Forza Motorsport 6

Publié le 10 septembre 2015 par _nicolas @BranchezVous
Exclusif

Après un Forza 5 décevant, victime de sa monétisation honteuse, Forza Horizon 2 a réussi à faire oublier cette mauvaise passe. Heureusement, Forza Motorsport 6 est lui aussi dans cette lignée.

Pas assez de chars, de circuits, une monétisation qui frisait le hold-up, Forza Motorsport 5 a rapidement déçu ses adeptes. Ce n’est pas que le jeu était mauvais, loin de là, mais il n’en donnait pas assez aux joueurs, surtout lorsqu’était venu le temps de le comparer à ses prédécesseurs qui avaient fait de l’abondance leur leitmotiv. 

Scénario

On se croirait dans un roman de Tom Clancy, mais mâtiné de la démesure de Tolkien! Mais non, que nenni, c’est un jeu de char, il n’y a pas l’once d’une histoire, voyons!

Alors oui, il y a bien un mode carrière, qui comporte des dizaines et dizaines de courses et d’épreuves diverses. Sans parler des chars à collectionner et qui se montent à plus de 400. Par rapport à Forza 5, dont le système exigeait de jouer et rejouer pour avoir la chance de se payer une malheureuse voiture exotique ou de performance, ici, on peut même gagner une Bugatti Veyron à la loterie qui vient vous récompenser lorsque vous passez chaque niveau. 

Jouabilité

Avec cette jouabilité encore améliorée, c’est tout bonnement impressionnant le haut niveau de précision qu’elle apporte à ce titre.

Si les contrôles n’avaient guère évolué depuis Forza 3, nous avons ici un regain de souplesse et de précision. Alors oui, le jeu peut être joué de façon arcade ou simulation selon les aides à la conduite sélectionnées. On sent que la direction est encore plus instinctive, et l’on perçoit encore mieux les limites de la voiture dans des manœuvres périlleuses comme lors de la prise d’un virage au frein à main. Chaque élément ou modification dans les réglages a tôt fait de transformer le comportement de votre véhicule.

Avec cette jouabilité encore améliorée, c’est tout bonnement impressionnant le haut niveau de précision qu’elle apporte à ce titre. La conduite arcade satisfera les aficionados, mais c’est vraiment dommage d’aller dans cette direction, vu le bijou de jouabilité que représente ce titre.  

Il en va de même des conditions de conduite qui réservent désormais quelques surprises. La première d’entre elles vient de la conduite sur sol mouillé, vraiment impressionnant dans sa façon de gérer les situations comme l’aquaplanage ou les têtes à queue dus à trop de puissance. Les courses de nuit de leur côté vous obligeront à un maximum de vigilance, mais surtout à savoir toujours conduire à la limite de votre char. Le pousser dans ses derniers retranchements, sans qu’il sorte de la route. Et en conditions de nuit, c’est bien plus dur avec les pneus qui restent froids. 

Il est clair que ces nouvelles conditions climatiques ajoutent grandement aux nouveautés de ce titre, surtout qu’elles étaient réclamées par les fans depuis longtemps. Toutefois, cette situation est contrebalancée grâce à des cartes bonus à collecter et à appliquer avant chaque course, et croyez-moi, elles peuvent changer grandement la donne. Si plusieurs d’entre elles à usage unique peuvent être posée avant la course afin d’augmenter vos gains ou votre réputation, voir même vous conférer des améliorations, certaines peuvent être permanentes.

Par exemple, une carte bonus vous conférera plus d’adhérence sur le circuit de Silverstone lors des courses de nuit. Bref, ces bonus peuvent vous procurer une précieuse aide, et même vous aider à gagner dans les situations les plus difficiles, comme en ayant désactivé toutes les aides à la conduite et régler l’intelligence artificielle des adversaires à élevée. De plus on peut en appliquer trois en même temps ce qui ouvre le champ des possibilités, mais s’avère également très pratique. On peut par exemple refuser les aides à la conduite, mais qui ira cracher sur de plus gros gains ? Bref, vous allez avoir vite recours à ce système qui va se révéler bien pratique. 

Des modes de jeu à profusion

Que vous soyez solo ou en ligne, ce jeu va vous en offrir incroyablement pour votre argent. Le mode solo est tout bonnement hallucinant. Au classique mode Carrière, viennent s’ajouter Rassemblement et Histoire du monde automobile. Avec des courses par dizaines, ces modes vont vous tenir éveillé une bonne centaine d’heures si tant soit peu que vous désirez vous investir à fond. Au programme, outre les courses classiques, des épreuves de drift et surtout dans des conditions climatiques revues. Bref, on redécouvre les circuits, qui ne demandent plus les mêmes automatismes, mais un investissement et une attention bien supérieure aux précédents épisodes.

Au programme, outre les courses classiques, des épreuves de drift et surtout dans des conditions climatiques revues.

En ligne, là encore les modes sont tellement nombreux qu’on peut vite être pris d’agoraphobie, entre les courses réservées aux différentes classes de véhicules, les drift, les départs arrêtés, il y a de quoi s’encanailler sans avoir pour autant besoin de tuner sa Honda Civic et de partir à l’aventure sur l’A40. 

