Expo Rêve d'humanité : à voir sur les quais de Seine

Par Bottines

C'est tristement d'actualité. Comment ne pas être touché par le sort de ces réfugiés syriens obligés de quitter leur pays à cause de la guerre et à la recherche d'une terre d'accueil ? Le photo journaliste d'origine iranienne Reza l'a bien compris : pour sensibiliser les gens à une cause, il faut la "personnifier", lui donner un corps et un regard. Pour preuve, la semaine dernière, la photo d'Aylan, ce petit garçon syrien mort et échoué sur une plage turque a bouleversé le monde. Chacun y a vu son propre enfant, et en a fait sa propre tragédie. C'est ainsi que l'on est passé d'une problématique abstraite à un drame concret et effroyablement palpable.

C'est un peu la même impression que nous procure l'exposition Rêve d'humanité. 370 mètres de photos grands formats d'exilés et réfugiés, des décennies de travail pour Reza, offertes à la vue des promeneurs sur les quais de Seine, face au musée d'Orsay. Des photos touchantes mais contrairement à celle d'Aylan, jamais violentes. Car s'il veut susciter l'empathie, le photographe Reza ne s'apitoye pas, mais extirpe de jolis moments de poésie de scènes de survie. En ressort davantage d'espoir que de désespoir, plus de confiance que de peur. De quoi faire oublier un peu l'urgence de la situation actuelle certes, mais aussi de quoi donner envie de prendre le temps d'observer chaque regard, et se laisser toucher.

J'ai été particulièrement sensible à une autre démarche de Reza : celle d'offrir à des enfants réfugiés du Kurdistan irakien la possibilité de se prendre eux-mêmes en photo, dans leur camp, au quotidien. Une manière de leur laisser se réapproprier leur histoire. Alors oui, on se demande si une photo, aussi percutante soit elle, peut réellement changer le cours des choses. Mais il paraît que l'émotion précède le mouvement, alors tous les espoirs sont permis...

Rêve d'humanité

Jusqu'au 12 octobre 2015

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