Michel Petruccianni - Michel Radford

Publié le 23 septembre 2015 par Malaurie @jfbib

Ce film documentaire de Michel Radford est en tout point réjouissant, comme l'est la musique de Michel Petruccianni (1962 - 1999). Michel Radford nous entraine dans un univers de joie de vivre, de fêtes, de virées nocturnes, de passions. Passions dévorantes pour le jazz et le piano, pour la vie, pour les femmes forcément conquises, gloire et reconnaissance de ses pairs, et toujours cette envie de vivre qui conduira Michel Petruccianni inéluctablement vers une mort précoce (37 ans) mais dans le feu de l'action...

Michel Radford , réalisateur de fiction ( avec Philippe Noiret ), ne connaissait pas Michel Petruccianni . Il a pourtant réalisé un film de commande admirable sur ce petit homme (99 cm) atteint de la maladie des os de verre (une ostéogenèse imparfaite) et fou de musique.

Parsemés d'images d'archives montrant Michel Petruccianni jouant du piano, interviewé, discutant avec ses amis, et de rencontres avec ses proches le film réussit un pari difficile : rester fidèle à l'enthousiasme de son sujet. Ni trop pointu côté musique, ni révolutionnaire dans sa façon de filmer la musique et d'une forme très classique d'un point de vue cinématographique le résultat n'en est pas moins très réussi : un portrait juste, simple et fidèle. De sa naissance à ses derniers instants, nous suivons Michel Petruccianni , accompagné par ses proches et souvent introduits par eux : sa famille (père, frères, femmes et fils) et ses amis musiciens (parmi lesquels se trouvent des pointures du jazz ( Clark Terry, Aldo Romano, Charles Lloyd et bien d'autres...).

Michel Petruccianni est un homme attachant et résolu. Conscient de sa différence mais refusant d'être considéré comme handicapé : "Qui est handicapé? Vous ou moi ?" interroge Michel Petruccianni au début du documentaire, puis : "Je suis différent mais tout va bien." Il aimait tellement la vie que la mort le faisait tout de même flipper : "Je serai déçu s'il n'y a rien après." ... "Dans ce cas, je crierai "je veux revenir !"". Tout cela dit avec humour et cet inimitable accent du Sud, admirable tchatcheur plein de soleil et très sanguin, comme sa musique et son amour des femmes...

À ne manquer sous aucun prétexte, préambule indispensable avant de se plonger dans sa musique !