Étrange salle de classe où chaque élève tient un animal, serpent, insectes, araignée… Et à la question de savoir quels sont les projets des élèves, la plupart répondent le rodéo ou des activités à l’intérieur de la Réserve de Pine Ridge, dans le Dakota du Sud, fief des Oglalas. Une seule dit qu’elle veut être avocate. C’est que l’endroit ressemble à une prison à ciel ouvert : on n’en part pas. On vit de petits trafics d’alcool ou de commerce d’objets artisanaux. Les adultes boivent, hommes, femmes. Johnny (John Reddy) veut partir, suivre sa petite amie à Los Angeles. Mais son père meurt dans l’incendie de sa maison…
Entre le désir de partir, pour lequel il trafique de l’alcool, et à quoi son frère, en prison, l’encourage, et la perte de sa soeur, il va hésiter. Et nous découvrirons que son père a eu vingt-cinq enfants avec dix femmes. Ce sont ces frères que Jashaun (Jashaun St John) va tenter de mieux connaître ; elle se prépare à cet abandon.
Le décor aride de badland barre l’avenir, il renvoie les voix en écho, les disperse sans atteindre un ailleurs espéré.
Partir ou rester ? Et vivre de quoi ?
Je pense n’avoir jamais vu de film tourné exclusivement dans ce genre de territoire, avec des acteurs résidant dans cette Réserve où la réalisatrice (Chloé Zhao) a passé plusieurs années avant de partager cette histoire.