À cela, s’ajoutent des modes présents surtout pour les yeux comme Fozavista, qui permet de voir tous les véhicules du jeu sous toutes les coutures. 

Technique

Graphiquement, c’est le bonheur absolu. Entre les chars modélisés à l’intérieur comme à l’extérieur à la perfection, ou les routes là encore superbes. On sent que le jeu a encore évolué depuis Forza 5, tout en maintenant un haut niveau technique. Nous sommes bien face en plus à du 1080p à 60 images par seconde, bref c’est le bonheur complet. Les reflets sur la carrosserie, les effets de réverbérations, de lumières incroyablement impressionnants lors des courses de nuit, les détails des véhicules dans la complexité des éléments comme les phares ou les roues sont d’un réalisme saisissant. Il en va de même des déformations de la carrosserie, altérée et mise à mal par les chocs et qui se détériorera pour le plus grand plaisir de vos yeux.

Sous la pluie on frise l’apoplexie visuelle, la réverbération de la lumière, le rendu de l’eau ou les projections de boue tellement réalistes feront hurler de bonheur les esthètes. Il y a bien encore quelques défauts comme les projections d’eau qui semblent encore trop scriptées pour être réelles, on note de l’aliasing sur la végétation ou encore un effet à haute vitesse sur les arbres qui laissent comme des lignes, mais il faudra vraiment regarder la végétation au lieu de la course pour ce dernier.

N’ayez crainte cependant, c’est le plus beau jeu de course actuel sur consoles, et il risque de le demeurer longtemps, surtout qu’aucun Gran Turismo ne semble encore vouloir se montrer sur PS4, après les ventes du dernier ayant été très décevantes. Quant aux autres concurrents, de Forza Horizon 2 à DriveClub en passant par le superbe Project Cars, tous sont graphiquement en dessous, mais c’est la dure loi de la jungle vidéoludique. 

Turn 10 Studios offre le plus beau jeu de char actuel sur consoles, et avec la meilleure jouabilité.

En tout cas, Turn 10 Studios renvoie Forza 5 à la préhistoire des jeux de courses, aux côtés de Vroom soit dit en passant. Par contre, il faudra vous faire à des temps de chargement légèrement abusifs entre les courses, disons pour faire simple que vous avez amplement le temps de vous lever et d’aller chercher un verre d’eau dans la cuisine, puis de revenir pour assister à la fin du chargement.    

Mise en scène

Si l’impression de vitesse durant les premières courses n’est pas assez présente, en cause des voitures qui comme dans la vraie vie, vous donnent l’impression de rouler à 100 alors que vous êtes à 150 voire 180, cela s’arrange assez vite en modifiant quelques options comme l’accélération, mais encore plus dès que les véhicules qui en ont vraiment sous le capot sont accessibles. On prend vite du plaisir, tandis que la sensation de vitesse est tellement bien retranscrite que l’on se surprend finalement à faire peu d’erreurs d’appréciation dans la vitesse. 

La personnalisation des chars est une fois de plus à l’honneur, mais franchement, je commence à en avoir assez de cette incompatibilité entre les autocollants des différents épisodes. Impossible de transférer ceux issus de Forza 5. Désolé messieurs de Turn 10 Studios, je n’ai pas envie de repasser des heures et perdre du temps à redessiner ce que j’ai fait dans le cinquième épisode et que je pourrai simplement transférer. D’autant plus que l’éditeur est le même que celui de Forza 2 et n’a pas évolué d’un iota. Même s’il offre de belles possibilités, l’outil est désormais antique et fastidieux et n’offre pas la souplesse qu’il devrait, tributaire des mêmes défauts depuis maintenant plusieurs générations de ce jeu.  

Ambiance

Là encore, les développeurs n’ont pas chômé, et c’est ce que l’on attendait d’eux. Ils ont donc enregistré le son de chaque voiture afin de le retranscrire dans le jeu, de l’accélération au vrombissement du moteur au repos. Bref, chaque char émet le son qu’il a dans la vie, et c’est un bonheur. Les bruitages restent bien sûr excellents, on sait lorsqu’on cogne une barrière, le bruit n’est pas celui d’une casserole comme dans Gran Turismo. Portant, ces effets gardent un côté trop propre qui n’ajoute pas de côté spectaculaire, Turn 10 Studios a joué la carte du réalisme et juste du réalisme.

Côté musiques, je vous avoue que je n’ai vraiment pas fait attention. En tout cas, celle des menus est une composition originale et reposante, en course, on pense plutôt à écouter le moteur. De toute façon, un jeu pareil ne vous passera jamais du Strapping Young Lad ou du Alam al-Mithal, alors autant couper la radio et écouter les beaux son du moteur, comme on ferait dans la vraie vie.  

Conclusion

On va faire simple, si vous n’avez pas de PC, Forza Motorsport 6 est le meilleur jeu de course actuel. Aucun concurrent, même Project Cars pourtant très réussi ne peut faire jeu égal. Ses concurrents sont derrière et encore plus lorsqu’il s’agit de Gran Turismo. Bref, vous l’aurez compris, les jeux de chars se passent désormais sur Xbox One, et ce Forza 6 vient de prendre une avance de quelques années-lumière d’avance face à la concurrence.