Publié le Monsanto a décidé de retirer presque toutes ses demandes d’homologation pour des cultures transgéniques en Europe face à l’hostilité de la communauté européenne. Comment en est-t-on arrivé là ? Sixième épisode de la série Monsanto : les OGM.
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©Tony WebsterLa police des semencesDésormais Monsanto possède 90% de la production de semences transgéniques. Celles-ci sont protégées par des brevets qui obligent les agriculteurs à payer chaque année pour recevoir les nouvelles graines. Ceux qui s’avisent de les replanter sont systématiquement poursuivis en justice. Comment ? Tout d’abord, en encourageant la délation entre agriculteurs. Pour cela, un numéro est mis a disposition des fermiers qui pourront, sous le couvert de l’anonymat, dénoncer leur voisins qui replanterais les semences Monsanto. Ensuite la firme explore les derniers achats de l’agriculteur concerné avant de lancer ou non une enquête. Des agences de détectives privés sont ensuite chargées de déceler les preuves d’une violation de brevet. Si Monsanto assure que la procédure est respectueuse et conforme à la loi, le discours n’est pas le même chez les agriculteurs. « La police des semences », ainsi surnommée est décrite comme ayant des méthodes musclées dignes de la « Gestapo » ou de la « mafia ». Cependant les plantes génétiquement modifiées n’ont pas toujours besoin de l’aide des agriculteurs pour voyager en témoigne un étrange phénomène de contaminationsur les plantes biologiques voisines.Un nouvel amendement à la loi budgétaire de l’agriculture pourrait rendre la firme toute-puissante. Le « Plant Protection Act » (article 735) a été voté au Congrès et approuvé par le président Obama en mai 2015. Celui-ci ne permettra plus aux tribunaux américains d’empêcher la vente ou production d’OGM même non autorisée, sur simple demande de l’agriculteur. Une décision contraire aux lois de libre marché et de concurrence. Elle est cependant provisoire et devrait expirer en septembre. Pourtant ce vote inquiète les ONG qui craignent un dangereux précédent.