MÉDICAMENT INTELLIGENT: Des piles digestibles pour pilules électroniques – Trends in Biotechnology

Publié le 23 septembre 2015 par Santelog @santelog

Une pilule intelligente capable de détecter des troubles intestinaux et de libérer alors la quantité adaptée du médicament approprié… Si l’intérêt d’un tel concept biologique n’est plus à démontrer, il reste à résoudre la question des matériaux électroniques, nécessaires à ce type de dispositif. Comme les circuits et la pile qui vont devoir être compatibles avec notre propre biologie. Cette équipe de l’Université Carnegie Mellon présente ici, dans la revue Trends in Biotechnology, sa vision d’une pile constituée d’électrolytes "naturels" qui vont permettre un passage de courant dans le dispositif, alors capable de vivre dans notre tube digestif.

Finalement les dispositifs médicaux électroniques et  » comestibles  » ne sont vraiment un concept nouveau, rappellent les auteurs, en donnant l’exemple de ces caméras ingérables pour les interventions gastro-intestinales ou encore des capteurs attachés aux médicaments, qui observent la pharmacocinétique du médicament. Leur risque principal, la toxicité intrinsèque liée aux matériaux qui les composent.

Une batterie à partir de composés présents naturellement dans l’organisme : L’équipe a donc regardé comment les minéraux de l’alimentation naturelle ou comment certains composés du corps, comme les pigments de la peau ou des yeux, pourraient être utilisés en bioélectronique. L’idée est d’utiliser les composés ou liquides naturellement présents dans le corps comme des électrolytes apporteurs de courant pour le dispositif. Leur laboratoire a déjà développé ce type de dispositif et montre qu’il peut ensuite se désintégrer dans l’eau au bout de 2-3 mois.

Des pilules intelligentes qui ne diffusent que l’ingrédient actif nécessaire et au bon endroit : Le concept est avant tout rentable, car il va permettre de réduire le coût du médicament, grâce à un meilleur usage, mieux dosé et mieux ciblé.  » Nous sommes aujourd’hui capables de concevoir des dispositifs à plus longue durée d’action que les médicaments et pour moins de principe actif, explique l’auteur. Il évite très probablement un grand nombre d’effets indésirables au patient, puis la délivrance du médicament s’effectue de manière plus ciblée. 

Des dispositifs qui pourraient être testés chez les patients dans les 5 à 10 prochaines années, concluent les auteurs.

Source: Trends in Biotechnology DOI: 10.1016/j.tibtech.2015.07.008 Materials Advances for Next Generation Ingestible Electronic Medical Device (Illustration@ Christopher J. Bettinger)

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