Le Nati ouvre le bal !

Publié le 06 juin 2008 par Benjphil

En fin d’après-midi (18 heures), la Suisse donnera le coup d’envoi de l’Euro 2008 qu’elle organise avec l’Autriche. Face à la République Tchèque, les hommes de Köbi Kuhn ne devront pas se louper.
Au Stade Saint Jacques de Bâle, la Suisse va tenter de faire son trou… 48è à la FIFA (seule l’Autriche avec sa 101è place est moins bien classée parmi les 16 participants), la sélection nationale (la Nati) ne fait pas figure de favori pour remporter l’Euro 2008, loin de là. Sauf si l’on s’appelle Michael Ballack et que l’on considère qu’ « il y a 12 favoris pour le titre ». Avec un peu de moins de 245 000 licenciés, ce pays de 7 millions et demi d’habitants ne vibre pas spécialement pour le ballon rond. Ce qui est un moindre mal par rapports à l’Autriche où il y a une association qui milite pour le retrait de son équipe de la compétition : « Initiative österreichfreie EURO 2008 »  et qui a généré pas mal de buzz là-bas. La Suisse s’enflamme davantage pour les exploits de Roger Federer mais surtout pour les sports d’hiver. Un point commun d’ailleurs avec le voisin autrichien puisque le premier sport là-bas en nombre de licenciés est le ski alpin, voilà pour la parenthèse. La Nati a participé à la Coupe du monde 2006. Elle est même allée en huitième de finale (sorti aux penalty par l’Ukraine), pas besoin de préciser que c’est sa meilleure performance à ce niveau depuis biens des années (trois quarts de finale en 1934, 38 et 54 mais le tournoi se jouait différemment et avec moins d’équipes). Cet Euro sera le troisième après ceux de 1996 et 2004 où les helvètes sont restés dans les poules à chaque fois.
Et sinon leur équipe ?
L’équipe de Jakob Kuhn joue avec un 4-2-2 à plat. Si l’on se souvient de la double confrontation avec la France lors des qualifications au mondial 2006 (deux fois 0-0), il n’y a pas que ça de plat… La charnière centrale est en forme de coffre-fort avec une paire Patrick Müller (Lyon)-Philippe Sanderos (Arsenal). Le remplaçant direct étant une autre connaissance de la ligue 1 avec l’auxerrois Stéphane Grichting. Les deux milieux défensifs que sont généralement Gelson Fernandes (Manchester City) et Gökhan Inler (Udinese) sont chargés de récupérer les ballons. De temps en temps Fernandes se risque à franchir la ligne médiane pour apporter le surnombre, mais il préfère tout de même laisser ça à des latéraux assez offensifs, le Lillois Stefan Lichtsteiner et Ludovc Magnin (vfb Stuttgart), qui le font régulièrement avec leurs clubs respectifs. Bien que vieillissant (31 ans), Hakan Yakin entre de temps en temps en jeu pour apporter une distribution plus haute et sa bonne conduite de balle. Oui ! l’ancienne étoile filante du PSG pour ceux qui se posaient la question. 
Dans un tel système de jeu, la quasi-totalité des offensives part des ailes. C’est dire si Valon Behrami (Lazio) à droite et Tranquillo Barnetta (Leverkusen) à gauche devront être en forme. Véritable touche-à-tout de l’attaque Barnetta peut passer à tous les postes offensifs selon le choix tactique de Kuhn. Comme ça, tranquillement. D’ailleurs si Barnetta change de poste, c’est Johan Volanthen (formé aux Young Boys de Bern et passé par le PSV Eindhoven) qui prend le couloir gauche.
Si Barnetta et Behrami ont la bonne idée de centrer ou bien de faire une passe décisive dans l’idée, ça sera certainement pour une autre vieille connaissance de la Ligue 1 : Alexander Frei. L’ancien rennais (qui évolue de nos jours au Borussia Dortmund) est le meilleur buteur de la Nati avec 32 réalisations en 57 matches. Il a même été élu joueur de Bundesliga pour la saison 2006-2007 avec ses 20 buts. Mais ça c’était avant l’arrivée de Franck Ribéry ! Bref, il n’a pas changé, il est toujours aussi antipathique. Cette saison, il a longuement été blessé, du coup les incertitudes sur son état de forme sont légitimes. D’ailleurs s’il lui arrive de laisser passer le cuir à son compère de l’attaque c’est la star du FC Bâle, Marco Streller, qui la mettra au fond (ou pas). À 26 ans, cet euro pourrait bien être le sien avec l’aide du public, des vents favorables et un système gastro-intestinal bien luné.  Un peu à l’image de son équipe, en fait, qui sait-on jamais pourrait bien créer la surprise.
Le Groupe A.