La France va t-elle baisser la garde sur la surveillance de l'environnement côtier ? Et donc des risques sanitaires liés aux exploitations d'huîtres et de moules ou à la pêche à pied des coquillages ? Un risque pourtant identifié, et susceptible d'évoluer avec les transformations que l'homme inflige aux milieux marins (pollutions, réchauffement des eaux). C'est ce que laissent penser les annonces de la direction de l'Ifremer, l'Institut de recherche pour l'exploitation de la mer, lors de réunions de son comité d'entreprise.Cet Institut est dans le collimateur gouvernemental, avec la décision absurde et politicienne de la délocalisation de sa direction de la Région Parisienne (Issy les Moulineaux où l'Ifremer est propriétaire de ses locaux) vers Brest. Absurde, car cet établissement est pour l'essentiel implanté dans les régions maritimes et seules ses fonctions centrales, à faibles effectifs, sont installées près de Paris (lire ici et là les notes sur ce sujet). Il se confirme d'ailleurs que l'absurdité de la décision est actée par le gouvernement lui-même puisque le projet actuel prévoit le maintien "d'une antenne de taille modeste" - la présidence ?, les paris sont ouverts - près de Paris, par exemple à... Issy les Moulineaux. Le tout pour un coût qui pourrait aller à 25 millions d'euros pour le transfert.Une décision qui en outre pourrait ne pas passer ... le Conseil d’État ! Le syndicat CGT de l'Ifremer a en effet fait appel au Conseil d’État pour contester la décision du gouvernement comme mettant en cause l'autonomie de gestion de l'Ifremer.Or, hier, le Rapporteur public a tout simplement donné raison à la CGT en recommandant l'annulation de la décision (voir document ci-contre). Même si le Conseil d'Etat n'est pas obligé de suivre la recommandation du Rapporteur public, c'est un signe assez clair de la mauvaise gestion de ce dossier par le gouvernement. Le Conseil d'Etat pourrait lui donner un prétexte pour revenir sur une décision contraire à l'intérêt général, saura t-il en user ?
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La France va t-elle baisser la garde sur la surveillance de l'environnement côtier ? Et donc des risques sanitaires liés aux exploitations d'huîtres et de moules ou à la pêche à pied des coquillages ? Un risque pourtant identifié, et susceptible d'évoluer avec les transformations que l'homme inflige aux milieux marins (pollutions, réchauffement des eaux). C'est ce que laissent penser les annonces de la direction de l'Ifremer, l'Institut de recherche pour l'exploitation de la mer, lors de réunions de son comité d'entreprise.Cet Institut est dans le collimateur gouvernemental, avec la décision absurde et politicienne de la délocalisation de sa direction de la Région Parisienne (Issy les Moulineaux où l'Ifremer est propriétaire de ses locaux) vers Brest. Absurde, car cet établissement est pour l'essentiel implanté dans les régions maritimes et seules ses fonctions centrales, à faibles effectifs, sont installées près de Paris (lire ici et là les notes sur ce sujet). Il se confirme d'ailleurs que l'absurdité de la décision est actée par le gouvernement lui-même puisque le projet actuel prévoit le maintien "d'une antenne de taille modeste" - la présidence ?, les paris sont ouverts - près de Paris, par exemple à... Issy les Moulineaux. Le tout pour un coût qui pourrait aller à 25 millions d'euros pour le transfert.Une décision qui en outre pourrait ne pas passer ... le Conseil d’État ! Le syndicat CGT de l'Ifremer a en effet fait appel au Conseil d’État pour contester la décision du gouvernement comme mettant en cause l'autonomie de gestion de l'Ifremer.Or, hier, le Rapporteur public a tout simplement donné raison à la CGT en recommandant l'annulation de la décision (voir document ci-contre). Même si le Conseil d'Etat n'est pas obligé de suivre la recommandation du Rapporteur public, c'est un signe assez clair de la mauvaise gestion de ce dossier par le gouvernement. Le Conseil d'Etat pourrait lui donner un prétexte pour revenir sur une décision contraire à l'intérêt général, saura t-il en user ? Mais l'Ifremer est en outre victime d'une restriction de ses moyens financiers ce qui se traduit par une "mise sous tension budgétaire"de l'établissement indique un document remis au Comité d'Entreprise. Résultat ? Personnels en réduction (-5% depuis 2011). Non renouvellement de la flotte (perte de 2 des 6 navires côtiers) et un rapport de l'Inspection générale qui demande un nouveau plan d'évolution de la flotte. Des programmes scientifiques qui ont perdu 17% de leurs financements entre 2012 et 2015... A moyen terme, le gouvernement a, comme pour d'autres organismes scientifiques, imposé un contrat d'objectifs (que l'Ifremer doit atteindre)... mais qui ne comporte pas d'engagement financiers de l’État.Surtout, il semble que le gouvernement ait demandé au nouveau PDG, François Jacq une nouvelle "rationalisation" qui se traduit par des fermetures d'implantations locales, de certains LER - Laboratoire environnement et ressources - chargés en particulier de la surveillance des eaux et ressources marines, en appui des politiques publiques, locales et nationales. L'Ifremer conseille l'Etat sur les mesures à prendreconchylicoles, nécessitent une organisation qui garantisse la disponibilité et la continuité de service. Ainsi le réseau des LER possède-t-il une capacité à se mobiliser en cas de crise environnementale ou sanitaire, en réponse aux sollicitations de la puissance publique. Au-delà de la capacité de l'institut à opérer ses réseaux sur l'ensemble des façades, les LER répondent à de nombreuses sollicitations locales ou régionales d’avis et d'expertise.»Des laboratoires qui ont déjà été rationalisés avec le regroupement des activités d'analyses des toxines dans les produits de la mer par exemple. C'est vers eux et leurs personnels scientifiques et techniques que se tournent les Préfets et les autorités locales, comme les professionnels à chaque crise, ou lorsqu'il faut prendre des décisions.Or, le document interne de l'Ifremer évoque la perspective de l'abandon de certaines activités de prélèvement et d'analyses, qui seront sous-traités à des opérateurs privés pour le compte de la DGAL (Direction générale de l'alimentation). Les spécialistes de l'Ifremer n'auraient plus qu'un rôle de conseil. Un scénario qui inquiète même ses auteurs, puisque le document affirme que l'Ifremer devrait continuer "au moins trois ans" à prendre en charge le bulletin "REPHY info toxine" ce qui suppose de disposer en temps réel et en direct des résultats des analyses.
La France va t-elle baisser la garde sur la surveillance de l'environnement côtier ? Et donc des risques sanitaires liés aux exploitations d'huîtres et de moules ou à la pêche à pied des coquillages ? Un risque pourtant identifié, et susceptible d'évoluer avec les transformations que l'homme inflige aux milieux marins (pollutions, réchauffement des eaux). C'est ce que laissent penser les annonces de la direction de l'Ifremer, l'Institut de recherche pour l'exploitation de la mer, lors de réunions de son comité d'entreprise.Cet Institut est dans le collimateur gouvernemental, avec la décision absurde et politicienne de la délocalisation de sa direction de la Région Parisienne (Issy les Moulineaux où l'Ifremer est propriétaire de ses locaux) vers Brest. Absurde, car cet établissement est pour l'essentiel implanté dans les régions maritimes et seules ses fonctions centrales, à faibles effectifs, sont installées près de Paris (lire ici et là les notes sur ce sujet). Il se confirme d'ailleurs que l'absurdité de la décision est actée par le gouvernement lui-même puisque le projet actuel prévoit le maintien "d'une antenne de taille modeste" - la présidence ?, les paris sont ouverts - près de Paris, par exemple à... Issy les Moulineaux. Le tout pour un coût qui pourrait aller à 25 millions d'euros pour le transfert.Une décision qui en outre pourrait ne pas passer ... le Conseil d’État ! Le syndicat CGT de l'Ifremer a en effet fait appel au Conseil d’État pour contester la décision du gouvernement comme mettant en cause l'autonomie de gestion de l'Ifremer.Or, hier, le Rapporteur public a tout simplement donné raison à la CGT en recommandant l'annulation de la décision (voir document ci-contre). Même si le Conseil d'Etat n'est pas obligé de suivre la recommandation du Rapporteur public, c'est un signe assez clair de la mauvaise gestion de ce dossier par le gouvernement. Le Conseil d'Etat pourrait lui donner un prétexte pour revenir sur une décision contraire à l'intérêt général, saura t-il en user ?