[Critique série] ORPHAN BLACK – Saison 2

Par Onrembobine @OnRembobinefr

Titre original : Orphan Black

Note:
Origine : Canada
Créateurs : Graeme Manson, John Fawcett
Réalisateurs : John Fawcett, David Frazee, Grant Harvey, T.J Scott, Brett Sullivan, Ken Girotti
Distribution : Tatiana Maslany, Michiel Huisman, Jordan Gavaris, Dylan Bruce, Michael Mando, Maria Doyle Kennedy, Évelyne Brochu…
Genre : Science-Fiction/Thriller
Diffusion en France : Numéro 23
Nombre d’épisodes : 10

Le Pitch :
Alors que sa petite-fille s’est mystérieusement faite enlever, Sarah doit gérer les dernières découvertes concernant ses origines et celles de ses sœurs. Le mystérieux projet Léda ayant pour conséquences qu’elles sont considérées comme des organismes brevetés. Si Cosima et Alison ont choisi de collaborer avec le Dyad, Sarah part en croisade solitaire…

La Critique :
Après une première saison particulièrement bien ficelée, Graeme Manson et John Fawcett remettent le couvert pour un second round particulièrement enlevé. On recommence sur les chapeaux de roues, pile là où la première saison s’était arrêtée. Les révélations s’étaient enchaînées, et la mère porteuse de Sarah avait tenté de lui expliquer quelque chose avant de mourir des mains d’Helena. Elle ne lui laissera qu’une vieille photographie se rapportant à l’énigmatique projet Léda. Cette photo sera le leitmotiv de la salve d’épisodes qui va suivre.

Alison va de plus en plus s’interroger sur son entourage. Pensant s’être débarrassée de son « espion », elle doit composer avec un sentiment de culpabilité lancinant. Sa relation avec son mari prend un tournant inattendu, et assez sombre, puisqu’il va la mettre dans une posture inconfortable. Ce sera l’occasion de revoir Vic, campé par le très versatile Michael Mando (qui en prend plein la gueule pour une fois).

Cosima a décidé de rejoindre, en façade, l’institut Dyad, à l’origine des expériences sur elle-même et les autres clones. Elle vit pleinement une relation passionnelle avec Delphine (campée par la géniale Evelyne Brochu), relation complexe et ambiguë par moments mais très agréable à suivre tant elle évite tout cliché ou voyeurisme.

Rachel (le dernier clone en date) va devenir très importante en tant que figure centrale de l’institut. Elle est particulièrement effrayante de par sa froideur et sa détermination. Elle est clairement présentée comme un antagoniste redoutable. Quant à Helena… et bien on vous laisse découvrir sa voie, qui va nous amener à mieux connaître les Proléthiens, la secte mystérieuse qui a la mainmise sur sa vie.

En gros, c’est un joyeux gloubi boulga d’intrigues qui nous attend. Et pourtant… c’est parfaitement digeste. La cohérence est une fois de plus au rendez-vous et on admire les scénaristes qui multiplient les pistes tout en les faisant fonctionner à l’échelle de l’univers établi. On se marre, on est touchés, parfois horrifiés par le tournant carrément glauque de certaines situations. Il y a clairement un petit côté X-Files qui se développe au rythme de la mythologie conspirationniste bien ficelée que nous servent les showrunners. Il devient difficile de tout résumer sans spoiler donc je vais vous laisser la surprise des multiples rebondissements. La quête de vérité des clones est toujours au cœur de l’histoire et s’accompagne d’un désir grandissant de liberté (Nous ne sommes pas votre propriété, est la tagline de cette saison). Sachez simplement que l’on ne voit pas tous les personnages à chaque épisodes (un peu comme dans Game Of Thrones). Cette fois-ci, chaque épisode est intitulé d’après les œuvre du grand Francis Bacon (un peintre expressionniste britannique à l’univers tourmenté qui a inspiré les créateurs de Silent Hill et de L’Échelle de Jacob, entre autres).

Niveau formel, toujours de belles fulgurances, avec des plans très soignés. Une esthétique urbaine qui a néanmoins droit à de belles touches champêtres cette année, allant jusqu’à se parer d’oripeaux « indé » façon film primé à Sundance. Plutôt plaisant, donc. L’ambiance est toujours soignée et l’identité de la série n’a de cesse de se renforcer grâce notamment à une bande son diablement efficace.

En bref, une continuation en beauté, qui enrichit considérablement la mythologie de la série et qui se suit sans temps mort, alliant divertissement redoutable et profondeur intrigante.

@ Sacha Lopez

Crédits photos : BBC