Aider son enfant en ne faisant... rien!

Publié le 08 octobre 2015 par Lesimparfaites
Nos enfants ont leurs problèmes. Chacun les leurs. Chacun leurs défis. Ils vivent des peines. Ils se chicanent avec leurs amis. Des fois, ils en ont assez. Ils n'ont pas tout ce qu'ils veulent. Ils ont des obligations, des devoirs et des tâches. Ils ont des choix à faire. Ils sont parfois déchirés, mêlés ou inquiets. Qu'on le veuille ou non, ils grandissent. Ils doivent faire face à tout ça pour les préparer à la «vraie vie» qui n'est jamais un fleuve tranquille.
Et c'est bien correct!
En fait, il faut aussi apprendre à ne pas vouloir gérer les choses à leur place. C'est un défi des parents d'enfants qui deviennent grands. Je suis là, mais en même temps, je le suis de moins en moins. Je l'aide en faisant rien à sa place. Déjà, juste être là, l'écouter au besoin sans le presser de me raconter, c'est ma job. Et c'est juste mon problème si j'aimerais en savoir plus, mais que pour l'instant, sa réponse est «Bof, ça va moyen, mais c'est correct!». Je n'ai pas à me mettre à angoisser en plus. Ni à creuser pour tout savoir. Juste accepter que c'est ainsi! Évidemment, nos antennes de parents seront aux aguets au cas où... Souvent, la tempête - petite ou grande - passe et finalement, tout redevient normal et calme.
Aider en ne faisant rien: c'est fou pareil! Mais c'est souvent ce que tout le monde a besoin. Quand on nomme un problème ou un souci, on ne veut pas nécessairement avoir un conseil ou une solution toute faite. On veut juste pouvoir le dire librement à quelqu'un qui importe vraiment, savoir que cette oreille a été là pour nous, se libérer un peu, y voir un peu plus clair et... continuer! Trouver notre façon de s'en sortir ou d'améliorer notre sort. C'est tout! Ce n'est pas en récoltant le maximum de J'AIME ou en se faisant assommer de conseils qu'on se sent le mieux. Un silence apaisant, c'est bien plus rassurant, souvent, que de faux épanchements. Un «Ouin, pas facile!», une tape dans le dos, une main posée sur le bas, un sourire encouragement, c'est bien aussi.
Quand nos enfants tanguent un peu, la tentation est grande pour ramener nous-mêmes leur bateau sur des eaux calmes. On ne les aiderait pas tant que ça! Donc, il faut les aider en ne faisant rien. Ce qui est aidant, ce n'est pas tant d'en discuter (surtout ne pas en parler pendant des heures ou en ramenant constamment le sujet), mais en rappelant (et en mettant soi-même en pratique!) certaines techniques qui nous permet de relativiser nos soucis.
Besoin d'exemples?
  • On n'a pas à TOUT régler aujourd'hui.
  • On peut se donner une «pause» et faire quelque chose d'amusant. 
  • Notre bonheur, c'est plusieurs choses. Si une va tout croche, tout ne va pas mal! Le reste compense. 
Les enfants ont besoin de prendre conscience de ces «twists» de pensées qui aident à passer à travers un paquet de trucs. Ils ont besoin de savoir qu'ils peuvent se tromper aussi, essayer et recommencer. Et nous, on a besoin de rien faire. On ne les laisse pas couler, bien sûr. Mais on leur fait confiance et on surveille d'un peu plus loin. Et on se retient un peu de courir à leur secours. Parce que c'est ça, grandir... pour eux comme pour nous!