ri, chanté, pleuré, dansé, fait la fête pendant toute la durée du show.

Michel Fugain et Pluribus, ça envoie sévère et tu t'amuses sans faire la fine bouche, l'équipe serait restée sur scène pendant deux heures, t'en redemanderais encore!

Une intro sans le chef, histoire de faire monter la tension, il arrive en courant, premier tube incontournable 'Fais comme l'oiseau'.

16000 moineaux reprennent le refrain.

Namur, il fait plus chaud que chez moi et je réside en Corse, allons-y pour un hymne au ' Soleil'.

Pas de panique, les grincheux, on va la faire festive, voici la chanson qui a payé la maison, le paillasson et le vison de madame, elle date de 1972, 'Une belle histoire'.

Marie-Hélène a laissé couler des larmes, Jean a déposé sa Jupiler à ses pieds, l'a enlacée, c'était beau, t'étais ému et quand la séduisante Dominique y a ajouté un couplet exotique, t'as failli crier je t'aime!

Il est disert, Fu Fu, ' Quand tu montes, souris car tu croiseras les mêmes en redescendant la pente'.

'Attention, mesdames et messieurs' et 'La Fête', en fondu enchaîné, précèdent le sympa 'Jusqu'à demain peut-être'.

Ils s'amusent sur scène, esquissent un pas de danse, se frôlent, placent un solo, en bas, pareil, tout le monde se réjouit, voici ' Les gentils, les méchants' suivi par le cinglé 'Les Acadiens', lâche pas la patate, Line, fonce!

Les pompiers en action... et nous, et nous, on a couché avec les Boches ou quoi, lance le jovial Michel avant d'amorcer le mambo/swing 'Les Sud-Américaines' et finir le show avec 'Viva la Vida'.

Mais non, c'est pas fini, revenez!

On repousse le FC Fugain sur scène.

Bon, keskon fait maintenant, on improvise?

Décidez-vous pour un morceau, je leur raconte des conneries... à partir de 50 ans si t'as mal nulle part c'est que t'es mort...je suis une denrée périssable et vous aussi, ça y est, vous avez choisi?

'Chante comme si tu devais mourir demain'.

Merci, Fugain, merci, mec, super ce spectacle!

C'est la première fois que je me produis à Namur, dira Jonathan Vandenbroeck.

Par sa gentillesse, sa courtoisie, son talent et celui de ses musiciens, Milow mettra tout le Théâtre de Verdure en poche.

Pas mal de Vlamingen avaient fait le déplacement, un agréable sentiment d'unité nationale flottait dans les airs.

Milow est toujours accompagné par un de nos meilleurs guitaristes, Tom Vanstiphout, aux choeurs, tu reconnais Nina Babet, vue il n'y a pas si longtemps avec Paul Michiels, Bart Delacourt à la basse, Oscar Kraal aux drums et Remko Kühne aux claviers complètent le team.

'Learning to disappear' nous emmène du côté de la Californie, le chant de Milow te rappelle Jackson Browne, le fond musical tout autant.

Il choisit de poursuivre avec le hit 'You don't know' repris en choeur par quelques Louvanistes n'ayant pas carburé à la Chaudfontaine. Ces joyeux fraternisent avec de petites Namuroises pas bidon tandis que sur scène ils ont ébauché 'Little in the middle' au tempo agité.

Hier nous étions en Allemagne, ce soir ici, mais la tournée s'achève, il reste Zürich, le 2 septembre, puis le Rivierenhof à Anvers, en Belgique, précise-t-il en sachant que personne ne connaît Bart De Wever en Wallonie.

This one is called 'We must be crazy' et comme Rodrigo y Gabriella sont au programme de la soirée, Tom et moi on va vous interpréter en leur honneur a 'Jam to Gabriella'.

Tom transformé en artilleur, Milow en soutien, le public applaudit à tout rompre.

Retour au mode soft rock avec 'Canada' voyant la mise en évidence des fabuleux talents vocaux de Nina Babet.

'Mistaken' is a gospel song, elle est suivie par un ' Against the tide' joué laidback.

'You and me' (in my pocket) clôture une prestation fort appréciée.

Pause restauration car tu espérais voir les stands bouffe désertés pour le concert de Cali.

Francofolies de Spa: Cali en communion avec son public!

Cali fait son showman à La Semo!

Inc'Rock: Cali a frappé fort!

Il est partout, Bruno Caliciuri, à chaque fois les journalistes sortent les superlatifs, quant au public, il idolâtre le gars de Perpignan.

Dis-le, Annie: "Avant j'aimais Johnny, mais maintenant c'est Cali que j'adore!!!!".

