Climat : des ours polaires morts et affamés à cause de la fonte des glaces

Publié le 11 septembre 2015 par Bioaddict @bioaddict
La photo d'un ours polaire squelettique réalisée par la photographe allemande Kerstin Langenberger dans l'archipel norvégien de Svalbard fait "le buzz" sur les réseaux sociaux depuis fin août. "J'ai vu des ours morts ou affamés. J'ai vu des pans entiers de glace disparaître à une vitesse record" témoigne-t-elle, souhaitant alerter l'opinion publique sur les effets du réchauffement climatique.

La photo de l'ours polaire squelettique que Kerstin Langenberger a publié sur son compte Facebook fin août a déjà été partagée plus de 35 600 fois !

Commentant cette image, la photographe, dont le travail est à découvrir sur le site www.arctic-dreams.com, explique : "Pour les touristes et les photographes de la faune sauvage, Svalbard est un endroit privilégié pour croiser des ours polaires. Et d'ordinaire, oui, on les croise : magnifiques, photogéniques, en train de jouer ou de chasser... A première vue, ils sont la population d'ours polaires la plus accessible et la plus protégée du monde comme le disent les scientifiques.(...) Oui j'ai vu des ours en bonne santé, mais j'ai aussi vu des ours morts et affamés. Des ours polaires marchant le long de la côte, à la recherche de nourriture. (...) Bien des fois les ours étaient horriblement maigres, et c'était toujours des femelles." Kerstin Langenberger, en parlant de l'ours sur sa photo, évoque un "squelette ambulant essayant désespérément de chasser un morse", bien difficile à trouver à cause de la fonte de la banquise. Il faut en effet savoir que pour éviter l'ours, le phoque plonge sous la banquise. Pour attraper le phoque, l'ours attend qu'il remonte à la surface respirer dans les trous. Lorsque la banquise rétrécit les trous s'élargissent, la chasse est ainsi bien plus difficile pour l'ours.

Souvent en voyage dans l'archipel norvégien de Svalbard, situé à la limite entre l'océan Arctique et l'océan Atlantique, Kerstin Langenberger explique également qu'elle observe le réchauffement climatique de ses propres yeux : "Les étés n'ont jamais été aussi chauds. Je vois les glaciers se disloquer, reculer de dizaines voire de centaines de mètres chaque année. Je vois des pans entiers de glace disparaître à une vitesse record. (...) Je n'ai pas de données scientifiques pour le prouver, mais j'ai des yeux pour voir et un cerveau pour comprendre que le réchauffement climatique est bien là et c'est à nous de prendre une décision pour changer cela. Il faut agir pour lutter contre la plus grande menace de notre temps. Nous ne sauverons peut-être pas cet ours mais toutes les petites actions que nous pouvons faire pour changer de chemin sont autant de pas vers la bonne direction."

De nombreux scientifiques pensent que si rien n'est fait d'ici à la fin du siècle, l'ensemble de la population des ours polaires pourrait franchir un " point de non-retour " qui conduira à son extinction.

Esperons que la photo et le témoignage de Kerstin Langenberger pourront sensibiliser ceux qui doutent encore de la réalité du réchauffement climatique et les convaincre de l'importance de la protection de l'environnement et de la biodiversité.

Découvrir la photo de Kerstin Langenberger et lire son commentaire (en anglais)

Stella Giani