Enceinte à 40 ans : quels risques ?

Publié le 07 octobre 2015 par Antoinemoulin @medecinsurinter

Vous avez mis la priorité sur vos études, votre compagne s’est concentrée sur sa carrière professionnelle, vous n’aviez pas encore rencontré le partenaire « idéal » ou du moins l’homme qui sera le futur père de votre enfant et le temps est passé… Les raisons et autres excuses sont nombreuses pour repousser la procréation mais l’horloge biologique, elle, n’attend pas. Vous envisagez ou vous êtes enceinte à 40 ans : doutes et questions occupent votre esprit. Nous faisons le point sur les risques auxquels vous êtes exposée avec une grossesse tardive.

Les risques pour la future maman

Bien que de plus en plus de femmes soient enceintes après 40 ans et malgré les progrès de la médecine, être enceinte et être quadragénaire présente des risques supplémentaires. Il faut cependant préciser que si ces risques existent, ils restent relativement faibles et peuvent souvent être dépistés et maitrisés. Etre enceinte à 40 ans s’est augmenter les risques de diabète gestationnel et les risques d’hypertension (2 fois plus important qu’à 20 ans). Cela signifie également s’exposer à une hémorragie interne due au placenta prævia : il s’agit d’une anomalie caractérisée par la rupture accompagnée du décollement du placenta lors de l’accouchement ou en fin de grossesse. Vous êtes également plus exposée à développer des fibromes utérins. Il y a aussi plus de probabilité (2 fois plus de chance) que l’accouchement se fasse par césarienne à cause du relâchement des muscles de l’utérus et une rigidité plus importante au niveau des muscles du bassin.

Un autre risque lorsque l’on est enceinte à 40 ans, c’est celui de la fausse couche à plus forte raison s’il s’agit de la première grossesse. 50 % des femmes enceintes pour la première fois après 40 ans ne vont pas mener leur grossesse à terme, cette probabilité passe à 25 % pour les femmes qui ont déjà eu un enfant par le passé. Comme on vous le disait, tous ces « dangers » peuvent cependant être dépistés et surveillés et n’entrainer pour certains d’entre eux aucune complication majeure. Sans parler de « risques » à 40 ans votre grossesse peut être plus fatigante, vous pouvez aussi être moins patiente, moins résistante.

Y a-t-il des risques pour le bébé ?

Pour le « petit-bout » à naitre, les risques de développer une anomalie chromosomique (comme la trisomie 21) sont plus importants si la future maman à plus de 40 ans. Ces anomalies peuvent cependant être décelées grâce à une prise de sang et une échographie réalisées entre la onzième et treizième semaine de grossesse, la proposition de dépistage est d’ailleurs devenue systématique après 38 ans. Une IVG peut alors être réalisée. Les autres risques de malformations ne sont en réalité pas plus importants. S’il est vrai que le risque d’un accouchement prématuré et les complications qui l’accompagnent éventuellement devient plus important avec l’âge, il reste à titre d’exemple bien inférieur à celui d’une grossesse gémellaire. Pour le bébé l’augmentation de ces risques est en réalité très faible et ne justifie pas qu’une grossesse à 40 ou 42 ans soit déconseillée.

Le plus difficile… est de tomber enceinte

En guise de conclusion, le véritable risque lorsque l’on parle de grossesse à 40 ans c’est de ne jamais la connaitre : à cet âge-là, le principal problème c’est de tomber enceinte ! La fertilité des femmes baisse en chute libre après 35 ans : si au cours d’un cycle vous avez une chance sur quatre de tomber enceinte à 20 ans, cette probabilité passe à une chance sur huit à 35 ans et à une sur douze à 40 ans. En d’autres termes vous avez une chance par an de concevoir à 40 ans, donc n’attendez plus et mettez toutes les chances de votre côté : arrêtez de fumer et de boire de l’alcool, pratiquez une activité sportive et perdez du poids si nécessaire sont autant de conseils à mettre en pratique pour augmenter votre fertilité.