Tu ne partages pas l'enthousiasme général?

Non, Cali, tu l'as vu à ses débuts à l'Orangerie du Bota, c'était sensas., authentique, tonique. Cali, en 2015 n'est plus qu'une machine et, franchement, c'est un peu triste de voir Geoffrey Burton faire de la figuration sur scène, car si Cali s'entoure d'excellents musiciens, pour la finesse tu repasseras!

' La vie quoi' sur 'L'âge d'or' de 2015 ouvre. Après 49 secondes, Cali se tape un plongeon dans la marée humaine pour flotter en crowdsurfing au dessus des têtes.

Non il n'avait pas enfilé de bikini, il portait son éternelle veste de daim élimée.

La foule explose de joie.

Pam, pam, padam, pam, pam (' Le coeur chargé comme un fusil') ...allez mes amis les photographes, tous sur scène, on t'a vu Jean-Marc, je pique le reflex de Josette, que j'embrasse, je vous prends tous en photo, souriez, les amis, clic, clic, clic, youpie!

'Coco, mon petit écureuil, la vie est belle.

Namur, on continue avec une vieille chanson et puis il fait chaud, très chaud, allez tous à poil, à poil...

Namur se contentera de chanter 'C'est quand le bonheur'.

Cali repousse le cameraman, tire-toi, gamin, je filme, je fais et je dis ce que je veux, je suis Belge, il tend le micro vers une madame, embrasse sa voisine et termine sa rengaine.

Il est survolté, le phénomène, qui poursuit avec 'Il y a une question'.

Des questions, il en a le petit, les canards frigorifiés, les chasseurs ivres et le nombre de jours de deuil après la disparition de Johnny.

A tes côtés, Francine est pliée en deux.

Il vide son pinard cul sec, balance la vidange dans le public et propose 'Le grand chemin' décoré d'une mandoline frivole.

Tout doucement, tu te replies pour te diriger vers le Théâtre de Verdure, tu ne verras pas le mioche invité sur scène, tu entendras 'Je m'en vais' ( après Miossec) de très loin, puis tout deviendra confus.

Rodrigo y Gabriela

Non, les Mexicains Rodrigo Sanchez et Gabriela Quintero n'ont pas de sombrero sur le nez.

Tu leur donnes une guitare et ils vont s'enflammer pour te laisser baba.

Gabriela, à la rythmique, et Rodrigo, à la lead, passent du flamenco au heavy métal en flânant du côté de la rumba, du folk, du mariachi sound, quand ils ne frôlent pas le jeu classique, façon Joaquin Rodrigo.

Ce duo a éclaboussé Namur de sa classe folle, déclenchant des cris hystériques et une ovation mille fois méritée.

Leur '9 Dead Alive' Tour, du nom de leur quatrième album solo fait l'unanimité, "on reste bouche bée devant ces pistoleros latinos", écrit à juste titre un journaliste hexagonal.

Pas d'entrée en matière molle mais une première salve pétaradante, il faut voir la séduisante Gabriela maltraiter furieusement sa six cordes tandis que son copain travaille comme une dentellière.

Pas de setlist, des extraits de leur dernière plaque, tels 'The Soundmaker' ou 'The Russian Messenger', mais également des titres émanant de leurs premiers CD's comme 'Hanuman'.

Fallait voir Rodrigo faire glisser une bouteille de Jupiler sur ses cordes ou Gabriella l'accompagner en slapping.

Buenas noches, Namur, on vient de vous jouer 'Orion 'de Metallica, on passe à une pièce plus classique.

We feel a bit lonely on the stage, can some people join us, la sécu doit filtrer et laisse finalement monter une quinzaine de volontaires sur le podium, un seizième joue à l'alpiniste pour déjouer les gardes, puis il vient se coller contre Gabriela qui sourit.

Rodrigo emprunte les lunettes solaires d'une gamine, le voyage animé se poursuit.

Gabriela, solo, appuie sur la pédale wah wah, tu te dis que si Jimi avait été une femme il s'appellerait Quintero.

Rodrigo revient, le duo vire heavy metal, on dégage les visiteurs, c'est au tour de l'hidalgo d'oeuvrer en solitaire pour un morceau massif, puis ô surprise, il passe derrière le micro pour entamer 'Creep' de Radiohead.

Ce sera le seul titre chanté du répertoire.

Les sorciers achèvent leur exercice par trois dernières mousquetades pas piquées des hannetons.

La classe à l'état pur.

Et Calogero?

Laisse tomber, la route est longue jusqu'à ton lit!